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Federer : "Je me donnais 3% de chances de gagner, mais on ne sait jamais..."

Laurent Vergne

Mis à jour 30/01/2020 à 14:20 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Diminué physiquement, Roger Federer avait tout de même choisi de tenter sa chance en demi-finale face à Novak Djokovic. Une tâche presque insurmontable, mais il voulait tout de même tenter le coup. Après avoir eu la première manche dans le creux la main, il s'est finalement incliné en trois sets (7-6, 6-4, 6-3) sans démériter.

Roger Federer

Crédit: Getty Images

Depuis sa sortie du court après sa miraculeuse victoire contre Tennys Sandgren mardi, tout Melbourne bruissait. Roger Federer allait-il se présenter sur le court pour sa demi-finale contre Novak Djokovic ? Mercredi, il n'avait pas tapé la balle. Jeudi, la rumeur d'un possible forfait a enflé dans l'après-midi avant de retomber. Finalement, Federer est venu, et il a perdu. Comme attendu. Mais vu le contexte, il a au moins eu le mérite d'offrir un match et même une véritable opposition pendant l'heure qu'a duré un premier set dont on se demande encore comment il a pu le laisser filer.
En revanche, jamais il n'a sérieusement envisagé de ne pas jouer ce match. "Je pensais que j'allais jouer, pour être honnête, a-t-il expliqué après coup. J'ai passé un scanner mardi soir, qui était bon. Et mes sensations dans le 5e set (contre Sandgren, NDLR) étaient meilleures Après ça, on n'a pas pris le moindre risque et je ne ressentais aucune douleur, ce qui était bon signe."
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Roger Federer - Open d'Australie 2020

Crédit: Getty Images

C'est quand même incroyable qu'il n'ait pas abandonné une seule fois dans toute sa carrière
Il aurait donc vraiment fallu qu'il ne soit plus en état de marcher pour ne pas tenter sa chance. Comme ce fut le cas à Londres en 2014, lorsque, dos bloqué, le Bâlois avait renoncé à la finale contre ce même Djokovic, au lendemain d'une demie tendue et éreintante face à Stan Wawrinka. "C'était pire à Londres, rappelle-t-il. Devoir venir devant le public, m'excuser de ne pas pouvoir jouer… Je préfère perdre comme ça pour être franc. C'est mieux que rien."
Mais il l'avoue, l'idée d'un possible premier abandon en plus de 1500 matches lui a traversé l'esprit : "avec mon staff, on avait fixé un certain seuil. Heureusement, ce n'est pas allé jusque-là. Sinon, ça aurait été mon premier abandon aujourd'hui."
Finalement, il a bouclé le 1513e match de sa carrière comme les 1512 premiers : en allant au bout. "Respect, c'est tout ce que je peux dire, a réagi Djokovic. J'ai eu des abandons dans ma carrière. Je sais tout ce qu'il vous passe par la tête quand vous jouez en étant blessé. C'est difficile de comparer les blessures, mais c'est quand même incroyable qu'il n'ait pas abandonné une seule fois dans toute sa carrière. Vraiment un énorme respect pour ça."
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Djokovic : "Beaucoup de respect pour Roger, il était clairement diminué"

Djokovic était nerveux

Alors jouer, oui, mais pourquoi faire ? De la figuration ? Non. Même diminué, il est venu pour gagner. "Si je suis rentré sur le court, c'est que je pensais qu'il y avait quelque chose à faire. Je me donnais 3% de chances de gagner, mais tu tentes le coup, on ne sait jamais." Le temps d'un set, le clan Federer a même pu croire que le miracle était possible. Rapidement devant au score, le numéro 3 mondial a bénéficié de trois balles de double break presque en forme de balles de set à 4-1 en sa faveur.
Paradoxalement, la gestion de cette entame de rencontre s'est avérée beaucoup plus délicate pour son adversaire que pour lui. "Je jouais comme quelqu'un qui n'a rien à perdre, juge-t-il. J'ai pris des risques, essayé de réduire les échanges au minimum, j'ai bien retourné aussi." Cette seule première manche prouve qu'il a eu raison de s'aligner. "Je pensais qu'il y aurait peut-être un peu de nervosité aussi du côté de Novak, ajoute-t-il. Je suis sûr qu'il était dans une situation un peu inconfortable au début."
Ça reste un très bon résultat
Ce que Djokovic a confirmé sans mal. "Je voulais essayer de me concentrer sur moi et ne pas m'occuper de savoir comment il se sentait, comment il bougeait, mais c'est plus facile à dire qu'à faire, a admis le septuple vainqueur du tournoi. C'était visible qu'il était diminué. Et j'étais un peu tendu au début. Mais gagner le premier set a été crucial." C'est sans doute le seul petit regret que peut nourrir Federer, même s'il est audacieux d'affirmer que cela aurait changé l'issue du combat. "Je pense que j'aurais dû trouver un moyen de finir ce set, mais malheureusement ça n'a pas été le cas", peste le Suisse.
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4-1, trois balles de double break : le tournant que Federer pourra regretter

Mais il est déjà suffisamment complexe de défier Novak Djokovic en étant à 100%, surtout ici à Melbourne, pour envisager de le mettre à terre avec une gêne physique. "Comme je l'ai dit, ça valait le coup de tenter, mais on sait tous à quel point c'est dur de l'affronter. Surtout quand on lui donne autant de deuxième balle à jouer. C'est un grand, grand joueur. Il sert bien, il retourne bien, il vous fait jouer, mentalement il est très solide. Il pose tellement de problèmes. S'il n'y en avait qu'un seul..." Et comme Federer a dû gérer en plus les siens...
Malgré tout, il demeure satisfait de son tournoi. "Je suis très content, dit "Rodgeur". Dans l'ensemble, j'ai plutôt bien joué. Je sais que je peux faire mieux, mais je peux aussi jouer plus mal que ça. Je pense que j'ai fait le maximum que je pouvais espérer sur ce tournoi, surtout après les matches contre Millman et Sandgren. Ça reste un très bon résultat." Federer, ce spécimen si rare qu'à 38 ans bien tassés, beaucoup considèrent qu'une demi-finale en Grand Chelem constitue un minimum syndical.
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Novak Djokovic, Roger Federer

Crédit: Getty Images

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