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Nadal sans égal

Eurosport
ParEurosport

Publié 01/02/2009 à 15:30 GMT+1

Rafael Nadal a remporté son 6e titre du Grand Chelem, le premier à Melbourne, en battant Roger Federer (7-5, 3-6, 7-6, 3-6, 6-2) en finale de l'Open d'Australie. Il est le premier Espagnol à s'y imposer. Le Suisse devra attendre pour égaler le record de

OPEN D'AUSTRALIE - FINALE MESSIEURS
Rafael Nadal (ESP/N.1) bat Roger Federer (SUI/N.2) 7-5, 3-6, 7-6 (7/3), 3-6, 6-2 en 4h23.
L'histoire est en marche en ce début de saison 2009. Difficile encore de savoir pour qui. Rafael Nadal vient de confirmer qu'il n'est pas seulement le faire-valoir de luxe du meilleur joueur de tous les temps. En 48 heures, le N.1 mondial a joué dix sets de tennis sensationnel et passé 09h37 sur le court pour conclure sa quinzaine sur un premier titre du Grand Chelem, arraché avec pugnacité des mains de Roger Federer. De sa victoire sur Fernando Verdasco vendredi à celle sur le Suisse dimanche, son exploit va marquer les esprits. A 22 ans, il est devenu le premier Espagnol à s'imposer en Australie. Il compte six titres du Grand Chelem à son palmarès, et ce, sur trois surfaces différentes. Seuls Jimmy Connors, Mats Wilander et Andre Agassi avaient réussi cet exploit. Il rejoint enfin Federer parmi les 14 joueurs qui ont gagné au moins trois titres différents du Grand Chelem.
Tête en haut sur le gazon ou la terre européenne, tête en bas sur le plexicushion de Pékin ou Melbourne, Rafael Nadal fournit le même travail de sape. Mentalement, le jeune homme cumule la rage de vaincre, qui lui a permis de résister au meilleur de Verdasco et au Federer le plus ambitieux, et la compassion (C'est lui qui console Federer lors de la remise des trophées). Physiquement, il ne connaît pas le doute. Techniquement, il s'améliore et se remet en question en permanence. En finale de l'Open d'Australie, au terme d'un match magnifique, sans le rythme de la finale de Wimbledon 2008, mais sans concession, Nadal s'est juste montré plus complet que Federer. Le Suisse avait pourtant tous les atouts dans sa main.
Nadal, le rival idéal et implacable
Roger Federer a eu sa chance à chaque set sauf au dernier. Au premier set, Federer menait 4-2 avant de perdre deux fois son service à 4-3 puis à 5-6 (7-5). Au second set, il débreake à 3-3 avant d'enlever le set trois jeux plus tard (6-3). La troisième manche est la plus douloureuse. Federer obtient six balles de break : trois au 9e jeu (4-5), et trois au 11e jeu (5-6), en vain (6-7 au final après avoir eu un mini-break d'avance). Il survole la quatrième manche malgré un premier débreak de Nadal (2-2). Comme au jeu décisif du troisième set, c'est une multiplication incompréhensible d'erreurs dans la dernière manche qui a précipité sa chute.
Contre Fernando Verdasco, Rafael Nadal avait trouvé les ressources pour contrer un joueur au sommet de son art brutal et brillant. Contre Roger Federer, le Majorquin a su tenir tête à son adversaire le plus redoutable au meilleur de ses intentions. Rarement sur une autre surface que le gazon, Federer avait réussi à poser son jeu face à "Rafa". Le revers pris tôt, à peine recouvert ou bloqué, a eu son effet sur le lift excité des coups droits adverses, son coup droit décroisé a souvent fait mouche.
Federer: "Des doubles fautes stupides"
Seule sa première balle lui aura fait défaut dans les moments décisifs. Avec 51% de premières, le Suisse manquait de certitudes sur son engagement pour gérer son énergie en retour. En face de lui, ce rival dont l'amplitude en défense aurait pu rendre jaloux Gaël Monfils lui-même ce dimanche, a joué "à la Federer" dans les grands moments. Il n'a claqué que 4 aces certes, mais quatre aces quand la pression était trop forte, notamment lors de ce troisième set électrique. "J'ai eu beaucoup d'occasions, j'ai manqué la plupart et ça m'a coûté la victoire, a expliqué "Rodgeur" à froid. Je n'ai pas bien servi non plus. J'ai fait quelques doubles fautes stupides. J'ai essayé de retrouver mon rythme au service pendant tout le match mais je n'y suis jamais arrivé. J'ai lutté, c'était un gros combat. A part mon service, je suis content de mon jeu, j'ai bien tenu l'échange du fond du court. Sauf au cinquième set qui n'a vraiment pas été terrible de ma part. Je lui ai un peu donné le match au cinquième. J'aurais dû faire en sorte qu'il n'y en ait pas. "
Pour la cinquième fois en sept finales d'un tournoi du Grand Chelem, Nadal a donc battu Federer (Open d'Australie 2009, Wimbledon 2008, Roland-Garros 2008, 2007 et 2006). Le Majorquin n'a plus perdu face au Bâlois depuis Shanghai 2007 (et Wimbledon 2007 en Grand Chelem). Demi-finaliste l'an passé à Melbourne, il conforte sa place au sommet de la hiérarchie ATP, loin devant Roger Federer. Les cinq mois qui nous séparent de Roland-Garros et Wimbledon, permettront d'évaluer ces chances de rêver au Grand Chelem. A 22 ans et 7 mois, le neveu de Toni Nadal est un homme sûr de sa force et de ses faiblesses. C'est peut-être ce qui explique qu'il peut encore s'excuser de faire pleurer Roger Federer lors d'une remise des trophées, et le consoler comme un grand frère. Seul Bjorn Borg comptait autant de titres du Grand Chelem à 22 ans et un mois. Nadal est désormais assez grand pour faire l'histoire, à la place de Roger Federer?
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