Roland-Garros - Demi-finale - Jannik Sinner écarte Novak Djokovic en 3 sets, 6-4, 7-5, 7-6, et rejoint Carlos Alcaraz en finale

Pour Jannik Sinner, c’est une superbe victoire et un peu une passation de pouvoir. Le numéro 1 mondial qui bat le meilleur joueur de l’histoire en la personne de Novak Djokovic, en demi-finale de Roland Garros, le tout en trois sets (6-4, 7-5, 7-6), il y a là quelque chose de symbolique.

C’est une sacrée bataille que les deux géants de ce sport ont donné. Mais il a tout de même semblé que tout au long de celle-ci, le surplus de puissance et d’agressivité de l’Italien lui a permis de faire la course en tête pendant 3h17.

Dire que le numéro un mondial a balayé Djoko serait tout de même ne pas faire honneur au match livré par le Serbe. Il s’est certes beaucoup trompé. Que ce soit tactiquement dans le premier set en multipliant les amorties ratées, ou techniquement dans le dernier, quand il a gâché un smash cadeau dans le tie break à 2/0 sur le service adverse. Une erreur qu’il avait déjà produite deux jeux plus tôt, alors qu’il était à 0/15 et potentiellement en bonne position pour aller breaker et remporter le troisième set.

Mais, comme si le vieux briscard du soir se nommait Sinner, c’est ce dernier qui a su, dans les moments chauds, garder la tête froide. Combien de fois, à 0/30, l’Italien a sorti des aces, des services gagnants, où des points remportés en deux coups avec un schéma presque répétitif mais diablement efficace : service extérieur et coup droit dans la partie ouverte ou dans le contrepied.

Toujours pas de fantaisie dans le jeu de Sinner. Sa capacité à frapper comme un sourd du premier au dernier échange, tout en défendant comme si sa vie en dépendait, produisant des coups gagnants en bout de glissade, a fait la différence. De l’autre côté du filet, Djoko a bien tenté de forcer sa nature, en incluant un peu plus de variation. Résultat des courses : un petit break seulement à se mettre sous la dent. Et quand le Serbe décidait de retourner dans une filière plus classique, qu’il maîtrise mieux, il retrouvait simplement plus fort que lui.

Évidemment, il ne faut pas éluder le retour en force de "Nole" au milieu du deuxième set, couronné par un débreak pour faire 5-5. Ni sa capacité à produire des coups gagnants sur des prises de risques étonnantes face à un joueur que si peu parviennent à déborder sur le circuit. Les preuves, s’il en fallait encore, que le natif de Belgrade a, à 38 ans, encore de sacrées ressources tennistiques. Mais l’homme aux 24 Grands Chelems est simplement tombé sur plus fort que lui : un garçon impassible et impossible, qui s’en va défier en finale de Roland Garros le seul qui est parvenu à le battre depuis l’été dernier, un certain Carlos Alcaraz.