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Masters 1000 Indian Wells - Andy Murray redevient gourmand et c'est bon signe

Laurent Vergne

Mis à jour 11/10/2021 à 13:05 GMT+2

M1000 INDIAN WELLS - Vainqueur de Carlos Alcaraz (5-7, 6-3, 6-2) après un intense et éprouvant combat dimanche, Andy Murray prouve à 34 ans qu'il a toujours le feu sacré en lui, et les moyens de l'exprimer, pour peu que son corps l'y autorise. L'Ecossais redevient même exigeant avec lui-même, ce qui est forcément bon signe. Il va s'attaquer à Alexander Zverev au prochain tour.

Andy Murray à Indian Wells.

Crédit: Getty Images

"Je sens que je peux encore jouer au top niveau, même si je sais que beaucoup de gens me disent que je devrais arrêter." Andy Murray ne s'est pas privé de lancer une petite pique, qui arrivera aux oreilles de ceux qui se reconnaîtront. L'ancien numéro un mondial a signé dimanche une victoire épique contre le tout jeune Carlos Alcaraz, s'imposant en trois sets (5-7, 6-3, 6-2) et plus de trois heures de jeu au Masters 1000 d'Indian Wells.
Il y a un mois et demi, au premier tour de l'US Open, Murray avait déjà disputé une rencontre épique, celle-ci sur cinq sets et cinq heures, face à Stefanos Tsitsipas. A New York, il était sorti du court Arthur-Ashe avec le mauvais rôle, même si son niveau de jeu avait déjà convaincu bien des sceptiques. Mais cette victoire face à une étoile montante de la nouvelle génération lui fait un bien fou. Oui, il peut toujours livrer de grandes batailles. Et oui, il peut toujours les gagner.
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Murray s'offre Alcaraz et attend Zverev

Je m'étais fixé comme objectif de mettre autant d'intensité que lui jusqu'au bout
Est-ce sa plus belle victoire depuis son retour à la compétition (rappelons qu'en janvier 2019, il avait annoncé sa très probable retraite) ? Pas loin, a-t-il estimé dimanche soir : "Elle en fait partie, oui. Peut-être avec la finale contre Stan (Wawrinka, NDLR) à Anvers (en 2019) ou contre Zverev l'année dernière à Cincinnati." Sur la forme, en tout cas, elle lui apporte une satisfaction toute particulière. "C'était un match très dur, dans des conditions terribles, il faisait très chaud, a rappelé le Britannique. Je suis convaincu que j'aurais dû gagner le premier set, j'ai eu beaucoup d'opportunités. Ça aurait été facile de lâcher après ça, mais je me suis battu et ça s'est bien terminé."
Tout est là. Tant que son corps le laissera à peu près tranquille, Andy Murray, même sans tutoyer le niveau stratosphérique de ses meilleures années, sera toujours capable de produire du bon tennis. Parfois du très bon. Mais ce qui rend optimiste pour lui, c'est de voir à quel point il aime toujours autant la baston. Cette grinta lui est indispensable. C'est son feu sacré. Et à ce titre, un match contre le fougueux Alcaraz constituait un test idéal. "Je m'étais fixé comme objectif de mettre autant d'intensité que lui jusqu'au bout, quoi qu'il arrive, insiste-t-il. C'est bon de voir la façon dont je me suis battu et de voir que ça a payé."
Ce "mode bagarre" activé, c'est son credo de la semaine, comme il l'a expliqué dimanche. Andy Murray goûte assez peu les conditions de jeu très chaudes du désert californien. Mais il s'est promis de se faire violence, et lutter contre lui-même autant que contre ses adversaires. "Je me l'étais dit en arrivant ici : 'tu n'aimes pas ces conditions, mais quoi qu'il arrive, tu oublies ça, tu te bats sur chaque point'. Aujourd'hui (dimanche, NDLR), j'ai fait du bon boulot dans la façon de me concentrer uniquement sur le point suivant. Mieux que ces dernières semaines. J'ai une très bonne attitude."
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Andy Murray

Crédit: Getty Images

Comment aura-t-il récupéré ?

L'autre bonne nouvelle, c'est qu'il redevient exigeant avec lui-même. Une de ses victoires les plus notables de ces trois dernières années ? Sans doute, oui. Mais pas son meilleur tennis. Murray peut mieux faire. Il doit mieux faire. Ce n'est pas nous qui le disons. C'est lui : "Par moments, j'ai joué du bon tennis. Mais ce n'était pas mon meilleur match. Je peux certainement faire mieux, il y a plein de choses que je dois faire mieux. La plus grande satisfaction aujourd'hui, c'est la façon dont je me suis battu, plus que mon jeu lui-même."
Le simple fait qu'il puisse d'une certaine manière faire la fine bouche après un match comme celui-ci en dit long sur le chemin parcouru. Au prochain tour, la tâche s'annonce plus difficile encore avec un choc face à Sascha Zverev en 16es de finale. "La question, c'est de savoir comment Andy va récupérer après un match de trois heures comme ça et s'il aura suffisamment d'énergie pour bien jouer contre Zverev, juge Greg Rusedski chez nos collègues britanniques d'Eurosport. Le problème, ce n'est pas qu'Andy puisse encore livrer de telles batailles, mais de voir s'il peut les enchaîner. Son corps reste la clé."
Paradoxalement, c'est au moment où il n'a jamais semblé aussi proche de revenir dans la course que sir Andy s'apprête à dégringoler à nouveau au classement. Par le jeu du dégel du classement protégé, il perdra lundi prochain des points conquis en 2019 (lors du titre à Anvers évoqué ci-dessus). En cas de défaite contre Zverev au prochain tour, il chutera d'une cinquantaine de places, autour du 170e rang.
Mais l'important est évidemment ailleurs. D'autant que, de par son statut, son niveau de jeu et son envie, le Britannique obtiendra des invitations là où il le souhaite. Bien sûr, son classement l'expose à des tirages compliqués et des gros matches d'entrée. Une mauvaise nouvelle pour lui, certes, mais au moins autant pour ses possibles adversaires.
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