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Dokic réveille l'Australie

Eurosport
ParEurosport

Publié 23/01/2009 à 11:45 GMT+1

En manque de héros à Melbourne, l'Australie a redécouvert une jeune joueuse : Jelena Dokic. A 25 ans, cette joueuse d'origine serbe a sublimé son actuel 187e rang mondial pour se hisser en 1/8 de finale de l'Open d'Australie. Mais Dokic, ex-N.4 mondiale,

Jelena Dokic est en pleine renaissance. Après Anna Chakvetadze, N.18 mondiale, cette 187e mondiale a secoué les coeurs australiens en atteignant les huitièmes de finale de Melbourne en battant la Danoise Caroline Wozniacki, N.12 au classement WTA. Déjà parce que cela faisait dix ans qu'elle n'avait pas réalisé un tel parcours au pays des kangouroux. Ensuite, parce que cette joueuse d'origine serbe est devenue Australienne il y a quelques années, après la fuite de son pays en guerre, puis des déboires familiaux qui l'ont plongée dans une profonde dépression.
Elle qui n'avait plus vaincu une top 20 depuis octobre 2003 (Daniela Hantuchova alors N.17 à Linz), la revoici sur le devant de la scène alors que personne ne s'y attendait. Invitée dans le tableau principal, Dokic a gagné sa place en remportant un tournoi mineur à Melbourne fin décembre 2008. Et pourtant, il y a presque sept ans, elle pointait à la 4e place mondiale. Sa première performance en tournoi du Grand Chelem remonte à Wimbledon en 1999 lorsqu'elle élimine la N.1 mondiale d'alors, Martina Hingis, puis Mary Pierce, pour atteindre les quarts de finale à 16 ans.
Tourmentée par un père tyrannique
Mais, elle dégringole au classement WTA en 2003, de plus en plus déstabilisée par Damit Dokic, un père-entraîneur intransigeant, pour ne pas dire tyrannique, qui lui inflige de très dures séances d'entraînement et qui fait parler de lui dans les journaux. Coups de poings à des photographes, insultes envers les adversaires de sa fille, Damir collectionnait les scandales. A l'US Open en 2000, il s'est fait exclure du stade pour s'en être pris au personnel à cause du prix d'un sandwich au saumon. L'année suivante, il a assuré que le tirage au sort de l'Open d'Australie avait été truqué. "C'était dur à vivre pour moi. J'étais si jeune, je ne me rendais pas vraiment compte, témoignait Jelena. Mais à 19 ans j'ai craqué".
Son père a fini par se faire exclure définitivement du circuit WTA et rapatria alors toute sa famille à Belgrade. Jelena y compris qui finira par revenir en Australie fin 2005. Redevenue Australienne en 2006, elle amorce alors un premier retour à l'Open d'Australie où, bénéficiaire d'une invitation, elle chute d'entrée face à Virginie Razzano. Celui-ci, furieux de voir sa fille partir, menace alors de la kidnapper et hurle sa haine dans les colonnes d'un journal serbe. "J'ai pensé lancer une bombe atomique sur Sydney depuis que Jelena a perdu au premier tour cette semaine, une défaite dont l'Australie est responsable, fulmina-t-il. J'ai même pensé tuer un Australien pour me venger, mais cela ne m'apporterait rien."
"Une récompense après tous ces malheurs"
Après une saison 2007 où elle ne dispute que six matchs sur le circuit ITF, Dokic, tombée à la 617e place mondiale, se relève quand même à Hobart en début d'année 2008, aidée par son petit ami. Elle signe trois titres ITF à Florence, Caserta et Darmstadt. Pourtant, le doute persiste. 2009 sera l'année de l'ultime tentative pour elle de refaire surface une fois pour toute. Ou d'arrêter sa carrière. "Je n'ai parlé à personne pendant des années. J'essaye aujourd'hui de recoller les morceaux avec ma mère et mon jeune frère. Ce n'est pas évident du tout. Mais je ne parle plus à mon père depuis des années."
"Je ne peux pas effacer mes erreurs du passé, j'espère que les gens comprennent c'est tout, mais j'ai l'impression que les Australiens m'ont pardonné, leur soutien a été incroyable" , a-t-elle déclaré après avoir définitivement été adoubée par le peuple de Melbourne. "J'ai connu tellement de bas dans ma vie. Les difficultés que je peux rencontrer sur un terrain de tennis ne sont rien à côté. Ce que je vis ici est peut-être une récompense après tous ces malheurs." Elle aura l'occasion de rêver encore un peu en défiant Alisa Kleybanova, 31e mondiale et vainqueur d'Ana Ivanovic au 3e tour, pour une place en quart de finale. Un stade de compétition qu'elle n'a atteint que deux fois en carrière (Wimbledon 1999 et Roland-Garros 2002). Et là où l'Australie n'a plus eu de concurrentes depuis 2005 et Alicia Molik.
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