13 000 spectateurs et une qualif' au bout : Le beau défi des Bleus

La nouvelle formule les en a assez privés pour ne pas s'en réjouir. Dimanche, les Bleus joueront dans une arène pleine à craquer à Manchester. Alors que seuls 600 spectateurs ont assisté à leur victoire contre les Suisses mardi, puis à leur défaite contre les Australiens jeudi, ils seront 13 000 pour mettre le feu dimanche. Car le public sera évidemment à grande majorité pour la Grande-Bretagne dans la ville anglaise.

Mais aussi hostile soit-il, l'accueil réservé aux Français renouera avec la tradition d'une rencontre à l'extérieur de Coupe Davis dans le sens classique de la compétition. Et ce sera vraisemblablement une motivation supplémentaire pour faire corps en tant qu'équipe et se transcender. "C'est mieux que l'an passé, on a notre destin entre nos mains. Il faudra être bons, donner le maximum, avoir du caractère également pour aller chercher la victoire. On sait que ce sera difficile face à la Grande-Bretagne (dimanche), c'est un beau challenge dans une superbe ambiance", a confirmé le capitaine, Sébastien Grosjean jeudi, après le match face à l'Australie.

Au même stade en 2022, les joueurs de l'équipe de France ne jouaient ainsi que pour l'honneur. Après des revers contre l'Allemagne et (déjà) l'Australie, ils avaient dominé la Belgique pour ne pas repartir totalement bredouilles. Cette fois, la qualification pour le "Final 8" de Malaga, ce qui serait une découverte pour eux en novembre prochain, sera effectivement en jeu. De quoi remobiliser tout le monde sans grand discours vendredi et samedi, bien récupérer et se préparer de manière optimale pour le moment de vérité.

Reste à savoir quelle sera la stratégie adoptée par Sébastien Grosjean. Conservera-t-il les mêmes joueurs alignés lors des deux premières rencontres ? Si la paire composée de Nicolas Mahut et Edouard Roger-Vasselin, dont les automatismes sont clairs, ne fait pas débat, Adrian Mannarino et Ugo Humbert joueront-ils encore les simples ? Pour le premier cité, qui a gagné ses deux premiers matches, un éventuel remplacement apparaît peu probable. Pour le second, qui a perdu son premier simple en Coupe Davis (sur quatre joués) face à Alex de Minaur, la question se pose peut-être davantage.

Et encore… Grosjean a bien insisté après le match sur le calibre de l'adversaire joué par le Messin. "De Minaur est 12e mondial et a réussi à garder une intensité élevée du début à la fin. Ugo n'est pas loin d'aller chercher cette première manche et ça peut faire basculer dans l'autre sens. Et c'était difficile par rapport à cette intensité et le style de jeu de De Minaur, qui a obligé Ugo à en mettre un peu plus. Mais il a tout donné."

Piqué, Humbert aura vraisemblablement envie de montrer le caractère que réclame son capitaine, dimanche. A moins qu'Arthur Fils, à la personnalité déjà bien affirmée dans les ambiances chaudes, ne soit l'invité inattendu de dernière minute. Jusqu'ici, le benjamin de la troupe a joué les coéquipiers modèles, comme lorsqu'il a remonté le moral à… Humbert justement, jeudi, après sa défaite. "Bonne bagarre, mec. Bonne bagarre. Franchement, il (De Minaur) a été très, très bon. C'étaient de très bonnes attaques mais… il anticipe à chaque fois", a-t-il lâché dans l'intimité du vestiaire dans des images rapportées par la Fédération française de tennis (FFT).

Lancer un gamin de 19 ans, qui plus est devancé au classement par Humbert, représenterait sûrement un risque trop grand et une forme de désaveu pour son aîné auquel on ne peut finalement pas reprocher grand-chose. Relancer les mêmes reste donc l'option la plus probable pour le capitaine. Quelle que soit l'équipe alignée, elle devra de toute façon se sublimer face aux Jack Draper, Daniel Evans et autres Andy Murray. Le rendez-vous de Malaga est à ce prix.