"Des espoirs dans Richard"

GASQUET PEUT INTÉGRER LE TOP TEN
"On met beaucoup d'espoirs dans Richard. En termes de qualité de jeu, il est vraiment exceptionnel. Maintenant, on entend souvent qu'il évolue trop loin de sa ligne. J'aimerais vraiment le voir jouer plus près de sa ligne. Il fait partie du très petit groupe de joueurs qui peuvent jouer régulièrement des demi-finales d'un Grand Chelem. Depuis des années, il a un pris de très mauvaises habitudes en reculant sur le service adverse. Mais je sens une vraie volonté de corriger ça. Par moments, il cherche à avancer dans le court. S'il parvient à faire évoluer son jeu, à être moins attentiste, je le vois bien intégrer le Top ten dans la saison."

TSONGA DOIT INSISTER SUR SON COUP DROIT
"Pour un 1er tour, j'ai trouvé Jo très en jambes. Globalement, je l'ai trouvé dans le rythme. Il a été bien meilleur qu'à Doha. Mais il a été moyen en revers. Il a trop rarement réussi à déborder. Et je l'ai senti très nerveux. On sent qu'il s'est mis une énorme pression. Et dans ces cas-là, ce sont vraiment les coups les plus percutants qui trinquent. En l'occurence le revers. Le revers est son coup faible, mais ça n'a rien de dramatique. Dans les gros matches, il le trahit rarement. Je crois qu'il serait plus inspiré d'insister côté coup droit en retour de service sur première balle adverse plutôt que de travailler son revers. Et il doit enchaîner le plus possible au filet. Il a une grosse envergure et il est très adroit à la volée."

COMPLIQUÉ POUR LLODRA
"Battre Murray, c'est quand même l'hypothèse la plus improbable. Autant Mika était dans la plus belle phase de sa carrière l'an passé. Cette saison... Il n'y a pas meilleur retourneur que Murray. J'ai du mal à voir Mika aller au-delà de ce 3e tour."

SIMON MANQUE DE CONFIANCE
"C'est vrai qu'on en parle un peu moins et qu'il y a moins d'attente sur ses épaules que celles des autres. Il a un jeu plus difficile à décrypter que celui de Gaël et de Jo par exemple. Il est moins spectaculaire. Gaël et Jo ont encore une énorme marge de progression. Celle de Gilles semble moins importante. Son jeu, c'est de prendre des opportunités, de contrer son adversaire. Il lui manque un zeste de confiance. Sa longueur de balle est encore insuffisante. Lui croit qu'il peut gagner un Grand Chelem. Pour les spectateurs, ça paraît moins évident. En tout cas, aujourd'hui."

MONFILS EST ENCORE TROP DÉFENSIF
"A Doha, je l'ai trouvé bien rassurant et déjà très affuté physiquement. Il a commencé l'année avec beaucoup points de repères, comme s'il ne s'était jamais arrêté. Je ne suis pas persuadé qu'il doive faire évoluer son jeu vers l'avant : techniquement, sa volée reste problématique. En revanche, il est encore parfois trop défensif. A Doha, contre Tsonga, il s'est laissé dominer. Pour lui, c'est une solution de facilité. Il doit vraiment prendre les échanges à son compte. Mais je le répète, pas en faisant du service-volée."

BARTOLI, OBJECTIF QUARTS
"Marion est en progrès, c'est incontestable. En 2011, elle a fait la meilleure saison de sa carrière. Maintenant, quelles sont ses axes de progression ? Pour moi, elle gagnerait à se montrer beaucoup plus agressive. C'est le système de jeu des meilleures joueuses du monde. Cette année, il y a une dizaine de joueuses susceptibles de gagner. Si Marion veut rivaliser, elle doit accentuer son côté puncheuse, et pas vouloir multiplier les échanges en fond de court comme elle avait tendance à le faire ces derniers temps. Ça correspond plus à son jeu. Son prochain tour face à Dokic est piégeux. Elle peut raisonnablement atteindre les 8es ou les quarts."

CORNET PEUT AVOIR UN DÉCLIC
"Au risque de vous surprendre, j'ai trouvé son match face à Niculescu très positif. Hier, il y a eu un vrai combat, une intensité physique et émotive énorme. Des matches comme ça peuvent lui servir de déclic pour rebondir. Son attitude peut surprendre voire déplaire, mais elle l'a toujours eue. Se plaindre, ça l'aide à être combative. Certains joueurs s'extériorisent beaucoup. Quand on est coach, on laisse les jugements de valeur de côté. On cherche avant tout l'efficacité. Alizée vit ses matches. Quand elle souffre, elle exprime sa souffrance. C'est comme ça qu'elle trouve des ressources."