Le festival de Djokovic

Novak Djokovic ira donc au Festival de Cannes. Rentré chez lui à Monte-Carlo dimanche soir, la vedette N.1 du circuit ATP en 2011 ne peut pas rater la grande fête du cinéma ( et son président, son ami Emir Kusturica). Le cinéma, Novak adore. On la vu récemment jouer pour une publicité amusante où il était supposé jouer au tennis sur les ailes d'un avion. A Rome, il a d'ailleurs prouvé que ses talents de comédiens étaient tels qu'il pouvait donner l'impression de planer au-dessus du Foro Italico. Rafael Nadal, transformé le temps d'une quatrième finale consécutive en passager classe économique, a pris son billet retour sans passer par la case trophée.

Le Serbe est-il devenu le meilleur sur terre battue ? "Soyons clair, le roi de la terre, c'est Rafa, réplique-t-il. Moi, j'ai été le meilleur sur deux tournois. Lui, ça fait des années qu'il domine !" Mais enfin comment en est-il arrivé là, à cette série incroyable (37 victoires de suite, aucune défaite en 2011), à ces quatre victoires sur Nadal consécutives ? "J'ai joué de manière incroyable aujourd'hui (dimanche, ndlr), peut-être mon meilleur tennis, c'est fantastique, surtout après les trois heures du match d'hier (samedi contre Andy Murray). Je suis très fier de mon jeu sur terre battue, et de la confiance qui m'habite maintenant pour battre les meilleurs joueurs."

Le match face à Murray a laissé des traces, mais il gagné assez rapidement pour ne pas en subir les conséquences. Epatant : "Tout est possible quand on y croit, quand on pense que c'est possible de récupérer". La "méthode Coué" fonctionne surtout quand on joue dans la stratosphère comme Novak... Et que même la pluie est avec vous. Le match, prévu à 16h30, fut ainsi retardé ce dimanche : "J'étais prêt à jouer à 16h30, de toute façon. Mais c'est vrai que c'est impressionnant après ces trois heures face à Murray. On peut dire que j'ai fait le match parfait. Je me suis trouvé meilleur qu'à Madrid. J'ai mieux servi notamment. Dans tout ce que j'ai fait cette saison, ce dont je suis le plus fier, c'est justement le jeu que je suis arrivé à mettre en place sur terre battue, cette façon que j'ai eue de me persuader que je pouvais être aussi bon que les meilleurs sur cette surface. Ça serait arrogant de dire que je peux faire mieux, non ?" Oui, mais il reste quand même Roland-Garros à gagner...

Malmené par Nadal à Indian Wells et Miami, Djokovic a totalement pris l'ascendant sur le N.1 mondial à Madrid et à Rome: "Sur le match, j'ai été agressif, il n'y a que comme ça qu'on peut battre Nadal, surtout sur terre battue, a-t-il conclu. Maintenant, je vais en profiter un peu, ne vraiment pas toucher une raquette les quatre prochains jours, et préparer Roland-Garros, le tournoi le plus important du monde."

LES REACTIONS DANS LA PRESSE

"Ave César, les dés ont été jetés depuis longtemps, le Rubicon franchi, le nouvel empereur est entré avec style à Rome qui a eu le privilège de saluer le futur roi" du tennis mondial, estime le quotidien Sportski Zurnal.

"Superman reste invincible", écrit Vecernje Novosti notant que Djokovic est devenu le premier joueur à avoir battu Rafael Nadal lors de quatre finales consécutives dans des Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Madrid et Rome). "Djokovic a trouvé des réponses à chaque manoeuvre de Nadal", ajoute le journal.

"Novak a de nouveau dompté Nadal sur terre battue mettant entre parenthèses l'invincibilité de l'Espagnol sur cette surface. Novak a provoqué un véritable tremblement de terre dans le monde du tennis", écrit le quotidien Blic.

"Nadal reste le roi de la terre battue, mais après cette deuxième défaite de rang sur cette surface, face à un joueur qui deviendra fort probablement très vite le numéro un mondial, son trône vacille" note le quotidien Danas.

"Il n'y a plus aucun doute, l'époque Djokovic a débuté! Novak devient le premier joueur de l'histoire à remporter l'Open d'Australie et les quatre Masters qui le suivent", rapporte le quotidien Politika. Novak Djokovic aura l'occasion dès Roland Garros de ravir la place de numéro un mondial à l'Espagnol, ajoute Politika.