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Novak Djokovic sur l'US Open : "Nous devrons nous adapter à ce qu'on nous donne"

Laurent Vergne

Mis à jour 18/06/2020 à 16:57 GMT+2

EXCLUSIF - Novak Djokovic a accordé un entretien à Eurosport dans le cadre de l'émission Tennis Legends. Dans un échange avec Mats Wilander et Alex Corretja, le numéro un mondial est revenu sur son retour sur les courts à l'occasion de l'Adria Tour, et sous-entend qu'il devrait bel et bien disputer l'US Open à la fin du mois d'août.

Novak Djokovic.

Crédit: Eurosport

Le tennis retrouve des perspectives et Novak Djokovic retrouve le sourire. Le numéro un mondial a rejoué pour la première fois le week-end dernier à l'occasion de l'Adria Tour, une tournée-exhibition qui se tiendra jusqu'au 5 juillet et dont le coup d'envoi a été donné le week-end dernier chez lui, à Belgrade. Un moment fort pour le Serbe, qui a contribué à monter l'évènement et a qui fini en larmes devant son public.
"Les dix dernières minutes du match contre Zverev, je pleurais, je sanglotais, a confié Djokovic à Mats Wilander et Alex Corretja cette semaine dans Tennis Legends, sur Eurosport. J'ai repensé à mon enfance, aux jours où j'ai grandi sur ces courts. Je me suis souvenu de Jelena Gencic, ma première coach, décédée il y a huit ans. C'était beau de pouvoir jouer en tant que numéro un mondial à Belgrade, devant le public serbe et des tribunes pleines. C'était phénoménal."
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Ému aux larmes, Djokovic quitte le court sous l'ovation de son public à Belgrade

Des images qui ont même pu surprendre dans le contexte sanitaire actuel. Les rares évènements sportifs ayant repris le sont en grande majorité à huis clos. Mais en Serbie, la chose était possible, comme le rappelle Djokovic : "Je sais qu'il y a eu des critiques, venant surtout de l'Ouest. 'Pourquoi y a-t-il du public ? Pourquoi n'y a-t-il aucune distanciation sociale ?' Mais vous savez, c'est difficile d'expliquer aux gens que la situation est très différente en Serbie ou chez ses voisins de ce qu'elle est aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour l'Adria Tour en termes de santé publique et nous n'avons franchi aucune ligne rouge par rapport aux règles du gouvernement. On a toujours attendu d'avoir le feu vert."

"La compétition nous manque, être sur le circuit nous manque"

Il l'admet néanmoins, revenir sur les courts, exprimer ses émotions ou sa joie sur le terrain ne relevait pas de l'évidence. La difficulté, pour lui, était de trouver la bonne distance. "Beaucoup de gens sont morts à cause de ce virus, donc il est compliqué de savoir comment aborder un évènement sportif, comme se comporter, juge Djokovic. Mais en tant qu'athlètes, en tant que joueurs de tennis, nous avons évidemment envie d'aller de l'avant." L'Adria Tour s'inscrivait dans cette optique. Un simple début, espère-t-il, maintenant que le circuit ATP s'est donné un horizon concret avec la reprise de la saison fixée au 14 août.
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Dominic Thiem & Novak Djokovic lors de l'Adria Tour.

Crédit: Getty Images

"Je pense que c'est une nouvelle fantastique et je suis sûr de pouvoir parler au nom de tous les joueurs et de tous les fans de tennis, c'est ce que nous attendions tous, confie le Serbe. La compétition nous manque, voyager nous manque et être sur le circuit nous manque." Même si de gros points d'interrogation subsistent sur les conditions d'organisation de la tournée américaine, dont le point d'orgue sera bien sûr l'US Open. On sait déjà qu'il sera disputé à huis clos et avec des conditions relativement drastiques pour les joueurs, même si l'USTA a lâché un peu de lest ces derniers, notamment à la suite des critiques d'un certain... Novak Djokovic.
"Je pense que beaucoup de gens étaient sceptiques, moi compris, sur le fait que ces tournois pourraient se tenir, concède-t-il. Je suis certain que l'ATP et l'USTA font tout leur possible. A l'arrivée, ce ne sont pas nous, les joueurs, qui décidons, et nous devrons nous adapter à ce qu'on nous donne. Je suis content d'entendre que nous pourrons finalement venir avec plus d'une personne de notre staff. Mais si c'est une, c'est une, si c'est deux, c'est deux, si c'est trois, c'est trois. On doit s'adapter." Il n'envisage en tout cas pas à ce jour de ne pas se rendre à New York : "Nous sommes reconnaissants d'avoir l'opportunité de jouer ces tournois, surtout les Grands Chelems, qui sont sacrés dans l'histoire de notre sport."
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Djokovic : "Les larmes ? Elles étaient pour ma première coach décédée il y a 8 ans"

Que tous les joueurs puissent venir

La principale inquiétude du numéro un mondial tient aux mesures qui pourraient s'appliquer au cœur de l'été aux Etats-Unis, empêchant potentiellement certains joueurs de pénétrer sur le territoire américain. Les Sud-Américains, notamment. "Les Argentins, par exemple, mais aussi d'autres pays voisins, ont une restriction jusqu'au 1er septembre, rappelle-t-il. Le pire scénario, ce serait le statu quo. Heureusement, il nous reste encore du temps. Nous avons deux mois avant la reprise à Washington, puis Cincinnati et l'US Open."
Novak Djokovic pointe trois priorités. La première, c'est donc de faire le maximum pour que tous les joueurs puissent être présents à la reprise de la saison. Sur ce point, il rejoint Rafael Nadal, qui estimait que, dans l'idéal, il ne faudrait redémarrer que quand tous les joueurs de tous les pays seraient en mesure de voyager. "Tous ceux qui, de par leur classement, ont accès au tableau final des tournois, doivent pouvoir jouer, martèle Nole. C'est très important parce que c'est la base de l'ATP et le fondement du tennis international. Nous allons tous, collectivement, essayer de faire en sorte que ce soit la priorité des prochaines semaines. C'est une question de justice."
Une fois ce préalable posé, la question de la quarantaine pourrait également constituer une forte contrainte pour les joueurs. "Si on nous impose deux semaines de quarantaine à notre arrivée, ce sera vraiment dur. Pas d'accès aux courts, aux salles de gym. J'espère au moins que nous pourrons nous entraîner pour nous maintenir en forme et être prêts à jouer quand la quarantaine sera terminée."
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Novak Djokovic à Belgrade en 2020

Crédit: Getty Images

"Hâte" de revenir à Roland-Garros

Enfin, Djokovic insiste sur la nécessité d'obtenir des mesures compensatoires au plan financier pour les joueurs n'ayant pas accès au tableau final de l'US Open, dont les qualifications ont été supprimées pour cette édition 2020. Une fois encore, il a rappelé l'importance d'un fonds de soutien aux joueurs "entre la 150e et la 400-500e place, ceux qui ont le plus besoin d'aide dans cette période."
"Impatient", "excité", "heureux", Novak Djokovic se veut globalement optimiste. En l'espace de sept semaines, du 21 août au 11 octobre, les joueurs auront la possibilité de disputer deux tournois du Grand Chelem et trois Masters 1000. C'était, souligne-t-il, presque inespéré il y a deux mois.
Avec le recul, il donne même un satisfecit aux organisateurs de Roland-Garros d'avoir anticipé le report du tournoi au début de l'automne dès le mois de mars. "Je suis content qu'ils aient réussi à trouver une solution, dit-il. J'ai été impliqué dans l'organisation du tournoi de Belgrade entre 2009 et 2012 et je sais à quel point c'est compliqué et tout ce qu'un évènement comme ça draine comme problèmes. Alors je ne peux qu'imaginer ce que ça peut être pour un tournoi du Grand Chelem... C'est très positif. En plus, nous aurons le toit sur le Philippe-Chatrier. Roland-Garros est un des plus grands tournois du monde, j'adore jouer là-bas et j'ai hâte d'y revenir." Dans trois mois, si tout va bien.
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

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