Djokovic marche à l'ombre

Dans l’ombre de Rafael Nadal et désormais de Robin Söderling, Novak Djokovic avance sans faire de bruit à Roland-Garros. Il n’a certes pas vraiment été convaincant depuis le début de la quinzaine mais son expérience pourrait peut-être lui permettre de bousculer l’ordre établi et les pronostics.

Novak Djokovic

Crédit: AFP

Nadal-Federer… Federer-Nadal… En l’absence de l’Argentin Juan Martin Del Potro et du Russe Nikolay Davydenko, respectivement dernier vainqueur de l’US Open et de la Masters Cup, les amoureux du tennis n’avait plus que cette combinaison à la bouche dans les travées de Roland-Garros. Seul le nom de Robin Söderling était parfois cité, et finalement à juste titre, pour mentionner un joueur capable d’empêcher les retrouvailles des deux rois de la petite balle jaune sur le court Philippe-Chatrier dimanche prochain.
Finaliste la saison dernière à la Porte d’Auteuil après avoir réussi l’exploit de devenir le premier à faire chuter le Roi Nadal à Paris et tombeur tonitruant de Federer cette saison, le Suédois présente assurément un beau pedigree mais également un palmarès, encore vierge de tout titre majeur, et son incapacité à se hisser en demi-finale d'un Grand Chelem, si ce n'est à Roland-Garros en 2009 et cette année. Un peu léger pour être considéré comme le seul capable de faire chuter le Suisse et le Majorquin.
Djoko a la carrure
La candidature de Novak Djokovic est tout aussi légitime pour revêtir ce costume. Classé dans les Top 3 à la fin des trois dernières saisons, le Serbe semble présenter encore plus de garanties que le Suédois pour être désigné comme empêcheur de tourner en rond. Quart de finaliste en tournoi du Grand Chelem à douze reprises depuis le début de sa carrière, vainqueur de 6 Masters 1000, le joueur des Balkans est même le seul avec Del Potro à avoir empêché Federer et Nadal de faire une razzia complète dans les quatre tournois majeurs depuis 5 ans en décrochant le titre à l’Open d’Australie en 2008.
Et la terre battue ne peut être utilisée comme argument puisqu’il s’est imposé à Rome en 2008 et à atteint la finale à Monte-Carlo et dans la capitale italienne en 2009. "Il faut compter sur Novak, il sait ce que c'est de gagner un Grand Chelem. Depuis trois ou quatre ans il est extrêmement régulier sur terre battue et il est déjà allé en demi-finale ici", prévenait ainsi Roger Federer. Et pourtant, il peine à figurer dans la liste des outsiders potentiels.
La positive attitude
Dernièrement, Djoko n'a rien fait pour alimenter son statut de poil-à-gratter N°1 du duo infernal. Victime d’allergies au pollen et à la poussière, le Serbe n’a été que l’ombre de lui-même au cours des dernières semaines. Obligé d’abandonner à Belgrade dès le deuxième tour et de déclarer forfait à Madrid, le Serbe n’avait pas refoulé les courts depuis début mai et a débarqué à la Porte d’Auteuil sans repère et sans résultat marquant pour s’inviter parmi les candidats au titre. Son début de tournoi n’a pas vraiment rehaussé sa côte. Malgré un tableau très favorable, la tête de série 3 n’a séduit personne depuis le début de la quinzaine. Déjà peu convaincant face au Russe Korolev et au Roumain Hanescu aux premier et troisième tours, Djokovic n’a pas vraiment rassuré en huitièmes de finale face à l’Américain Ginepri, 98e mondial, qui n’avait pourtant jusqu’alors dépassé le stade du premier tour à Roland-Garros qu’à une seule reprise.
Il peut même s’estimer heureux de s’en être tiré à si bon compte tant il a semblé lymphatique en début de match et totalement dépassé au deuxième set face à un adversaire à qui il n'avait pourtant abandonné que trois jeux lors de leur précédent match à Paris, en 2005. "Pourquoi, voulez-vous toujours tout peindre en noir ? J'ai gagné le match, non ?", s'est faussement offusqué le Serbe. "J'ai encore connu des hauts et des bas et, comme depuis le début du tournoi. Mais je m'en suis sorti et c'est tout ce qui compte". Pas de quoi s’inquiéter ? Lui préfère la positive attitude. "Je suis en forme et si je continue sur la lancée de mes deux derniers sets contre Ginepri, j'aurai ma chance contre tout le monde dans ce tournoi", a-t-il lancé avant de retrouver l’Autrichien Jurgen Melzer en quart de finale, mais en pensant aussi certainement très fort à Nadal, vraisemblablement sur sa route en demi-finale.
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