Chardy fait sensation

ROLAND-GARROS, 2e tour messieurs

Jérémy Chardy (FRA) bat David Nalbandian (ARG/N.6) 3-6, 4-6, 6-2, 6-1, 6-2
Prochain adversaire : Tursunov
> Le film du match

Jérémy Chardy fait chauffer sa wild card. Le jeune Français de 21 ans a parfaitement justifié la confiance que les organisateurs du tournoi avaient placé en lui en lui accordant cette faveur. Ces derniers imaginaient-ils pourtant que ce Palois, inconnu du grand public, parviendrait à faire tomber le grand David Nalbandian ? Certes, les esprits chagrins pourront toujours finasser sur le fait que l'Argentin n'a été que l'ombre de lui-même durant les trois derniers sets de la partie. S'il s'est plaint d'une douleur aux adducteurs, le déjà double-finaliste de Roland-Garros 2004 et 2006 n'est pas tombé tout seul de son piédestal. Jérémy Chardy l'a bien poussé...

En dépit d'un break initial, Chardy ne pèse tout de même pas bien lourd au cours d'un premier set où le coup d'oeil du Sud-Américain fait la différence. Ses retours de service transpercent Chardy de part en part alors que son toucher de balle enchante le court n°2. Sans rougir, Chardy s'incline 6-3. Le scénario est le même dans le deuxième manche, le chat Nalbandian ne sortant ses griffes que sur quelques points capitaux. Une économie d'énergie suffisante pour empocher le set (6-4) et donner l'impression de pouvoir croquer son adversaire quand il aura décidé de finir de jouer à la souris avec lui. Dans la foulée, il se procure trois balles de break d'entrée dans la manche suivante et l'on se dit que le match est plié. En fait, ce sera l'un des ses tournant... Au courage, Jérémy Chardy les efface et se relance totalement.

Le 145e joueur mondial lâche totalement ses frappes, et notamment ses services (18 aces) alors que, dans le même temps, l'Argentin semble s'enliser dangereusement. La suite, c'est le héros du jour qui en parle le mieux. "C'est incroyable ! Surtout que je perdais deux manches à zéro. J'ai fais deux sets incroyables jusqu'à la fin du quatrième où j'ai commencé à avoir des crampes. J'étais "mort" mais je me suis dit que je n'avais rien à perdre, qu'il fallait que je lâche tous mes coups... j'ai tout donné" , résume le récent finaliste du tournoi challenger de Marrakech (contre Gaël Monfils) et vainqueur du Portugais Frederico Gil au premier tour de cette édition 2008 de Roland-Garros.

Au final, son jeu d'attaque (il a remporté le tournoi junior de Wimbledon en 2005) va finir par user les dernières défenses de Nalbandian, écoeuré par tant de réussite et bien vite démissionnaire sur ce coup-là. Auteur de 40 coups gagnants sur l'ensemble du match, Jérémy Chardy ne redescend de son nuage que pour serrer la main de l'Argentin. Pour lui qui ne dispute que le sixième tournoi de sa carrière sur le circuit ATP, le premier cette saison, cela ressemble vraiment à un conte de fée. "C'est magique, je suis vraiment heureux", confiait-il à la sortie du court. "Plus je frappais fort, plus ça marchait ! Mon revers long de ligne lui faisait mal, notamment lorsque je le faisais reculer. Je n'avais pas l'impression que c'était moi sur le court." Il lui faudra du temps pour réaliser son exploit. En attendant Tursunov au prochain tour.

David Ferrer (ESP/N.5) bat Fabrice Santoro (FRA) 6-0, 6-1, 6-0
Prochain adversaire: Hewitt ou Fish

63e tournoi de Grand Chelem. 19ème Roland Garros en carrière. Peut être celui de trop pour Fabrice Santoro ? Jeudi, le vétéran du tennis français a montré qu'il n'était malheureusement plus à la hauteur face à des têtes de série. L'Espagnol David Ferrer, spécialiste de la terre battue, n'a fait qu'une bouchée du Tricolore, battu en trois sets secs (6-0, 6-1, 6-0). Trois sets qui font mal au coeur du Français, qui a toujours gardé le sourire malgré tout. Soutenu, porté par le public de la Porte d'Auteuil, Santoro n'a jamais pu tenir tête au N.5 mondial. Un seul jeu remporté sur la totalité de la rencontre. Une humiliation dans ce qui était certainement le dernier match à Roland-Garros de l'ancien "magicien".

"C'est dur de jouer sur terre battue. C'est la surface sur laquelle l'âge se remarque le plus. C'est la plus exigeante sur le plan physique. Cela pourrait donc être mon dernier match ici", avait avoué Santoro avant la rencontre. Trois ans qu'il n'avait pas dépassé le premier tour. Santoro va devoir se consoler avec ça. L'Espagnol était bien trop fort. Sur son terrain de prédilection, celui qui a été sorti par Nadal cette année en finale de Barcelone n'a pas donné la moindre chance à son adversaire. Un premier set "blanc" parfait (6-0) grâce à trois balles de break converties sur les trois procurées. Un deuxième sans forcer (6-1) avant de conclure sur le même tempo (6-0). Dur pour Fabrice Santoro, tout de même sorti sous l'ovation du public français, reconnaissant pour sa longue carrière.

Rafael Nadal (ESP/N.2) bat Nicolas Devilder (FRA/Q) 6-4, 6-0, 6-1
Prochain adversaire: Nieminen

Nicolas Devilder aura fait illusion. Courant sur toutes les balles, se jetant à corps perdu dans toutes ses frappes, le Dacquois parvenait à faire douter le Majorquin jusqu'à quatre partout au 1er set. Et puis, plus rien. A 6-4, 4-0, la pluie a eu pitié du Français et renvoyait les deux joueurs aux vestiaires. De retour sur le court Suzanne-Lenglen, l'ouragan Nadal emportait les derniers espoirs tricolores. "Il a été de plus en plus agressif avec son coup droit. J'ai été loin de la ligne et j'ai couru" n'a pu que constater le Tricolore. Avec cette deuxième accession au 2e tour de Roland-Garros après 2005, Nicolas, 148e et issu des qualifications, devrait se rapprocher de son meilleur classement (87e en 2005).

Gael Monfils (FRA) bat Luis Horna (PER) : 7-6(5), 6-4, 7-5 .
Prochain adversaire : Melzer (AUT)

Ce qui est bien avec Gaël Monfils, c'est qu'il se passe toujours quelque chose durant ses matchs. Cette fois le Parisien a réussi à faire le show sur une jambe ! Souffrant visiblement de la cuisse, Monfils a su profiter de la nervosité de Luis Horna pour se hisser au 3e tour. Mais que ce fut laborieux ! La rencontre frisa parfois la parodie de tennis, entre deux joueurs installés dans leurs baches et rivalisant de "ronds" sans consistance, chacun refusant de prendre l'initiative dans l'échange... Une chose est sûre, ce n'était pas la fête la prise de balle tôt sur le Lenglen.

Au courage, Gael Monfils remporte pourtant son match en trois sets, comme la veille contre Arnaud Clément, et poursuit sa route. Mais il ne rencontrera pas toujours un adversaire aussi fébrile que Luis Horna pour qui ce match fut celui des occasions ratées. S'il est bien rétabli, le Tricolore peut tout de même appréhender son prochain tour face à l'Autrichien Melzer avec optimisme. Mais il est vrai qu'avec "la Monf'", on ne sait jamais...

Tommy Robredo (ESP/N.12) bat Marc Gicquel (FRA) : 6-7, 6-4, 6-4, 6-4
Prochain adversaire : Stepanek (RTC)

Tommy Robredo n'est pas un inconnu à Paris. L'Espagnol a déjà goûté trois fois aux quarts de finale des Internationaux de France (2003, 2005 et 2007). Marc Gicquel l'a appris à ses dépens malgré une très belle prestation. 3h45 ont été nécessaires à l'Ibère pour se débarasser du Français qui s'est battu jusqu'au bout. Pourtant la partie démarre comme dans un rêve avec le break d'entrée réalisé par l'Alsacien. Mais la combativité de Robredo n'est pas la dernière de ses qualités et les deux hommes filaient tout droit vers le tie-break finalement remporté par Gicquel (9-7) après avoir écarté trois balles de set.

Le Français joue une belle partition qui le voit mener 3-0 dans la 2e manche. Le moment que choisit l'Espagnol pour faire appel au kiné en raison d'une blessure au tibia gauche. Bien lui en a pris, puisqu'il se refait une santé et profite des erreurs de Gicquel, pas vraiment avantagé par l'arbitrage de madame Lang, pour égaliser à un set partou (6-4). La suite du match est un combat physique, les deux joueurs allant jusqu'au bout de l'effort. Le Français qui perd son engagement à chaque début de set ne s'en remettra pas et s'incline sur le même score lors des deux dernières manches (6-4). Au prochain tour Tommy Robredo sera opposé au Tchèque Radek Stepanek (tombeur de son compatriote Vanek) qu'on annonce en grande forme, selon Gilles Simon.

Florent Serra (FRA) - Victor Hanescu (ROM) : 6-4, 6-3, 6-7 (interrompu)