Rezaï se met hors-jeu

"Je ne veux pas retenir quelqu'un qui ne veut pas rester, je ne suis pas là pour séquestrer les gens", a déploré le capitaine Nicolas Escudé en début d'après-midi au sujet de la décision de Rezaï de quitter la Slovaquie, contraire à l'usage qui veut que les remplaçantes restent sur le lieu de la rencontre. En conséquence, la direction du tournoi de Paris-Coubertin a également décidé de lui retirer l'invitation accordée le matin même. "Comme elle n'est pas engagée ce week-end, elle va jouer les qualifications à Paris", a affirmé le Directeur technique national du tennis français Patrice Hagelauer à l'AFP, confirmant que Rezaï rentrait à Paris vendredi soir.

Selon Patrice Hagelauer, qui est sur place à Bratislava, "Aravane a fait une erreur". "Elle s'en est rendue compte et a même voulu rester. Mais c'était trop tard, le mal était fait", a-t-il dit à l'AFP. "Les filles et Scud (Escudé) n'ont pas du tout apprécié. Tout le monde a vécu ça comme une trahison et on lui ont fait savoir. Aravane s'est excusée auprès des filles mais elle a réalisé que c'était trop tard." "C'est vraiment embêtant. Dans une équipe tu as un rôle à jouer et si on te demande d'applaudir du box tu le fais. En équipe de France, on ne peut pas se permettre de ressasser son ego", a encore souligné Hagelauer.

Interrogé sur l'avenir de Rezaï en équipe de France, le DTN a déclaré: "Ca dépend comment elle va réagir". Cette polémique fait une nouvelle fois parler de Rezaï autrement que par ses exploits sportifs. Dotée d'une frappe de balle fantastique, elle était parvenue aux portes du Top 10 en 2010 après une victoire à Madrid. Mais depuis, elle a surtout connu des déboires en dehors des courts, en particulier avec son père Arsalan, qui l'a menacée de mort et avec lequel elle a coupé les ponts depuis. Hors de forme, elle n'a jamais digéré la violente dispute avec son père à l'Open d'Australie en janvier 2011 et pointe aujourd'hui au 123e rang mondial.

Obligé par le règlement de sélectionner quatre joueuses, Escudé a préféré vendredi retenir Pauline Parmentier, Virginie Razzano, Alizé Cornet et Kristina Mladenovic pour ce premier tour du groupe mondial II à Bratislava. "A un moment donné, il a forcément fallu trancher. Et c'est Aravane que j'ai décidé de sortir. Aujourd'hui, de par ce que les filles m'ont montré, mon choix me paraît tout à fait logique", a commenté Escudé. Le capitaine doit déjà faire sans Marion Bartoli, qui refuse de jouer en Fed Cup sans la présence au sein de l'équipe de son père et entraîneur Walter.