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Djokovic, Nadal, Federer : tour d'horizon des têtes d'affiche de la saison sur terre en 8 questions

Maxime Battistella

Mis à jour 12/04/2019 à 12:34 GMT+2

Dans les semaines à venir, ils animeront les tournois du printemps sur ocre jusqu’à Roland-Garros. Coup de projecteur sur huit joueurs tous issus du top 20 en huit questions autour de leurs objectifs supposés et leurs états de forme.

Novak Djokovic à Rome en 2018

Crédit: Getty Images

Faut-il s’inquiéter pour Djokovic ?

L’interrogation peut sembler loufoque tant Novak Djokovic a dominé le circuit de juillet 2018 à janvier 2019. En six mois, le Serbe s’est adjugé les trois derniers tournois du Grand Chelem et une avance plus que confortable au sommet du classement mondial. Mais il est totalement passé à côté de la tournée américaine en mars, ne glanant que trois petites victoires au cours de l’enchaînement Indian Wells-Miami. Son comportement sur les court a interpellé au moins autant que ses résultants : il a manqué d’engagement dans ses matches, acceptant plus facilement la défaite qu’à l’accoutumée.
Le principal intéressé l’a d’ailleurs reconnu lui-même : il a certainement payé sa trop longue pause entre Melbourne et Indian Wells. La polémique sur la fin de présidence de l’ATP de Chris Kermode qui l’a opposé à Roger Federer et Rafael Nadal l’a peut-être perturbé. Difficile toutefois de ne pas l’imaginer remonté à bloc à l’idée de compléter un deuxième Grand Chelem sur deux ans en carrière à Paris. Djokovic a tout à gagner sur terre, même si on l’a plus vu profiter de ses vacances dernièrement que sur les courts d’entraînement.

Sans souci physique, Nadal restera-t-il intouchable ?

Qui dit terre battue, dit Rafael Nadal. Forfait en demi-finale d’Indian Wells, le numéro 2 mondial a fait l’impasse sur Miami pour arriver dans les meilleures conditions à Monte-Carlo où il s’est imposé déjà 11 fois en carrière, comme à Barcelone et à Roland-Garros. En pleine possession de ses moyens, il est le grandissime favori sur ocre où il n’a concédé que deux défaites sur les deux dernières saisons, à chaque fois contre Dominic Thiem à Rome en 2017 et Madrid en 2018, pour huit titres glanés. Quant à Roland-Garros, il n’y a laissé en route qu’un set sur ses 14 derniers matches.
Si son physique tient la route, le Majorquin bénéficie donc d’une immense marge sur la concurrence. A ceci près que le retour au top de Novak Djokovic, qui l’a déjà (sèchement) battu du côté de la porte d’Auteuil en 2015 (7-5, 6-3, 6-1), change la donne. Ultra-dominateur de leur dernière confrontation en finale à Melbourne, le Serbe peut bénéficier d’un avantage psychologique… à condition de retrouver son niveau du début de saison. Il aura toutefois plus de mal à déborder son rival espagnol dont le lift de gaucher est plus destructeur sur ocre. Parier contre Nadal dans les prochaines semaines reste donc très hasardeux.

Zverev franchira-t-il les quarts à Roland-Garros ?

La question semble plus que jamais d’actualité. Numéro 3 mondial, Alexander Zverev a prouvé à maintes reprises – la dernière en date lors de sa victoire au Masters de Londres – qu’il pouvait rivaliser avec les trois monstres Federer, Nadal et Djokovic… sur le format des trois sets. Mais en Grand Chelem, l’Allemand n’y arrive toujours pas. Un blocage sûrement plus psychologique que physique et tennistique, comme l’avait montré sa défaite en huitième de finale à Melbourne contre Milos Raonic (6-1, 6-1, 7-6), un match qu’il avait traversé comme un fantôme.
Roland-Garros est néanmoins le Majeur qui lui a le mieux réussi jusqu’ici puisqu’il y a atteint les quarts de finale l’an dernier. Très performant en Masters 1000 (titre à Madrid, finale à Rome et demi-finale à Monte-Carlo en 2018), Zverev a peu de chances de faire aussi bien cette saison, tant il manque de résultats et de confiance. Sa défaite précoce à Marrakech le confirme d'ailleurs. A Paris, il pourrait même ne plus faire partie des quatre premières têtes de série s’il ne parvient pas à défendre ses points. Le voir atteindre le dernier carré dans ce contexte, avec une concurrence plus forte qu’en 2018, serait une vraie performance. Il en est capable assurément, mais y parviendra-t-il ? On peut en douter sérieusement.

Federer sur terre battue uniquement "pour le plaisir" ?

C’est incontestablement un des événements du printemps qui s’annonce. Roger Federer va disputer ses premiers tournois sur terre battue depuis 2016 et sa défaite en huitième de finale à Rome contre Dominic Thiem. Attendu à Madrid et à Roland-Garros, le Suisse n’y a aucun point à défendre, lui qui avait fait l’impasse sur ocre lors des deux dernières saisons. De quoi "se faire plaisir" comme il l’avait affirmé à Melbourne.
Mais après un mois de mars quasi-parfait (titres à Dubaï et Miami, finale Indian Wells) qui lui a sans doute aiguisé l’appétit, Federer pourrait aborder ces deux tournois avec ambition. Les conditions d’altitude du Masters 1000 espagnol où les balles "volent" davantage et circulent plus vite dans l’air lui conviennent parfaitement. En deux sets gagnants, le Bâlois a la capacité de surprendre, lui qui s’est déjà imposé à Madrid à deux reprises (2009, 2012), même si son manque de repères pourrait lui jouer des tours. A Roland-Garros où on ne l'a plus vu depuis 2015, la tâche s’annonce plus ardue, tant la dimension physique sera prépondérante. Il a annoncé n'y avoir aucune attente, mais s’il y est engagé, ce ne sera pas pour faire du tourisme.

L’heure de Thiem est-elle venue ?

Il est le seul à avoir contrarié quelque peu Rafael Nadal en 2017 et 2018 sur sa surface de prédilection… du moins au meilleur des trois sets. Tombeur du Majorquin devant le public espagnol de Madrid l’an passé, Dominic Thiem a indéniablement les armes, grâce à son lift impressionnant notamment, pour s’imposer à Roland-Garros. Demi-finaliste il y a deux ans, finaliste lors de la dernière édition, l’Autrichien semble suivre une progression qui doit le conduire logiquement à la consécration.
Vainqueur du premier Masters 1000 de sa carrière sur dur à Indian Wells, Thiem a franchi encore un cap en 2019. Il s’est aussi délesté d’un peu de pression avant de commencer sa saison sur ocre. Mais sur le format des cinq manches à Paris, il a subi la loi de Nadal, ne parvenant pas à lui prendre plus de 9 jeux dans aucun de leurs trois affrontements (6-2, 6-2, 6-3 en 2014 ; 6-3, 6-4, 6-0 en 2017 et 6-4, 6-3, 6-2 en 2018). Pour s’imposer Porte d’Auteuil, il lui faudra certainement éviter le "Taureau de Manacor", à moins que sa défaite au bout du suspense en quart de finale (0-6, 6-4, 7-5, 6-7, 7-6) du dernier US Open ne lui ait donné des idées.

Tsitsipas confirmera-t-il son épopée australienne ?

A la différence d’Alexander Zverev, Stefanos Tsitsipas ne fait pas de complexe en Grand Chelem. A 20 ans, le Grec a été la sensation du dernier Open d’Australie qui l’a vu réaliser l’exploit de sortir son idole Federer en huitième de finale avant d’échouer contre Nadal dans le dernier carré. Mais il ne s’est pas arrêté là : titré à Marseille puis finaliste à Dubaï, il a intégré le club prestigieux des 10 meilleurs joueurs du monde et revoit régulièrement ses objectifs à la hausse.
Sur terre battue, Tsitsipas a déjà quelques solides références avec une finale à Barcelone largement perdue (6-2, 6-1) contre un certain Majorquin, et une demi-finale à Estoril dans la foulée l’an dernier. Ses performances en Masters 1000 – il n’a pas fait mieux qu’un 2e tour à Monte-Carlo et Rome – lui laissent une belle marge de progression en 2019. Beaucoup mieux classé que la saison dernière, il serait surprenant qu’il ne fasse pas mieux à Roland-Garros non plus (2e tour). De là à enchaîner sur une autre demi-finale en Grand Chelem ? Sa récente tournée américaine permet d’en douter sérieusement : sur surface lente, son jeu offensif n’aura peut-être pas la même efficacité.

Cecchinato plongera-t-il inévitablement ?

Sa victoire contre Novak Djokovic en quart de finale de Roland-Garros l’an dernier avait fait l’effet d’un tremblement de terre. Arrivé Porte d’Auteuil modeste 72e joueur mondial, Marco Cecchinato avait fait un bond de 45 rangs après sa demi-finale parisienne. Désormais solide joueur du top 20, l’Italien (16e) a confirmé que son tennis s’exprimait à la perfection sur ocre : lors des douze derniers mois, il y a décroché ses deuxième et troisième titres en carrière à Umag (juillet 2018) et Buenos Aires (février 2019).
Mais le début de saison de Cecchinato n’a pas été parfait, loin de là. Eliminé à cinq reprises dès son entrée en lice en huit tournois, il débarque sur terre battue avec beaucoup de pression. Une prochaine chute au classement paraît inévitable : plus de la moitié de ses points seront remis en jeu dans les semaines à venir, principalement ceux de son premier trophée décroché en carrière à Budapest (ATP 250) et ceux de Roland-Garros où sa mission s’avère quasiment impossible. Pour éviter de tomber de trop haut, il devra accrocher quelques beaux résultats en Masters 1000.

Monfils, un prétendant au titre à Roland-Garros ?

Il y a de cela quelques mois, la question ne nous aurait même pas effleuré l’esprit. Défait dès le 2e tour à Melbourne par Taylor Fritz, Gaël Monfils ne bluffait pas quand il disait bien se sentir. Son travail lors de la trêve hivernale a juste payé un mois plus tard : titré à Rotterdam, demi-finaliste à Sofia et Dubaï, puis quart-de-finaliste à Indian Wells, le Parisien a enchaîné les performances de choix, retrouvant la place de numéro 1 français et le top 20 mondial (19e).
Cet enchaînement de résultats sur dur peut légitimement rendre optimiste puisque la terre battue est la surface préférée de Monfils. Oui mais voilà, deux faits refroidissent cet enthousiasme : s’il a certainement pris une décision sage en se retirant d’Indian Wells et en faisant l’impasse sur Miami à cause de son tendon d’Achille, le physique du Français reste une interrogation et son âge (32 ans) n’aide pas. Le Parisien n’a, de plus, plus atteint le dernier carré à Roland-Garros depuis 2008. Onze ans, une éternité à ce niveau. L’imaginer soulever la Coupe des Mousquetaires relève dans ce contexte davantage du rêve que d’un espoir réel.
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