Djokovic au révélateur

Paradoxal. Sans perdre un seul set depuis le début du Masters 1000 de Miami, Novak Djokovic, le numéro 1 mondial, peine pourtant à convaincre sur son niveau de forme actuel. Laborieux face à son compatriote Victor Troïcki au 3e tour, match dans lequel il dût sauver pas moins de 7 balles de break, le Serbe n'a pas été plus tranchant face à Richard Gasquet en huitième.

Inspiré, le Français a bousculé "Nole" dans le premier set, signant un break rapidement et imposant sa cadence à la rencontre. Heureusement pour le dernier vainqueur de l'Open d'Australie, Gasquet est rapidement retombé dans ses travers, laissant le Serbe dérouler dans le deuxième set pour finalement s'imposer logiquement (7-5 6-3). Djoko gagne toujours, mais il ne convainc pas. Fait moins peur. L'époque, pas si lointaine, où il étouffait ses adversaires d'entrée de jeu semble révolue. La saison dernière, il n'avait ainsi lâché que huit jeux pour atteindre les quarts. Il en est déjà à 24 lors de cette édition. Mis en confiance par ses défaites face à Murray à Dubaï et Isner à Indian Wells, ses concurrents ne se présentent plus en victime expiatoire sur le court, et cela change tout.

Face à Ferrer, "l'ogre" de l'année 2011 a une belle occasion de faire taire les critiques et de montrer que cette baisse de régime n'est que passagère. Lui aussi souvent bousculé, l'Espagnol n'a également pas concédé le moindre set depuis le début du tournoi. Mais contrairement à Djokovic, il donne, lui, l'impression de monter en puissance avec l'enchaînement des matches. Son récital face au pourtant solide Del Potro (n°11 ATP) en 8e en témoigne. Agressif, quadrillant le court dans ses moindres millimètres, le numéro 5 mondial a puni l'Argentin (6-3 6-3) et marqué les esprits.

"Il a réalisé un meilleur match que moi cette nuit. Il était vraiment solide sur sa ligne, a joué de longs échanges. J'ai besoin de travailler plus si je veux pouvoir le battre", reconnaissait avec humilité Del Potro après cette démonstration de force. "C’est peut-être mon meilleur match de l’année… Mes meilleurs résultats sont sur cette surface. J’aime jouer dessus. J’apprécie les fans de Miami et j’aime ce tournoi", savourait de son côté un Ferrer flamboyant en 2012. Avec 22 victoires pour seulement 2 défaites, le natif de Javea est un baromètre de choix pour Djoko. D'autant qu'en douze confrontations, il s'est déjà incliné à 5 reprises face à l'Espagnol. Compétiteur né, le Serbe raffole de ce genre de test. "Je me sens physiquement frais, en forme. Mentalement, je suis toujours présent. Et je n’ai pas perdu l’envie de gagner tous les matches que je joue", promet-il. Réponse dans la nuit de jeudi à vendredi à partir d'une heure.