Nadal dans son monde

Totalement dominateur face à un Robin Söderling décevant, Rafael Nadal a remporté dimanche son 5e titre à Roland-Garros. L'Espagnol a survolé cette finale 2010 (6-4, 6-2, 6-4), pour s'offrir sa 7e victoire en Grand Chelem, sans avoir perdu le moindre set en 15 jours. Il redevient numéro un mondial.

2010 Roland-Garros Finale Nadal

Crédit: AFP

ROLAND-GARROS - FINALE MESSIEURS
Rafael Nadal (ESP/N.2) bat Robin Soderling (SUE/N.5) 6-4, 6-2, 6-4
Après une éclipse de 17 mois, l'astre Rafael Nadal brille plus que jamais. Trahi par son corps pendant plusieurs mois, l'Espagnol n'avait plus remporté le moindre titre majeur depuis l'Open d'Australie 2009. Il a mis fin à cette disette inédite pour lui dimanche à Roland-Garros, sur cette terre où il règne en véritable tyran depuis 2005. Depuis le début de sa carrière, un seul joueur, Robin Söderling, avait réussi à mater le matador de Manacor à Paris, l'an dernier, en huitièmes de finale. Face à ce même adversaire, Nadal a pu remettre les pendules à l'heure et le Suédois à sa place, celle d'un joueur en train de s'installer parmi les meilleurs mais incapable de franchir le cap le Jour J. Nadal a réglé tous ses comptes, avec lui-même surtout. Archi-dominateur dans cette finale, comme il le fut durant cette quinzaine et, au-delà, au cours de cette saison sur terre, le Majorquin s'installe à nouveau au sommet de la hiérarchie mondiale. Maitre de la terre. Maitre du monde.
Comment ne pas saluer l'exceptionnel printemps de Nadal, invaincu en 22 rencontres et auteur d'un quadruplé inédit, le "clay slam"? Jamais, avant lui, un joueur n'avait remporté les trois principaux tournois de préparation et Roland-Garros dans la foulée. Porte d'Auteuil, on a cherché la petite bête pendant 15 jours. C'est vrai, il ne paraissait pas toujours aussi dominateur qu'en 2008. C'est vrai, son tableau avait été plutôt clément, en ne mettant pas un seul joueur du Top 20 sur sa route jusqu'à la finale. Mais dimanche, il avait un Top 10 face à lui, et sans doute le plus dangereux de tous en la personne de Söderling. Il n'en a pourtant fait qu'une bouchée. A vrai dire, on croyait le Suédois armé pour menacer "Rafa". Il avait le jeu pour. On le voyait au moins prendre un set. Almagro et Melzer avaient été tout près de le faire et Söderling paraissait constituer une menace supérieure. Mais comme l'an dernier face à Federer, il n'a pas su se sublimer. Il est apparu maladroit, puis totalement inoffensif.
Le mur des Baléares
Résultat, cette finale a déçu. Mais ce n'est pas la faute de Nadal. Lui a été à la hauteur, et même plus que ça, en livrant son match le plus abouti et le plus dense du tournoi. Il y a eu match, tout de même, pendant un set et trois jeux. Soit pendant un peu plus d'une heure. Une heure au cours de laquelle Söderling a fait tout le jeu. Les points comme les fautes. Il a secoué Nadal comme un prunier. Mais il s'est cogné inlassablement sur le mur des Baléares. Le tombeur de Federer a surtout mal négocié les quelques points curieux qu'il fallait gagner. Sur les six premiers jeux de service de Nadal, il a obtenu sept balles de break, sans en convertir aucune. Le pourcentage de Nadal n'était pas beaucoup plus impressionnant dans ce domaine, mais il a sauté sur les premières opportunités qui se sont présentées à lui dans chaque set. Toute la différence est là.
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Soderling

Crédit: Imago

La finale a basculé pour de bon en début de deuxième manche. Après avoir laissé filer quatre balles de break dans le deuxième jeu du set (dont une magistralement sauvée par Nadal au terme du plus beau point de la partie), Söderling a accusé le coup. Le ressort s'est cassé définitivement. Mené 2-1 dans le deuxième set, Nadal a alors remporté sept jeux consécutifs pour mener 6-4, 6-2, 2-0. Circulez, il n'y avait plus rien à avoir. On ne peut pas battre Nadal en commettant 45 fautes directes en 28 jeux, ou en servant moins de 50% de premières balles sur les deux premiers sets. En échec sur ses points forts, avec un service en berne, et coup droit inefficace (il n'a gagné qu'un seul point de plus que Nadal avec ce coup), le Suédois n'avait aucune chance. Pour dompter un grand Nadal, il aurait fallu un immense Söderling. Le protégé de Magnus Norman en était très loin dimanche.
Vainqueur de ce tournoi qui est le sien sans avoir perdu le moindre set, Rafael Nadal a remis son palmarès dans le sens de la marche. Ce 7e titre le place à la hauteur d'un John McEnroe ou d'un Mats Wilander. A 24 ans, ce n'est pas rien. Il peut lorgner sur le record de Björn Borg, sextuple vainqueur à Paris. Il peut rêver à de nouveaux horizons. Les larmes d'émotion versées après sa victoire ne traduisaient pas la difficulté toute relative de cette finale, mais bien le chemin accompli au cours des derniers mois, les plus compliqués à gérer de sa jeune carrière. Tout cela est derrière lui désormais. Le phénomène est de retour. Pour de bon.
. LA FINALE EN CHIFFRES : NADAL-SODERLINGBreaks/balles de breaks : 4/12 - 0/8Coups gagnants : 28 - 32Coups droits gagnants : 14 - 15Revers gagnants : 1 - 3Points gagnés au filet : 4/8 - 14/20Fautes directes : 16 - 45Fautes provoquées : 33 - 27Aces : 7 - 7Doubles fautes : 1 - 4% de 1er services : 76% - 56%Points gagnés : 100 - 81
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2010 Roland-Garros Rafael Nadal Finale

Crédit: AFP

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