Classement ATP : Federer remonte sur le podium, les finalistes de Munich s’affirment

Il ne reprend la compétition que cette semaine sur terre battue à Madrid, mais Roger Federer progresse déjà. Le Suisse retrouve le podium mondial, près de quatre mois après l’avoir quitté à la suite de son élimination en huitième de finale de l’Open d’Australie. Depuis, il a parfaitement réagi avec deux titres glanés à Dubaï et Miami et une finale atteinte à Indian Wells. Et Alexander Zverev, qui le devançait, s’est effondré. L’Allemand a perdu les points de sa finale 2018 à Miami, puis a subi des déconvenues d’ampleur à Marrakech, où il a été éliminé d’entrée, puis à Monte-Carlo (1/8e de finale) et Barcelone (2e tour).

Réduite à peau de chagrin, son avance a totalement disparu après sa défaite en quart de finale à Munich où il était double tenant du titre : il accuse désormais 25 minuscules longueurs de retard sur Federer. Mais celui-ci a tout à gagner à Madrid cette semaine puis à Roland-Garros. Pour Zverev, c’est l’inverse : en grand manque de confiance, il va devoir défendre son titre dans la capitale espagnole, puis une finale à Rome dans la quinzaine qui arrive, soit la bagatelle de 1600 points. L’écart entre les deux hommes risque fort de se creuser. Le Suisse pourrait même regarder vers le haut s’il parvient à accomplir de belles performances sur terre battue, lui qui accuse 2175 unités de retard sur Rafael Nadal, titré à Rome et à Paris en 2018.

Ses dernières semaines sur terre battue semblaient accréditer la thèse, sinon d’un fléchissement, du moins d’un tassement. Mais Stefanos Tsitsipas a prouvé qu’il avait déjà un orgueil de champion. Le jeune Grec a conquis à Estoril son deuxième titre de l’année, le troisième de sa jeune carrière et le premier sur terre battue. Par la même occasion, il a glané 160 précieux points (la différence avec sa demi-finale au Portugal en 2018) et une place au classement, la 9e précisément, au détriment de John Isner, toujours touché au pied gauche et qui ne sera pas à Madrid cette semaine. Grâce à la confiance accumulée, le Grec pourrait bien encore grimper dans les semaines à venir : à peine revenu de blessure, le niveau de Juan Martin Del Potro (8e) pose question, quant à Kevin Anderson (6e), il a fait l’impasse sur le printemps terrien à cause d'une blessure.

Si le reste du top 20 est inchangé, Lucas Pouille retrouve, lui, le top 30. En quête de confiance, le Nordiste voit son initiative de repasser par la case Challenger récompensée. Après ses cinq victoires consécutives et son titre à Bordeaux, il regagne 110 points et quatre places au classement mondial (28e), ce qui lui permet de reprendre la place de numéro 2 français à Gilles Simon (29e), derrière Gaël Monfils (18e). Dans les prochaines semaines, il s’agira pour Pouille de renouer avec la victoire sur le circuit ATP, et pourquoi pas dès cette semaine à Madrid, même si la tâche s’annonce ardue contre Borna Coric (15e) au 1er tour. A noter que David Goffin progresse aussi de deux rangs (23e) après sa semaine encourageante à Estoril où il a bousculé Stefanos Tsitsipas en demi-finale.

En voilà deux qui affichent certainement un large sourire en découvrant leur nouveau classement du 6 mai. Finalistes à Munich, le Chilien Cristian Garin et l’Italien Matteo Berrettini récoltent de beaux fruits de leur aventure bavaroise. Le premier, titré pour la deuxième fois de l’année sur terre battue après Houston, fait un bond spectaculaire de 14 places pour s’établir au 33e rang mondial, sa meilleure marque depuis son début chez les professionnels. Si sa défaite au tie-break du set décisif doit lui laisser quelques regrets, le second peut être aussi très fier : il devance même son vainqueur et porte désormais le matricule 31 au classement mondial. Mais la meilleure progression de la semaine dans le top 100 est à mettre à l’actif de Pablo Cuevas : "lucky loser" finaliste au Portugal, l’Uruguayen intègre presque les 50 meilleurs joueurs du monde (51e).

Il a ébloui les spectateurs portugais et promet de faire d’autres dégâts dans les années à venir. A 19 ans, l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina n’a peur de rien ni de personne. Sorti des qualifications à Estoril, il a enchaîné les performances de haut vol, se payant consécutivement l’Américain Taylor Fritz et les Français Jérémy Chardy et Gaël Monfils, avant de céder face à Pablo Cuevas dans le dernier carré. Ce parcours exceptionnel lui permet d’accomplir un pas de géant (gain de 41 places) pour revendiquer désormais la 126e place mondiale.

Le top 100 se rapproche donc à grands pas pour lui qui affrontera Richard Gasquet au 1er tour à Madrid, et peut-être Roger Federer ensuite. De leur côté, bénéficiant de l’infortune de certains, dont celle spectaculaire du Japonais Taro Daniel (107e, perte de 35 places après sa défaite en 1/8e à Munich, lui qui avait été titré à Istanbul en 2018), Jo-Wilfried Tsonga (93e), quart-finaliste au Challenger de Bordeaux, et Tomas Berdych (99e) réintègrent les 100.