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La résurrection Hingis

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/03/2006 à 21:15 GMT+1

Après plus de trois ans loin des courts, Martina Hingis signe un retour tonitruant. En trois mois, la Suissesse a fait la preuve de sa capacité à répondre aux exigences du tennis actuel. Ses bons résultats, ses victoires face à Sharapova et Davenport dém

En moins de trois ans, le tennis féminin a vécu une véritable révolution. Après les règnes sans partage de Graf et Seles, des soeurs Williams et du duo belge Henin-Clijsters, le circuit a gagné en intensité de telle manière qu'à l'heure actuelle, près de dix joueuses semblent capables de s'imposer en Grand Chelem ou de se mêler à la lutte pour la première place mondiale. Plus puissante, plus physique, le portrait de la prétendante au trône de la discipline a considérablement changé en quelques années; c'est pourquoi, l'annonce du retour de Martina Hingis, après plus de trois saisons passées loin des courts, laissait beaucoup de joueuses dubitatives. "Je pense que ce sera très difficile de se rapprocher à nouveau de ses anciens résultats", estimait Kim Clijsters alors que Lindsay Davenport jugeait, elle aussi, que l'ancienne numéro un risquait d'éprouver des difficultés sur un circuit devenu plus exigeant physiquement.
Un retour tonitruant
En moins de trois mois, l'ancienne petite princesse du tennis mondiale a pourtant fait taire les plus sceptiques et démontré sa capacité à s'adapter aux exigences actuelles. Sept tournois, une finale, trois demies, deux quarts, un bilan époustouflant pour une joueuse qui prétend ne s'être entraînée sérieusement que pendant cinq semaines. "J'ai été très impressionné par le niveau de jeu qu'elle a immédiatement atteint, ne peut cacher Georges Goven, le responsable du tennis féminin français. Elle est visiblement revenue pour s'installer au plus haut niveau". Des résultats qui résonnent comme un véritable constat d'échec pour les joueuses qui dominent la planète tennis.
Un peu de finesse dans un monde de "brutes"
Pour revenir si vite sur le devant de la scène, la Suissesse n'a rien changé à la recette et aux ingrédients qui lui avaient permis de décrocher cinq titres du Grand Chelem à la fin des années 90. Dotée d'un sens tactique aiguisé, d'une vision de jeu peu commune, l'ancienne reine de la discipline a relancé un système, peu à peu disparu, "où on ne fait pas que frapper". Capable d'alterner à merveille les effets, les longueurs et les angles, de prendre la balle très tôt et forte d'un jeu de jambes irréprochable en défense, Martina Hingis place ses rivales face une énigme inédite. "Avec le jeu qu'elle développe, son sens tactique exceptionnel, son oeil, sa capacité à varier les coups et à donner peu de points, elle pousse ses adversaires à la faute ", analyse Georges Goven.
Ses victoires éclatantes face à Sharapova et Davenport, anciennes numéros un mondiales, Kuznetsova, Zvonareva et Safina sont la preuve qu'elle n'est jamais aussi à l'aise que face à des joueuses où la force de frappe prédomine. La Suissesse ne fait que récolter les fruits de sa patience sous forme de fautes directes. Sa finesse prend régulièrement le pas sur la puissance. "Les filles ont de grosses lacunes défensives. Beaucoup sont grandes et costaudes mais elles ne savent se déplacer. Si vous leur jouez deux coups différents, elles perdent leur timing et leur rythme ", lance-t-elle, dans un sourire narquois.
Ce n'est qu'un début
"Elle est encore jeune. Elle peut encore prétendre jouer un rôle important", estime George Goven mais avant d'espérer pouvoir reprendre le trône de la discipline, Hingis a encore quelques lacunes à combler notamment au niveau du service et de son physique. Même si ses progrès en première balle sont notables, ses faiblesses sur la seconde en font une proie facile et la mettent sur le reculoir dès le premier coup.
Elle a beau avoir travaillé avec acharnement son physique, son incapacité à tenir la distance sur l'ensemble d'un tournoi est la preuve qu'il reste du boulot. Face à des joueuses telles Mauresmo ou Dementieva, plus régulières et qui offrent moins de points gratuits que Sharapova ou Davenport, ses limites physiques actuelles éclatent au grand jour comme l'ont prouvé ses deux cinglantes défaites (6-2 6-2, 6-1 6-3). "Il me faudra franchir un nouveau palier si je veux être compétitive face une joueuse du standing d'Amélie ", admet-elle dans les colonnes de L'Equipe mais il est cependant évident qu'elle n'a pas fini de surprendre. Étonnée elle-même par ses bons résultats, totalement décontractée, elle n'a pas "l'intention de perdre du temps".
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