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Fini le "Baby Fed", Dimitrov est enfin lui-même

Laurent Vergne

Publié 18/11/2017 à 01:12 GMT+1

MASTERS 2017 – Qualifié pour les demi-finales sans perdre un match, Grigor Dimitrov est probablement le meilleur (le dernier ?) antidote à Roger Federer cette semaine à Londres. Alors que le podium du classement ATP lui tend les bras, le Bulgare peut boucler en beauté une campagne 2017 qui l'aura enfin vu s'émanciper des attentes l'accompagnant depuis ses débuts.

Grigor Dimitrov of Bulgaria makes his way out onto court during the singles match against David Goffin

Crédit: Getty Images

Il est peut-être le seul à pouvoir priver Roger Federer d'un septième titre au Masters. Dans un tournoi londonien dévasté par les absences des habituels ténors du lieu, Grigor Dimitrov fait office d'outsider numéro un face à l'ultra, ultra, ultra favori Federer, surtout après l'élimination d'Alexander Zverev. Qualifié brillamment pour le dernier carré en ayant remporté ses trois matches dans le groupe Pete Sampras, il aura un coup en or à jouer samedi face à l'épatant débutant Jack Sock. Une rencontre qui vaudra cher à double titre pour Dimitrov.
En cas de victoire, non seulement le Bulgare disputera sa première finale du Masters, pour ce qui sera sans doute le match le plus important de sa carrière jusqu'ici, mais il grimpera aussi sur la troisième marche du podium au classement ATP. Il dépasserait en effet Zverev pour devenir le troisième homme, derrière le tandem Nadal-Federer. Dimitrov numéro 3 mondial, quelle manière de boucler la meilleure saison de sa carrière, celle qui l'aura vu, enfin, exploiter à fond (ou presque) son immense potentiel.
Je voulais finir l'année dans les dix premiers et je vais faire bien mieux que ça
Des années que Grigor Dimitrov était attendu. Par séquences, il avait dévoilé de quoi il était capable. On le croyait même parti pour de bon lorsqu'il avait atteint les demi-finales de Wimbledon en 2014 et intégré le Top 10 mondial dans la foulée. Mais après son coup d'éclat sur le gazon anglais, il n'avait pas atteint une seule fois les quarts de finale en Grand Chelem lors des neuf majeurs suivants. Résultat, fin 2016, il pointait à la 17e place à l'ATP. Le classement d'un bon joueur, très bon même, mais toujours en-deçà de ce qu'il était en mesure d'offrir. 2017 aura donc tout changé.
Demi-finaliste de l'Open d'Australie, il est passé à quelques points de sa première finale majeure. Vainqueur de son premier Masters 1000 cet été à Cincinnati, il a remporté trois titres cette saison, de loin la meilleure de sa carrière. Et si sa montée en puissance dans la hiérarchie a été facilitée et amplifiée par les soucis physiques de Djokovic, Murray ou Wawrinka, Dimitrov a clairement changé de dimension. "Je voulais finir l'année dans les dix premiers, c'était un objectif en début de saison, et je vais faire bien mieux que ça", a-t-il relevé cette semaine à Londres.
Grigor Dimitrov semble surtout s'être libéré de son statut de grand espoir. Exit, le "Baby Fed", véritable boulet à ses pieds depuis ses débuts. "Ce type de comparaisons, ça n'a plus aucune importance, assure-t-il. Aujourd'hui, je me concentre sur mon jeu et ce que je suis capable de faire. Essayer de se mettre dans les pas de quelqu'un, de lui ressembler, c'est une grosse erreur." Il est juste Grigor Dimitrov, et ce n'est déjà pas si mal. A-t-il perdu du temps ? Oui, sans doute. Mais, à 26 ans, il a encore largement le temps de se bâtir un palmarès. Il est peut-être le plus à même de sauver la face de cette génération perdue, celle née au début des années 90.
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Grigor Dimitrov

Crédit: Getty Images

Un week-end qui peut compter

Il parait avoir trouvé un équilibre, notamment dans son staff, où l'apport d'un Dani Vallverdu, l'homme qui a longtemps accompagné Andy Murray, n'est plus à démontrer. "Il mérite beaucoup de crédit, estime le Bulgare. Sans lui, je ne serais pas le même gars aujourd'hui". Le plus intéressant, c'est sans doute qu'il peut encore mieux faire. "J'ai l'impression d'avoir été constant cette saison, mais je dois pouvoir être plus régulier encore", juge-t-il.
A raison. Après son début d'année tonitruant (victoires à Brisbane et Sofia, demi-finale en Australie), il a connu un printemps assez anecdotique avant de rebondir à l'été. Mais il a aussi connu de vraies déceptions, comme ses éliminations précoces à Roland-Garros (3e tour) ou à l'US Open (2e tour). Pour aller voir plus haut, il devra performer plus régulièrement en Grand Chelem. Et parvenir à battre les meilleurs. En 2017, il a perdu quatre fois contre Nadal et une fois contre Federer, sans jamais les battre.
Voilà pourquoi ce Masters peut s'avérer si important pour lui. S'il se goupille bien, ce week-end peut changer beaucoup de choses pour Grigor Dimitrov et marquer un nouveau cap. Il n'y a aucune raison qu'il fasse machine arrière, maintenant qu'il est installé. A lui d'aller voir encore plus haut.
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