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Coupe Davis 2023 | Demi-finale Serbie - Italie : Novak Djokovic - Jannik Sinner, comme on se retrouve

Maxime Battistella

Mis à jour 25/11/2023 à 11:47 GMT+1

L'Italie et la Serbie s'affrontent samedi en demi-finale de la Coupe Davis à Malaga, l'occasion pour Novak Djokovic et Jannik Sinner de croiser le fer pour la 3e fois en une dizaine de jours. Si le Masters est encore frais dans les esprits, le contexte de la compétition par équipes pourrait encore modifier le rapport de forces. D'autant que le vainqueur n'aura pas forcément le dernier mot...

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David Haggerty doit se friser les moustaches. Non seulement le président de la Fédération internationale de tennis (ITF) peut se targuer cette semaine – et contrairement aux éditions précédentes – d'un vrai succès populaire de sa version de la Coupe Davis à Malaga, mais une affiche va donner encore plus de résonance à la compétition. Samedi, le 3e épisode de la rivalité de cette fin de saison entre Novak Djokovic et Jannik Sinner aura lieu lors du deuxième simple de la demi-finale opposant la Serbie à l'Italie.
Une sacrée aubaine tant les deux hommes ont monopolisé l'attention la semaine dernière lors du Masters de Turin, le Serbe (battu pendant la phase de groupes) prenant sa revanche sur l'Italien en finale dimanche dernier. Depuis, les deux hommes ont remis le pied à l'étrier, se reposant à peine avant de se représenter sur le court, jeudi, où ils se sont imposés en simple en quarts de finale contre le Néerlandais Tallon Griekspoor pour Sinner (7-6, 6-1) et le Britannique Cameron Norrie pour Djokovic (6-4, 6-4). Alors même pas fatigués ? La réalité est plus complexe que cela.

12 ans d'invincibilité en simple pour Djokovic...

"Jouer pour votre pays, c'est toujours la plus grande pression et motivation qui soit. Après une longue saison, on peut le sentir dans les jambes. Je suis heureux d'avoir l'air frais, mais je ne le suis pas vraiment pour être honnête, a confié Nole en conférence de presse après sa victoire. Mais on pouvait s'y attendre, vu le nombre de tournois et de matches que j'ai joués ces derniers temps. Je ne peux pas être plus heureux du tennis que je joue, en surfant sur cette vague de confiance. Une part de moi a hâte de se reposer, mais je ne peux pas me permettre de penser aux vacances : il faut que j'essaie de sortir mon meilleur tennis et de gagner tous mes matches."
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L'adrénaline et la confiance permettent de compenser en grande partie la fatigue. Et le Serbe ne s'appuie pas que sur sa fantastique dynamique actuelle. En Coupe Davis, en simple, il a probablement oublié ce que perdre signifie. La dernière fois que cela lui est arrivé, c'était dans la sillage de son premier petit Chelem, en… 2011. Quelques jours après son triomphe à l'US Open, il avait tenté d'enchaîner déjà en demi-finale de Coupe Davis mais avait été contraint à l'abandon contre Juan Martin Del Potro (7-6, 3-0 ab.) et l'Argentine. Cela fait donc 12 ans d'invincibilité et 21 victoires d'affilée pour le "Djoker".
"Le fait que je sois invaincu depuis 2011 met en relief mon dévouement et mon approche de ce que veut dire jouer pour mon pays, a-t-il souligné. Et plus vous gagnez, plus vous voulez que la série continue. Face à Sinner, ce sera le troisième duel en un peu plus d'une semaine. Ce sera super pour les fans de tennis, et en particulier ceux de Serbie et d'Italie. Nous avons développé une rivalité sympa dernièrement. J'ai beaucoup, beaucoup de respect pour lui. Il joue le tennis de sa vie en ce moment. J'ai vu un petit peu de ces matches aujourd'hui (jeudi) en simple et en double. C'était fantastique. J'ai pu me rendre compte qu'il était motivé à l'idée de jouer pour sa nation. Et c'était impressionnant la manière dont ils ont inversé la dynamique après avoir perdu le premier point."
Et Djokovic de faire justement remarquer : "La Coupe Davis est une compétition où tout ne dépend pas que de vous. Ce match pourrait décider du vainqueur de la demi-finale, mais ça ne veut pas dire qu'il sera effectivement décisif. Nos deux matches à Turin vont nous servir à tous les deux dans notre préparation pour samedi. Je sais ce qui m'attend, je sais qu'il est en confiance. Mais je ne joue pas trop mal non plus en ce moment."

... mais Sinner est mieux préparé au double

Sinner, justement, aura à cœur d'arracher cette belle entre les deux hommes. Et comme à Turin, il devrait bénéficier dans sa mission du soutien de la majorité du public, tant les Italiens étaient nombreux jeudi, alors que les supporters serbes avaient été un peu submergés par leurs homologues britanniques. Mais Djokovic sait mieux que quiconque résister à ce genre d'ambiance hostile. En cas de défaite, le jeune Italien pourrait quand même avoir le dernier mot si tout se joue au double décisif. Si ce n'est pas son exercice favori – à l'instar de Djokovic, qui en a gagné 4 pour 11 défaites en Coupe Davis –, sa victoire convaincante jeudi avec Lorenzo Sonego contre la paire néerlandaise Griekspoor/Koolhof pourrait bien l'aider.
"La chose la plus importante, c'était l'attitude sur le court, a-t-il relevé devant les journalistes. Et ça marche bien entre nous. Nous avons tous les deux une super énergie, et sur le court, nous ne nous plaignons de rien et puis nous essayons de rester dans le moment présent, ce qui nous a aidés aujourd'hui (jeudi, NDLR). Lorenzo m'a rendu la tâche très simple. Évidemment, je n'ai pas joué beaucoup de doubles ces dernières années, mais même en sachant cela, le capitaine nous a choisis. Nous sommes de bons amis en dehors du court, donc ça rend les choses plus faciles. C'était une de mes meilleures performances en double, ce qui me donne de la confiance pour la suite."
Reste que le "Djoker" est en mission pour son pays, ce qui pourrait le rendre encore plus irrésistible, si c'est possible. "Tout le monde a des doutes, moi le premier avant les matches ou pendant même, a-t-il enfin estimé. Mais la conviction que je vais m'en sortir et gagner est plus forte que mes doutes. C'est toujours une bataille interne. L'expérience que j'ai après tant d'années de circuit m'aide à gérer mes nerfs et les attentes. J'ai toujours eu de grandes attentes envers moi-même, et là il y en a encore plus avec l'équipe et la nation. Je sais que tout le monde veut avoir mon scalp : ils veulent gagner, jouer leur meilleur tennis. Mais c'est un bon problème à avoir, je ne me plains pas. Je suis très fier de ma carrière et de ma position actuelle. La pression me motive, elle me force à entrer dans ma bulle, à atteindre le niveau de concentration optimal, et à tirer le meilleur de moi-même."
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