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Federer se prononce pour une meilleure redistribution des gains… vers le bas

Maxime Battistella

Mis à jour 29/08/2019 à 18:31 GMT+2

Redevenu membre du Conseil des joueurs à l’ATP comme Rafael Nadal, Roger Federer a donné des détails sur le sens de réengagement dans les affaires du tennis mondial. Le Suisse estime que les tournois du Grand Chelem devraient mieux redistribuer leurs bénéfices pour les joueurs engagés dans les qualifications et perdant dans les premiers tours.

Roger Federer à l'US Open en 2019

Crédit: Getty Images

Les conférences de presse d’après-match de Roger Federer sont souvent l’occasion d’évoquer un large éventail de sujets. Et celle qui a suivi le 2e tour poussif (du moins pour commencer) du Suisse contre Damir Dzumhur (3-6, 6-2, 6-3, 6-4) n’a pas dérogé aux habitudes. Peu enclin à donner son opinion sur les frasques de Nick Kyrgios, "un bon sujet pour un jour de pluie" a-t-il juste glissé sourire en coin, le numéro 3 mondial a été nettement plus loquace lorsque la question de son retour dans le Conseil des joueurs de l’ATP a été évoquée.
Heureux d’être à nouveau au courant et au cœur des affaires de son sport, Federer a estimé que la première réunion à laquelle il a participé, juste avant le coup d’envoi de l’US Open, s’était "bien passée". Puis, il a précisé sa pensée en entrant dans le vif du sujet : la demande forte parmi les joueurs de gains plus élevés dans les tournois du Grand Chelem. Actuellement, les joueurs et les joueuses récoltent 14 % des bénéfices dans ces tournois majeurs.
L'écart est devenu trop important entre le vainqueur et le perdant au 1er tour
Si le Bâlois comprend cette demande, il estime que les meilleurs (dont il fait partie) n’ont pas besoin de gagner plus. "Quand j’ai remporté mon premier titre à l’Open d’Australie, le prize money était aux alentours de 450 000 dollars pour le vainqueur, et maintenant il s’élève à quelque chose comme 3,6 millions. C’était important à l’époque de l’augmenter pour rivaliser avec des sports comme le golf qui offraient beaucoup à leurs champions", a d’abord expliqué Federer.
Mais la tendance a pris des proportions trop importantes selon l’homme aux 20 titres du Grand Chelem. "L’écart est devenu trop important entre le vainqueur d’un Majeur et le perdant d’un 1er tour. Je crois que les joueurs du circuit Challenger et aussi peut-être des qualifications ainsi que les éliminés des premiers tours devraient obtenir plus d’argent. Ils devraient pouvoir survivre aussi à ce niveau, parce qu'ils sacrifient autant de temps à ce qu'ils font et travaillent aussi dur que nous, au top. S’il doit y avoir des augmentations de dotations désormais, ça ne devrait plus concerner les meilleurs", a-t-il argumenté.

Federer se replace au centre du jeu

Cette prise de parole est loin d’être anodine et intervient quelques semaines après la tribune publiée par Vasek Pospisil, 216e mondial, dans un journal canadien, réclamant notamment une redistribution des bénéfices des tournois du Grand Chelem beaucoup plus importante en faveur de tennismen engagés dans les tableaux. L’intéressé avait également plaidé pour la création d’un syndicat des joueurs pour défendre leurs intérêts et a depuis engagé des avocats chargés de plancher sur le sujet.
S’il est certainement sincère, Federer, en s’exprimant ainsi, agit aussi en fin politicien : il soigne sa popularité auprès de ses collègues, dont sûrement la centaine de joueurs signataires de la pétition créée par Pospisil après sa tribune, et se repositionne au centre du jeu. Une place qu’il avait jusqu’alors délaissée au profit de... Novak Djokovic.
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