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Les défis de Bercy

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 14/11/2011 à 19:46 GMT+1

L'édition 2011 à peine terminée, le Masters 1000 de Paris-Bercy doit se pencher sur son avenir. Sur le départ, Jean-François Caujolle laisse le bébé en meilleur état qu'il ne l'avait trouvé. Mais le tournoi parisien va devoir relever un certain nombre de défis s'il veut conserver son statut.

Paris Bercy POPB Arena 2015

Crédit: From Official Website

. OU EN EST LE TOURNOI AUJOURD'HUI ?
Jean-François Caujolle a de la chance. Pour son tout dernier match en tant que directeur du tournoi, il a eu droit à une finale Federer-Tsonga. La légende du jeu contre le numéro un français, il y avait pire. Et le premier sacre, enfin, du Suisse au POPB offre une jolie conclusion au mandat de Caujolle. Lorsque ce dernier est arrivé il y a cinq ans, le tournoi était en friche après des années d'errements et une édition 2006 apocalyptique, marquée par l'absence de presque toutes les principales stars du circuit et une fréquentation en chute libre. Ça ne pouvait plus durer et l'avenir de l'épreuve parisienne était clairement menacé.
Cinq ans plus tard, force est de constater que Caujolle a su faire revenir le public et surtout les joueurs. C'est à mettre à son crédit. "Ce n'était pas un problème de calendrier, mais plus de surface et d'accueil peut-être aussi. S’intéresser aux joueurs, les écouter, a été un élément déclenchant", explique Caujolle, qui a aussi pris le parti de faire du tournoi un véritable spectacle, avec beaucoup de show autour des matches. "On a changé le positionnement du tournoi, assume-t-il. On est passé sur de l'entertainment. Même si le tennis est quelque chose de très fort et que les joueurs sont charismatiques, on doit proposer une offre beaucoup plus globale." Même si tout n'est pas parfait, Bercy a retrouvé du crédit auprès des joueurs. La mission de la nouvelle équipe dirigeante sera de le maintenir, et même de le renforcer. Pour cela, il faudra répondre présent sur les trois critères qui suivent.
. LA SALLE
Lors de son inauguration en 1984, le Palais Omnisports de Paris Bercy était une salle hypermoderne, novatrice, au moins à l'échelle européenne. Mais en un quart de siècle, il a pris un méchant coup de vieux. A côté de salles plus récentes, comme l'O2 Arena de Londres, le POPB a besoin d'un lifting. Il va l'avoir. Le projet Bercy Arena 2015 doit redonner un coup de jeune à l'édifice parisien et le (re)placer au niveau d'un Madison Square Garden, d'un Staples Center ou des grandes salles londonienne et berlinoise. Tel est en tout cas l'objectif avoué de ce projet. La capacité sera portée à 17.000 spectateurs (21.000 en configuration concert), soit quasiment 3000 de plus qu'aujourd'hui.
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2008 BERCY TSONGA

Crédit: Eurosport

Au menu de cet ambitieux projet architectural chiffré à près de 100 millions d'euros, outre la rénovation de la grande salle elle-même, la création d'un hall de 2500 m2 comprenant des espaces partenaires, des bars et des restaurants qui auront vocation à être ouverts sept jours sur sept, et une cinquantaine de loges toutes neuves. Livraison prévue pour l'édition 2015. Point important, les éditions précédentes ne seront pas perturbées par les travaux. "Tout a été prévu en conséquence, assure Jean-François Caujolle. On a travaillé avec le POPB pour que le tournoi ne soit pas touché. Toutes les phases de travaux seront faites en fonction de nos dates de tournoi".
. LES CONDITIONS DE JEU
"Ça a toujours été le problème ici". La phrase est de Roger Federer. Et c'est vrai, la surface fait presque toujours débat à Bercy. Cette année encore, beaucoup de joueurs se sont plaints. Le vrai souci, c'est le manque de cohérence. En cinq années de mandat de Jean-François Caujolle, la surface a été hyper-lente (2007), puis ultra-rapide (2010) avant de redevenir beaucoup plus lente cette année. C'est cette inconstance au fil des éditions qui agacent les joueurs. Bercy est toujours en quête d'identité et d'équilibre à ce niveau. Même équation à résoudre au niveau des balles.
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TENNIS CAUJOLLE

Crédit: Eurosport

Le nouveau directeur du tournoi, Guy Forget, devra se pencher sur la question. "On ne peut pas dissocier la vitesse d'un court de la qualité de la balle, juge le successeur de Caujolle. Tu peux faire un court extrêmement rapide et une balle lente, le mariage sera à peu près convenable. A l'inverse, je pense que le court cette année est un peu plus lent que l'année dernière mais de toute évidence, il y a un petit souci avec la balle. Il faudra travailler sur cette association." Globalement favorable à un jeu rapide, Forget veut simplement ne pas tomber dans l'excès. "Il ne faut pas non plus que la surface soit injouable, comme c'était le cas il y a quelques années lorsqu’Ivanisevic faisait trois aces par jeu. Si tu retrouves à une finale Karlovic-Isner, ici, avec 45 aces chacun, ça devient ridicule."
. LA PLACE DANS LE CALENDRIER
C'est le point le plus épineux, parce que les organisateurs n'ont aucune prise dessus. Ultime épreuve de la "saison régulière", Bercy ramasse certains joueurs à la petite cuiller, quand d'autres refusent de s'y épuiser parce qu'ils ont d'autres chats plus importants à fouetter par la suite, qu'il s'agisse du Masters ou de la Coupe Davis. Le problème sera accentué l'année prochaine par le fait que le Masters sera disputé la semaine suivant Bercy. Du côté de la FFT, on se veut optimiste. "Je crois qu’il faut que l'on ait confiance dans la force de l’événement", juge Gilbert Ysern, le directeur général de la fédération. "Quand un joueur arrive sur un événement aussi important que le Masters, il a besoin de jouer des matches avant", renchérit Jean-François Caujolle. Il a besoin d'un tournoi. Je dirais que ça va être dangereux pour les tournois avant, mais pas pour Bercy. Je pense même que c'est une force."
Vraiment? Il existe pourtant un vrai danger de voir certains joueurs zapper Bercy pour s'économiser et arriver plus frais au Masters. Prenons le cas d'un Roger Federer. Admettons qu'il se qualifie l'an prochain pour le Masters. On le voit mal ne pas jouer à Bâle, chez lui. Jouera-t-il trois semaines d'affilée à fond, surtout après avoir enfin inscrit son nom au palmarès de Bercy? Pas sûr. "Si quelqu'un est blessé ou fatigué et qu'il doit faire un choix, il est certain qu'il va préférer se reposer pour être en forme pour le Masters", admet Guy Forget. Mais, souligne-t-il, Londres est "tout près de Paris avec l'Eurostar." Vrai. Mais le Masters restera-t-il éternellement en Angleterre. Fin 2013, le contrat de Londres pour l'organisation du Masters arrive à échéance. Si le tournoi des maitres repart vers l'Asie ou les Etats-Unis, Bercy sera à nouveau en danger.
Crédit Photo POPB: DVDD.
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