Nadal surclasse Djokovic

ROLAND-GARROS - Demi-finale messieurs

Rafael Nadal (ESP/N.2) bat Novak Djokovic (SER/N.3) 6-4, 6-2, 7-6(7/3)
Prochain adversaire: Federer ou Monfils
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Qu'on se le dise, Rafael Nadal est à Paris comme chez lui. Et comme tout hôte qui se respecte, il a horreur qu'un intrus tente de s'introduire dans son antre sans une invitation. En demi-finale de Roland-Garros, l'inconnu dans la maison n'en est pourtant pas un : Novak Djokovic, N.3 mondial et vainqueur de l'Open d'Australie. Le Serbe avait des velléités de se substituer à l'Espagnol en finale de Roland-Garros et à la 2e place mondiale : mais, en voulant escalader la demeure de face, Novak Djokovic a été pris de vertige. Incapable de tenir l'échange, le Serbe a produit du mauvais jeu. Sans rythme et auteur de beaucoup de fautes directes (28 en tout), Nole a dû se résigner à rester sur le seuil.

"C'était une demi-finale de Grand-Chelem, il y avait tellement d'enjeu, tout le monde regardait, confessait Djokovic après le match. J'ai fait tout ce que je pouvais, mais je n'ai pas joué le tennis que j'ai l'habitude de jouer. Lui a montré encore une fois que dans les moments importants, il était très solide mentalement". Sans perdre un set cette année, Rafael Nadal a étouffé son adversaire en lui montrant la sortie après 2h49 de jeu. Comme Bjorn Borg (1978-81) et Ivan Lendl (1984-87), le Majorquin s'est ainsi assuré de disputer sa 4e finale de suite, en ramenant lui-même son adversaire à la porte, d'Auteuil évidemment. "C'est mon meilleur match à Roland-Garros, lançait le Majorquin de son côté. Les deux premiers sets ont été presque parfaits. Jouer mieux que ça, c'est difficile."

Le match était quasiment plié après 1h30 de jeu. Sans premières balles en besace (45% sur les deux premiers sets), ni relance agressive, le Serbe a subi toute la maîtrise de l'Espagnol. "Moi, je ne me sentais pas bien, avouait Djoke. Sans doute à cause du stress combiné à de la fatigue physique. Entre la fin du premier set et le début du deuxième, c'est allé tellement vite que je n'ai pas eu le temps de m'en rendre compte. Mais je voulais m'accrocher, je ne voulais pas abandonner." Mené deux sets à rien, puis 3-0 dans le troisième set, la note finale s'annonçait salée pour Novak qui cherchait désespéremment un signe du ciel pour refaire surface dans cette partie. "J'étais un peu nerveux car je savais que si je gagnais ce jeu, c'était fini", affirmait Nadal.

"Au milieu du troisième set, je me suis dit qu'il fallait tenter le quitte ou double, affirmait Djokovic. C'était ma seule chance. Je devais changer quelque chose." Un débreak à 3-0, puis un autre à 5-4. Le Serbe lâchait enfin ses coups. Et poussait même Nadal à sauver une balle de troisième manche à 6-5. C'est finalement sur un jeu décisif, totalement dominé par son adversaire, que Djokovic lâchait définitivement prise. Et Nadal de confirmer : "Au tie-break, j'ai analysé la situation et j'ai pris une décision: que je gagne ou que je perde ce tie-break, c'est moi qui vais le faire."

Malgré une bataille épique à Hambourg, quinze jours avant Roland-Garros, le Serbe n'a jamais été en mesure de prendre le dessus sur le Majorquin, comme l'an passé au même stade de la compétition. Vainqueur de son 114e match sur terre battue en 116 rencontres, Nadal attend patiemment Federer, qui tentera de lui voler les clés de chez lui pour la troisième fois de suite.