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Players Voice avec Caroline Garcia : "Le rêve de gagner un Grand Chelem devient plus palpable"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 21/12/2022 à 10:09 GMT+1

PLAYERS' VOICE – Avant de tourner le dos à 2022, nous vous proposons un ultime épisode de notre rendez-vous Players' Voice, qui donne la parole aux stars du circuit. Après Carlos Alcaraz, Daniil Medvedev ou Maria Sakkari, on finit en beauté avec Caroline Garcia. La Française se confie après sa seconde moitié de saison épique.

La folle saison de Garcia en chiffres

Lorsque nous avons échangé avec elle, Caroline Garcia rentrait tout juste de vacances lointaines. Parenthèse indispensable après six mois de folie, jalonnés de succès. Revenue de nulle part, passée de la 75e place après Roland-Garros à la 4e en fin d'année après sa victoire au Masters, la Française a vécu une deuxième partie de saison mémorable.
A 29 ans, elle a retrouvé le plaisir et l'ambition et compte bien transformer cette période euphorique en quelque chose de beaucoup plus durable. Son succès aux WTA Finals lui a offert son plus beau titre jusqu'ici, mais elle ne s'interdit rien pour la suite. Un Grand Chelem ? La place de numéro 2, voire de numéro un mondiale ? Pourquoi pas. Bien dans sa peau et dans son tennis, la nouvelle Caroline Garcia voit ses rêves se muer en objectifs. Voici Players' Voice, avec Caroline Garcia.
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Caroline Garcia - Players' Voice

Crédit: Eurosport

"Le Masters, je le vois comme mon plus grand titre. Généralement il est considéré comme le 5e plus gros tournoi de l'année, juste après les Grands Chelems. Par son format, il est particulier. Le match contre (Daria) Kasatkina, c'était un peu comme un quart de finale. Celle qui gagnait passait. C'était une tension assez extrême pour un dernier match de poule. Il faut remporter au minimum quatre matches contre des filles qui sont classées de 1 à 8 et cela sur une semaine, donc c'est quand même assez dense, alors que tu peux gagner un Grand Chelem sans battre de filles dans le Top 10, Top 20. C'est un titre qui représente beaucoup de choses.
Est-ce que c'est une libération pour moi ? Je ne sais pas. Oui et non. Peut-être que ça m'enlève un peu de poids. En même temps, ça concrétise encore plus le rêve et l'objectif de gagner un Grand Chelem. Parce que ça t'appelle à plus grand, ça te donne envie d'aller chercher plus. C'est ça le sport, le tennis. Une fois que tu as accompli quelque chose, tu as envie d'aller chercher toujours plus grand.
Gagner des plus grands titres, moi, c'est ça qui me donne envie d'aller m'entraîner, qui me motive. Forcément, le Masters, c'est une ligne de palmarès très importante et ça me montre ce dont je suis capable. Mais mon jeu peut continuer à progresser. Je suis en pleine possession de mes moyens. Avec la demi-finale à l'US Open et ce titre au Masters, le rêve de gagner un Grand Chelem devient plus palpable, plus concret, même si la route est encore longue. J'ai toujours sept matches à gagner pour avoir un Grand Chelem. Je n'en ai pas moins qu'avant le Masters.
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Encore une démonstration de force : Comment Garcia a étouffé Gauff

Mais je pense que tout ça me donne confiance sur le fait que c'est réalisable. Ça montre que je suis en mesure d'aller chercher une victoire en Grand Chelem. Ce sera deux semaines 'challengeantes' dans plein de domaines, mais j'ai le style et le niveau de jeu. Je suis davantage en mesure aujourd'hui d'affronter des mauvaises journées. Cela ne veut pas dire que je serai capable de passer au-dessus et de battre l'adversaire ce jour-là. Mais j'en ai les capacités.
J'avais déjà atteint la 4e place en 2018, mais la situation est différente aujourd'hui. Je pense qu'il y a plusieurs paramètres. Déjà, j'ai cinq ans de plus. On ne vit pas les choses de la même façon. C'est quelque chose qui ne m'est pas inconnu. Je l'ai vécu, je sais à quoi m'attendre. J'ai un peu plus de connaissances sur ce qui va se passer. On a eu l'expérience un peu négative de ne pas avoir réussi à gérer la situation. Ça donne des pistes pour savoir comment faire aujourd'hui, que je me sente plus à l'aise pour gérer ça et choisir l'option qui nous semble la bonne. J'ai les armes pour mieux négocier cette période-là.
Puis mon tennis a été stable ces six derniers mois, depuis que je suis revenue à Roland-Garros. J'ai réussi à gagner des matches en jouant moyennement bien, et à trouver des solutions dans ces matches-là. Surtout, mon identité de jeu est très claire. Que ça marche ou pas, c'est par-là que je dois aller. Je pense que maintenant je suis plus apte à assumer ce style de jeu, quand il va bien et quand il va moins bien, à assumer mon attitude, mon identité, la présence dont je dois faire preuve pour m'imposer par rapport à mes adversaires.
Dans ma tête, les choses sont beaucoup plus claires. Je suis revenue cette année un peu de nulle part en imposant un style de jeu bien défini. Je savais ce que je voulais faire, dans quelle direction je devais aller. C'est vraiment super important. Physiquement, je pense que je peux encore progresser. On a commencé à faire pas mal de trucs mais seulement en fin de saison. On a encore un chantier physique et ça peut m'apporter beaucoup sur le court. Tout ça cumulé fait qu'il y a des mois et des années intéressantes qui arrivent.
En ce qui concerne le classement, je le vois plus comme une conséquence de mes résultats. Après, quand tu arrives tout près, forcément, tu sais que la place de numéro un mondiale, c'est quelque chose d'assez mythique. C'est historique dans une carrière. Donc ça fait partie des choses à faire ou essayer d'accomplir une fois. On va dire qu'Iga (Swiatek) a mis la barre haute, on ne va pas se le cacher. De toute façon, vu le scénario, a priori, ce sera quasiment impossible de l'atteindre sans gagner un Grand Chelem. Donc je vais essayer déjà d'être solide toute l'année et voir où ça me mène.
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"Garcia a fait preuve de beaucoup d'abnégation pour retrouver son niveau"

Arriver à Roland-Garros en tant que numéro 2 mondiale, c'est une des probabilités compte tenu du classement. Franchement, je ne me pose pas trop la question pour le moment même si ça te tire vers le haut d'aller chercher ces places. Ça me donne envie. La première partie de saison va être intéressante, ça vient très vite avec l'Open d'Australie. On verra ce que je suis capable de faire. Ce serait bien d'arriver avec un plus petit numéro devant à Roland-Garros...
J'ai énormément appris sur moi cette année. Ma blessure m'a permis ça. Cette coupure avec le tennis a été l'occasion d'apprendre en tant que femme, en tant que personne. Tu prends de l'expérience, tu mûris avec les années. Par rapport au tennis de tous les jours, j'ai appris à profiter d'avoir un jour off, que ça fait partie de l'entraînement, que c'était bien de se changer les idées.
J'ai compris que, de temps en temps, si je crève d'envie la veille d'un match de manger une pizza, c'est peut-être mieux d'aller la manger que d'y penser toute la soirée et toute la nuit. Avec ma blessure, je me suis rendu compte que, bien sûr, gagner un titre, ça t'apporte une émotion différente, mais gagner un premier tour à l'US Open, ou un quart de finale, ou alors un premier tour dans un 250, ça génère aussi une émotion et une joie. Pour la journée, pour le lendemain.
J'en suis tellement reconnaissante que je profite beaucoup plus de tout ce qu'il y a à côté. Avant, je voyais beaucoup plus tous les sacrifices qu'il y avait et je prenais moins plaisir, je profitais moins. Aller me balader ou prendre un petit café si je ne joue que le soir, savourer ces moments-là. Ce n'est pas le fait d'en profiter qui fera que je jouerai moins bien le soir."
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Caroline Garcia, sacrée lors du Masters 2022.

Crédit: Getty Images

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