Open d'Australie - Caroline Garcia contre Naomi Osaka : Deux immenses points d'interrogation

Au moment de faire le programme de ce lundi, les organisateurs australiens n'ont pas cherché longtemps l'affiche à mettre en clôture de cette 2e journée de l'Open d'Australie. Le retour à Melbourne de Naomi Osaka est un évènement à part entière, qui aurait déjà mérité une belle place sur un des courts principaux de Melbourne. Le duel réservé par le tirage au sort face à Caroline Garcia, joueuse du Top 5 dans un passé pas si lointain, a donc été propulsé logquement sur le Central, pour boucler la night session (à partir de 11h, à suivre sur Eurosport). L'affiche a le mérite d'être alléchante. Sera-t-elle au niveau ? C'est une autre question à laquelle personne n'est vraiment en mesure de répondre.

"Ça va jouer vite et fort, ça va être sympa à regarder", a pour sa part estimé Alizé Cornet dimanche sans vraiment réussir à dégager une favorite. Ça va être dur pour 'Caro', mais ça va être très dur pour Osaka aussi". En l'état, ce duel oppose deux points d'interrogation à l'orée de la saison 2024.

Caroline Garcia peut-elle redevenir cette joueuse de la fin d'année 2022, victorieuse du Masters et irrésistible en avançant ? Naomi Osaka a-t-elle ce qu'il faut pour redevenir celle qu'elle devait incarner, une championne iconique, à même de remporter plusieurs Majeurs ? Ce lundi, c'est une bribe d'information, incomplète et sûrement pas définitive, qu'il faudra rechercher.

"Premiers coups de raquette, service, retour, elles ont un peu les mêmes forces, décrypte encore Cornet. 'Caro' est peut-être encore plus agressive qu'Osaka au retour. Elles vont toutes les deux faire beaucoup de coups gagnants, ça va être à celle qui va garder le nombre de fautes directes un peu plus bas que l'autre."

Dans cette optique, l'attitude de la Française sera guettée. L'an passé, quand les choses ne tournaient pas, elle insistait pourtant, offrant parfois des victoires qu'elle avait dans la raquette par un manque de recul tactique.

Mais, ces dernières semaines, la Lyonnaise a vu du mieux. "J'ai fait pas mal de matches depuis le début de la saison, a-t-elle expliqué avant son entrée en lice. Des matches intéressants contre différents types de joueuses, contre Swiatek (défaite 4-6, 6-1, 6-1) ou Ostapenko (défaite 6-4, 5-7, 6-4). Ils n'ont pas tourné en ma faveur mais il y a deux des choses positives à prendre. […] J'ai déjà eu des résultats dans le passé, je sais que mon tennis est là."

Il le faudra parce qu'en face, Naomi Osaka n'a pas été la plus discrète pour son retour, et c'est tant mieux. Sur le circuit, ses prestations à Brisbane (victoire face à Tamara Korpatsch, défaite accrochée face à Karolina Pliskova) ont fait causer. "A Brisbane, contre Pliskova, j'ai été vraiment impressionnée par son niveau de jeu, reconnaît Cornet. Franchement, la 'meuf' est partie pendant plus d'un an et revient à ce niveau-là tout de suite, c'est fortiche ! On voit qu'elle manque un peu de repères parfois, mais elle ne va pas mettre très longtemps à retrouver son meilleur tennis."

Cet Open d'Australie, elle l'aborde avec le sourire et un peu de "nostalgie" comme elle l'a expliqué en conférence de presse. Parce qu'en revenant à Melbourne, où elle a triomphé deux fois, elle a repensé à son parcours, beaucoup plus compliqué par la suite. Au fond, jouer Garcia, tête de série 19, est presque une bénédiction pour elle.

"Ma première pensée, ça a été que c'est (un tirage) difficile, a-t-elle d'abord reconnu. Elle a tous les coups d'une joueuse du niveau du top 5. Mais, d'une certaine façon, je suis contente de jouer une tête de série (au premier tour), parce que si je m'en sors, le match suivant ne sera pas aussi difficile". Aussi parce qu'une sortie de route au premier tour pourrait être plus facilement accepté face une Garcia retrouvée. L'inverse est aussi vrai. Bref, lundi, Melbourne plonge dans l'inconnu et l'incertain. Tant mieux.