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Grigor Dimitrov, et maintenant ?

Laurent Vergne

Mis à jour 22/08/2017 à 08:52 GMT+2

MASTERS 1000 CINCINNATI – Vainqueur dans l'Ohio du premier titre d'importance de sa carrière, Grigor Dimitrov confirme qu'il traverse sa meilleure saison. Cincinnati peut-il lui servir de tremplin pour aller plus haut, plus loin ? Possible, mais ce n'est pas garanti.

Grigor Dimitrov

Crédit: Getty Images

Baby Federer. Le Federer bulgare. Affublé depuis la fin de son adolescence de sobriquets à la fois flatteurs mais terriblement lourds à porter, Grigor Dimitrov a longtemps déçu ceux, nombreux, qui voyaient en lui un futur numéro un mondial. Agréable à voir jouer, mais trop tendre, il est peut-être, à 26 ans, en train de prendre une dimension supplémentaire. Pas encore celle escomptée à ses débuts, mais 2017 le place déjà loin devant ses standards des années précédentes.
Après sept mois et demi de compétition, difficile de ne pas considérer la saison en cours comme la plus probante de sa carrière. Demi-finaliste à l'Open d'Australie en janvier, il était même passé à une poignée de points de sa première finale majeure avant de s'incliner en cinq sets contre Rafael Nadal. Il a de très bonnes chances de jouer en novembre son premier Masters. Lui qui n'avait remporté que quatre titres depuis ses débuts chez les pros en a déjà ajouté trois de plus et, surtout, un de ses trois sacres est de loin le plus important de sa vie de champion : dimanche, à Cincinnati, il a enlevé son premier Masters 1000.

Dès lundi, je dois passer à autre chose et oublier ce titre

On pourra toujours arguer qu'il a bénéficié des circonstances du moment. C'est d'ailleurs tout ce qu'il y a de plus vrai. Federer et Murray forfaits, Djokovic, Wawrinka et Nishikori déjà tournés vers 2018, ce M1000 dans l'Ohio s'est retrouvé presque moins relevé que certains ATP250. Fait rarissime, pour soulever le trophée dimanche, Dimitrov n'a battu aucun membre du Top 15, sa victime la mieux classée étant John Isner, 19e.
Mais les absents, même s'ils ont leurs raisons, ont toujours tort. Sur son palmarès, ce qui restera, c'est son titre. Et ce n'est pas rien, car le Bulgare vient d'intégrer un club pour le moins fermé : sur les 60 derniers Masters 1000 disputés, Djokovic, Nadal, Federer et Murray en ont remporté 53. Zverev (2), Tsonga, Wawrinka, Cilic et Ferrer avaient ramassé les miettes et Dimitrov vient d'en faire de même.
C'est un cap important pour lui. "Je suis juste heureux, vraiment. Avoir ce trophée dans mes mains, gagner mon premier Masters 1000, c'est incroyable", a-t-il soufflé dimanche à Cincinnati. Mais il a la maturité requise pour ne pas s'en satisfaire et se tourner vers la suite. "Avec l'US Open dans une semaine, ça va être compliqué d'en profiter, et c'est très bien comme ça, a-t-il expliqué. Je dois garder les pieds sur terre. Dès lundi, je dois passer à autre chose et oublier ce titre." Une sortie précoce à New York, dans la foulée de son titre à Cincinnati, ferait mauvais genre.

Aucune victoire sur le Top 10 depuis janvier

D'autant que Dimitrov le sait pertinemment, ce qui lui fait le plus défaut, y compris au cours de cette saisons globalement probante, c'est de la constance dans la performance. Ses résultats en Masters 1000 en sont la parfaite illustration : un titre, donc, mais à côté de ça, il n'avait encore jamais dépassé les huitièmes de finale en six tournois, d'Indian Wells à Montréal. Une autre bonne raison de ne pas s'emballer. Mais cette victoire à Cincinnati est incontestablement un cap important dans une carrière qui a longtemps plafonné. Après tout, il n'a encore que 26 ans. Stan Wawrinka a attendu bien plus longtemps pour s'assumer comme un grand champion capable de gagner en Grand Chelem.
Suffisant pour le propulser au rang d'outsider à Flushing ? Difficile à dire. Outre son manque de régularité, Grigor Dimitrov souffre aussi d'un déficit de victoires majeures cette saison. Il ne compte ainsi que trois victoires sur des membres du Top 10. Trois succès signés à Brisbane… lors de son premier tournoi de l'année. Depuis, plus rien. Et à Wimbledon, il est encore apparu tendre contre Roger Federer en huitièmes de finale. Tout cela, c'était avant Cincinnati. Nous aurons un premier aperçu à Flushing de l'impact que pourrait avoir ce premier titre majeur sur la suite de la carrière de "Baby Fed".
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