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Federer et le paradoxe Montréal, ce tournoi qu’il adore mais ne gagne jamais

Laurent Vergne

Publié 09/08/2017 à 00:27 GMT+2

MASTERS 1000 CANADA – Roger Federer n'a plus gagné le M1000 canadien depuis onze ans. Et il ne s'est jamais imposé à Montréal, où il n'a d'ailleurs plus joué depuis 2011. Pourtant, il y a peu d'endroits qu'il aime autant que Montréal...

Roger Federer lors de son dernier passage à Montréal, en 2011.

Crédit: Getty Images

Roger Federer et Montréal. Difficile de parler de grande histoire d'amour entre ces deux-là. Le champion suisse n'a encore jamais gagné dans la cité québécoise. Il n'y avait d'ailleurs plus mis les pieds depuis six ans. Le Masters 1000 canadien a ceci de particulier qu'il alterne entre Montréal, les années impaires, et Toronto, les années paires. Absent en 2013 et 2015, Federer n'a donc plus joué au Québec depuis 2011 et il ne s'y est jamais imposé. Ses deux seuls succès au Canada, qui commencent d'ailleurs à dater, ont été obtenus à Toronto, en 2004 et 2006.
Sportivement, les grands souvenirs ne pleuvent donc pas. Invité dimanche lors de sa conférence de presse à se remémorer ses moments forts à Montréal, Federer a peiné à trouver du concret. "Je me souviens de la finale contre Djokovic, en 2007", a-t-il soufflé, en référence à son unique finale ici. Djokovic s'était imposé 7-6 au troisième set pour s'offrir le deuxième Masters 1000 de sa carrière. "Je crois aussi qu'il y a eu un match contre Gaudio où j'avais sauvé une balle de match", a-t-il ensuite sorti des tréfonds de sa mémoire. Bingo. C'était en 2003, au premier tour, juste après son premier titre à Wimbledon.
Ce court central a une âme
Une finale perdue et un premier tour, c'est maigrichon comme panthéon personnel pour un joueur affublé d'une telle carte de visite. On pourrait donc imaginer que Sir Rodger n'aime pas beaucoup Montréal. Mais c'est tout le contraire. Il adore ce tournoi. Pour deux raisons. D'abord parce que le cadre lui plait. Il avait d'ailleurs dit par le passé qu'à part le All England Club de Wimbledon, pas un stade ne lui était aussi agréable que celui du Parc Jarry. Il lui a de nouveau déclaré sa flamme dimanche :
Ce que je perçois ici, c'est un tournoi qui a une âme. Ce court central a une âme, parce qu'il existe depuis longtemps. Il n'est pas complètement symétrique, ce qui le rend unique. Les stades modernes sont tous parfaitement carrés ou ovales, celui-ci a un charme bien à lui. Puis le public est toujours super ici, avec les sessions de jour et de nuit. Montréal est une ville pleine d'énergie et ça se ressent dans le complexe.
Mais au-delà des charmes discrets du Stade Uniprix, jadis antre des Expos de Montréal, l'équipe de baseball locale, ce sont d'abord des considérations personnelles, des considérations d'homme, plus que de joueur, qui lient Roger Federer au tournoi montréalais. En 2009, son été fut bien rempli. Début juillet, le Bâlois devenait seul recordman des victoires en Grand Chelem en s'imposant à Wimbledon. Deux semaines et demie plus tard, sa femme Mirka et lui accueillaient leurs premiers enfants, des jumelles. Dans la foulée, début août, la famille agrandie s'envolait pour Montréal.
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Roger Federer vise un troisième Masters 1000 en 2017 cette semaine à Montréal.

Crédit: AFP

Les aventures de papa Fed à Montréal

Un trip un peu fou, mais dont Federer conserve un sacré souvenir. "Les filles avaient à peine deux semaines, raconte l'homme aux 19 majeurs. C'était notre premier voyage avec elles. On venait tout juste de recevoir leur passeport. On avait vécu des moments incroyables. J'essayais de jouer mon rôle de père pour la première fois. C'était complètement le chaos, mais dans le bon sens du terme. Pour cela, Montréal sera toujours spécial pour moi."
Federer s'était incliné en quarts de finale contre Jo-Wilfried Tsonga (le Français est d'ailleurs responsable de trois de ses quatre dernières défaites au Canada !) mais aucune importance, cela reste un de ses meilleurs souvenirs. "Et le plus fort ici, sans aucun doute", a-t-il précisé.
Cette fois, rien ne viendra perturber le Suisse. "Je suis venu sans la famille, alors je vais pouvoir me concentrer sur mon jeu, je serai plus tranquille", a-t-il souri. S'il reste sur une formidable série avec ses titres à Halle et surtout Wimbledon sans avoir perdu un seul set, Federer n'oublie pas que les reprises sont parfois compliquées pour lui. Après son triomphe à Melbourne en janvier, il avait été sorti dès son deuxième match à Dubaï, battu par Evgueny Donskoy.
Et après son impasse sur terre battue, il a également connu une sortie prématurée pour son retour sur les courts sur le gazon de Stuttgart, mi-juin, battu par Tommy Haas. Mais jusqu'ici, en 2017, il a remporté tous les tournois majeurs auxquels il a participé : deux titres en Grand Chelem, deux autres en Masters 1000. Alors, qui sait, peut-être son histoire d'amour avec Montréal va-t-elle enfin se matérialiser par un titre ?
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Roger Federer

Crédit: Getty Images

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