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Federer en finale de la Coupe Davis : la fin d'une anomalie

Baptiste Binet

Mis à jour 16/09/2014 à 15:51 GMT+2

Il aura lui fallu attendre 14 campagnes pour enfin atteindre la finale de Coupe Davis. Mais comment Roger Federer a fait pour mettre autant de temps pour en arriver là ?

Roger Federer pendant la demi-finale de Coupe Davis

Crédit: Eurosport

Sur les quinze joueurs les plus titrés en Grand Chelem, seuls Roger Federer, le numéro un avec ses 17 sacres, et Jimmy Connors (6e) n'ont jamais soulevé le Saladier d'Argent. Le Suisse peut regarder dans le rétroviseur : de Sampras à Lendl, en passant par Nadal, Borg ou Agassi, tous ont gagné la Coupe Davis. Sans exception. Concernant "Jimbo", il faut préciser que l'Américain a rarement été assidu en Coupe Davis. Trois campagnes seulement et, lors de la dernière, une finale perdue contre la Suède en 1984. Déjà mieux que sieur Federer.
Classement joueurs les plus titrés de l'histoire de l'ère OpenNombre de titres du Grand Chelem Nombre de Coupe Davis gagnées
Roger Federer170
Rafael Nadal144 (2004, 2008, 2009, 2011)
Pete Sampras142 (1992, 1995)
Bjorn Borg111 (1975)
Ivan Lendl81 (1980)
André Agassi83 (1990, 1992, 1995)
Jimmy Connors80
Novak Djokovic71 (2010)
John McEnroe75 (1978,1979, 1981, 1982, 1992)
Mats Vilander73 (1984, 1985, 1987)
Stefan Edberg64 (1984, 1985, 1987, 1994)
Boris Becker62 (1988, 1989)
John Newcombe54 (1964, 1965,1966,1967)
Rod Laver55 (1959, 1960, 1961, 1962, 1973)

Pourquoi une telle attente ?

Alors pourquoi Federer a-t-il mis autant de temps pour en arriver là ? Le débat a souvent fait rage côté suisse. Pourquoi diable Roger Federer ne voulait-il pas jouer plus assidûment la Coupe Davis, et donner aux Helvètes le premier titre de leur histoire ? Certes, l'ancien numéro un mondial, qui a commencé à jouer dès 1999 en équipe nationale, a quand même participé à quatorze campagnes. Et seules les aventures de 2010 et 2013 manquent à sa table de compte. Néanmoins, quand on se penche sur la carrière du Suisse en Coupe Davis, on se rend compte que Federer, c'est avant tout l'histoire d'un pompier qui tente d'éteindre les incendies naissants. Sur ses quatorze campagnes, sept ont été exclusivement "dédiées" aux barrages (ndlr : cinq pour éviter de descendre, deux pour remonter). En 2004, il avait pris du recul, échaudé par l'élimination concédée face à la France et ceci malgré ses deux victoires en simple. S'il a souvent traîné des pieds, Federer n'a jamais déçu quand il a fait le déplacement : pour preuve, il reste sur 22 victoires lors de ses 23 derniers matches joués.

Qu'est-ce qui a changé cette année ?

La question mérite d’être posée. Comment avec un Stanislas Wawrinka désormais quatrième joueur mondial, la Suisse n’a pas pu aller loin au moins une fois en Coupe Davis. Certes, les Helvètes ne disposent pas d’un troisième bon joueur en cas de blessure, ou même d’un vrai spécialiste de double. Mais il suffit de se rappeler que la paire Wawrinka-Federer a été championne olympique en 2008 à Pékin pour se dire qu’il était possible de réussir quelque chose. Mais Wawrinka a parfois eu du mal à subir la pression. D’être le patron d’un double qui a très souvent fui aux Suisses. De perdre des matches bêtement (encore en 2014 contre Golubev, contre Mardy Fish sur terre battue à domicile ou contre un très jeune Bernard Tomic).
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Roger Federer et Stanislas Wawrinka

Crédit: Imago

Tout a changé en 2014. Wawrinka a explosé. Federer est revenu. Et jouera donc sa première finale de Coupe Davis, du 21 au 23 à novembre. Il pourra se targuer de rejoindre de glorieux ainés et, aussi, d'autres joueurs plus improbables qui, eux, avaient goûté aux frissons d'un tel rendez-vous. On citera que le jeune Dusan Lajovic (117e mondial), joueur décisif de la finale 2013 contre Radek Stepanek suite à la suspension de Victor Troicki et la blessure de Janko Tipsarevic. Ou encore Michal Mertinak, 162e mondial. En 2005, il avait remplacé un Karol Beck blessé quelques heures avant le cinquième match. Mais n'avait pu empêcher la défaite de la Slovaquie contre la Croatie.
Il ne pourra pas empêcher la défaite de la Slovaquie contre la Croatie. Cette année-là, la Croatie était privée de Goran Ivanisevic, lui qui n’a jamais participé à un seul match de la sélection cette année là. Et qui passe, sans doute, à coté de la deuxième plus belle ligne de son palmarès. De quoi consoler Roger Federer s’il le fallait.
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Dusan Lajovic

Crédit: Eurosport

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