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Sous l'impulsion de Serena, des règles adaptées à la maternité

ParAFP

Mis à jour 14/12/2018 à 20:49 GMT+1

La WTA aurait décidé de réviser le réglement sur le "classement protégé" afin de l'adapter aux joueuses de retour de maternité, selon un document auquel l'AFP a eu accès vendredi. Une évolution motivée par le cas Serena Williams l'an dernier.

Julia Goerges vs Serena Williams

Crédit: Eurosport

De retour de grossesse, Serena Williams, ambassadrice N.1 du tennis mondial, a porté la question sur le devant de la scène. Moins d'un an après, la WTA adapte son règlement aux joueuses revenant de maternité. C'est à Roland-Garros que la question du traitement réservé aux joueuses de retour de grossesse a pris de l'ampleur.
A l'époque, Serena est revenue à la compétition depuis moins de trois mois, après avoir donné naissance à une petite fille, Olympia, en septembre 2017. La championne américaine de 36 ans, au sommet du tennis mondial quand elle s'est éloignée du circuit après son sacre à l'Open d'Australie en janvier 2017, s'apprête à disputer son premier tournoi du Grand Chelem depuis seize mois.
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Serena Williams

Crédit: AFP

Quand les organisateurs parisiens décident de ne pas attribuer de tête de série à la cadette des soeurs Williams, alors tombée au-delà de la 450e place mondiale (451e précisément), la presse américaine s'indigne. "Roland-Garros punit Serena Williams d'avoir eu un bébé", titre le quotidien USA Today. Et même Ivanka Trump, la fille du président américain, s'en mêle. Un mois plus tard, Wimbledon, qui a l'habitude d'adapter les têtes de série en fonction des résultats sur herbe, la désigne tête de série N.26 alors qu'elle n'est encore que 183e mondiale. A l'US Open à la fin de l'été, la 26e joueuse mondiale est tête de série N.17.

Le "classement protégé" étendu

Si le retour sur le circuit d'une joueuse, y compris de premier plan, après avoir donné naissance à un enfant n'est pas une première - on pense à la Belge Kim Clijsters et à la Bélarusse Victoria Azarenka - le cas emblématique de Serena Williams a vraisemblablement fait bouger les choses et poussé la WTA à réviser dès 2019 son système de "classement protégé", dispositif qui permet, durant une période transitoire, de conserver son ancien classement au retour d'une absence longue durée.
D'abord, selon un document diffusé sur les réseaux sociaux dans la semaine et dont l'AFP a obtenu confirmation auprès d'un entraîneur vendredi, le gel du classement est porté de deux à trois ans maximum et il est désormais ouvert aux joueuses classées jusqu'à la 375e place mondiale, au lieu de la 300e.
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Serena Williams of the United States returns the ball during her Women's Singles finals match against Naomi Osaka of Japan on Day Thirteen of the 2018 US Open at the USTA Billie Jean King National Tennis Center

Crédit: Getty Images

Surtout, les dispositions relatives à une grossesse sont différenciées de celles concernant une blessure. Pour les joueuses devenues mères, cette période de trois ans s'ouvre à la naissance du bébé et non plus à la date du dernier tournoi joué, comme c'est le cas pour une joueuse blessée. La WTA va jusqu'à préciser la règle en cas d'adoption ou de recours à la gestation pour autrui : le délai est alors de deux ans à partir du dernier tournoi joué. Maternité ou blessure, le nombre de tournois dans lesquels il est possible de recourir au "classement protégé" grimpe, pour une absence supérieure à un an, de huit à douze.

Oui à la combinaison de Serena

S'il n'accorde toujours pas nécessairement aux joueuses utilisant leur "classement protégé" un statut de tête de série, le nouveau règlement introduit une disposition les protégeant davantage. "Si le classement protégé d'une joueuse lui vaudrait l'attribution d'une tête de série dans le tableau principal (d'un tournoi), elle y sera positionnée de façon à ne pas rencontrer une tête de série au premier tour", écrit la WTA, en précisant que cette mesure n'est applicable que lors de ses "huit premiers tournois WTA".
Serena Williams avait été au centre d'une autre polémique née à Roland-Garros, celle autour de sa remarquée combinaison moulante noire ceinturée de rose, pas du goût du président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli. "Cette tenue ne sera plus acceptée. Il faut respecter le jeu et l'endroit", avait-il estimé dans l'été.
L'ex-N.1 mondiale l'avait justifié par des raisons médicales, précisément favoriser "une meilleure circulation sanguine", elle dont l'accouchement avait été suivi de sérieuses complications. Côté WTA, l'Américaine aux 23 couronnes en Grand Chelem a obtenu gain de cause : "les leggings et les shorts de compression peuvent être portés avec ou sans jupe, short ou robe", établit le document. Contactée par l'AFP, la WTA a seulement indiqué qu'elle se préparait à communiquer sur le règlement 2019 en début de semaine prochaine.
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