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Les raisons d'une débâcle

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/07/2010 à 08:34 GMT+2

Double-tenante du titre, l’Espagne a lourdement chuté dès les quarts de finale cette saison face à la France. De l’absence de Rafael Nadal à une surface défavorable, retrouvez les cinq raisons principales de cette déroute imprévisible.

Spain Copa Davis

Crédit: Eurosport

L’absence de Nadal : Avec ou sans Rafael Nadal, l’Espagne n’a pas le même visage. Leader charismatique, incontesté et incontestable de la formation ibérique depuis plus de cinq ans, le numéro un mondial n’a pas été en mesure de tenir sa place à Clermont-Ferrand en raison d’un genou droit douloureux. Or, tout au long de sa carrière, le Majorquin a toujours accordé une place particulière à la Coupe Davis. Depuis sa première sélection en République Tchèque au premier tour en 2004 et un revers face à Jiri Novak, il n’a plus connu la défaite en simple remportant ses 14 derniers matches. Il a souvent porté sa formation sur ses épaules. même sur une surface rapide, les hommes de Guy Forget auraient certainement dû puiser un peu plus dans leurs réserves pour composter leur billet pour les demi-finales.
Un discours trop flou : La présence des entraîneurs personnels est un éternel débat dans le monde de la Coupe Davis. Contrairement à la France, l’Espagne accorde à ses joueurs le droit de venir accompagnés. Une politique qui a largement porté ses fruits puisque la formation ibérique à soulever le Saladier d’Argent à trois reprises au cours des dix dernières années (2004, 2008 et 2009) mais qui a peut-être atteint ses limites au cours du week-end clermontois. Alors que Guy Forget a su trouver les mots pour pousser ses troupes à pratiquer un jeu très ambitieux, tourné vers l’offensive, les Espagnols, notamment Fernando Verdasco, ont souvent été partagés entre deux discours, celui du coach personnel et celui du capitaine Albert Costa. Les Ibères n’ont pas toujours su sur quel pied danser, quelle tactique employer sur une surface qui leur convenait guère et n’ont donc pas pu s’exprimer à plein régime.
Verdasco hors du coup : Grand homme du début d’année avec notamment deux titres au compteur, auteur de sa meilleure saison sur terre battue avec une finale à Monte-Carlo et un sacre à Barcelone, Fernando Verdasco donnait l’impression d’avoir les épaules suffisamment larges pour combler l’absence de Rafael Nadal. Il n’en a rien été. Totalement hors du coup depuis Roland-Garros (élimination au premier tour à Wimbledon face à l’Italien Fognini), le Madrilène n’a été que l’ombre de lui-même sur le court du Zénith de Clermont-Ferrand, accumulant les fautes directes (40 contre Llodra), notamment sur son point fort, le coup droit. L’Espagne se cherchait un leader, elle ne l’a pas trouvé.
Des joueurs épuisés : Dixième et treizième au classement ATP cette semaine, Fernando Verdasco et David Ferrer partaient légitimement avec les faveurs des pronostics face à Gaël Monfils (17e) et Michael Llodra (35e). Mais les Espagnols ont peut-être fait les frais d’un programme extrêmement chargé depuis le début de la saison. Les deux hommes, grands adeptes de terre battue, n’ont ainsi pas fait dans la demi-mesure au cours des six premiers mois, disputant respectivement 45 et 51 matches, contre seulement 31 pour les deux représentants tricolores. Verdasco s’était même permis le luxe de disputer le tournoi de Nice la semaine précédant Roland-Garros. A trop en faire, les hommes de Costa sont arrivés à Clermont-Ferrand sur les rotules, plus vraiment en état de marche pour défendre les couleurs de leur pays.
Une surface défavorable : Le choix de la surface fait partie intégrante de la Coupe Davis. Hôte de ce quart de finale, l’équipe de France a profité de l’opportunité pour offrir aux Espagnols, plus à l’aise sur terre battue, un revêtement nettement plus rapide, aux rebonds très bas, que les joueurs ibériques, notamment Verdasco, n’ont jamais réussi à dompter. La sélection de la surface s’est faite en fonction des adversaires, bien sûr, mais aussi en fonction des qualités et des spécificités des joueurs tricolores. Sur cette résine, Michael Llodra, grand adepte de service-volée, a pu s’exprimer à plein régime et créé la sensation en signant "la plus belle victoire de (sa) carrière" face au Madrilène.
Et maintenant ?
Malgré l’ampleur de la déroute et d’éventuelles erreurs de casting, il y a peu de chances que cette élimination dès les quarts de finale ait des répercussions importantes pour l’équipe ibérique. Albert Costa, fort d’un sacre en 2009, toujours soutenu par ses troupes, devrait être logiquement reconduit à son poste. Cette débâcle marque peut-être cependant les prémisses d’un léger déclin. L’Espagne, malgré 12 représentants dans les 100 premiers, ne possède, à l’exception de Feliciano Lopez, que des joueurs de même profil, tous grands spécialistes de terre battue (Ferrero, Montanes, Robredo, Garcia-Lopez…). Malgré le probable retour de Rafael Nadal, capable de s’imposer partout, l’Espagne risque d’être à la peine au cours des prochaines saisons sur surface rapide. Au cours de sa campagne victorieuse en 2009, l’Espagne n’a joué qu’à domicile et que sur terre battue.
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