Bartoli déçoit

ROLAND-GARROS - 3e tour dames

Shahar Peer (ISR/N.18) bat Marion Bartoli (FRA/N.13) 7-6 (9/7), 6-2
Prochaine adversaire: S.Williams

En l'espace de moins de deux heures, le tableau féminin a vu disparaitre ses deux dernières représentantes françaises. Après la défaite d'Aravane Rezaï face à Nadia Petrova, Marion Bartoli a cédé à son tour contre celle qui est sa meilleure copine sur le circuit, Shahar Peer. L'Israélienne, demi-finaliste à Madrid récemment, était manifestement beaucoup en confiance que la numéro un française, qui n'a pas obtenu beaucoup de résultats sur terre battue cette saison. D'autant que dans les confrontations directes, Peer avait nettement l'avantage (6-2 avant samedi).

Tout s'est joué dans la première manche, au cours de laquelle Bartoli a bénéficié d'un break d'avance, sans pouvoir le tenir. Elle a surtout obtenu une balle de set à 6-5 en sa faveur dans le jeu décisif. Puis, à 8-7 en faveur de Peer, la Française a arrêté l'échange, persuadée que la balle de son adversaire était trop longue. Un risque énorme, qui allait lui coûter le set puisque l'arbitre, descendu de sa chaise, a estimé que la balle avait accroché la ligne ce qui, sur les images, n'est franchement pas évident. "Cette balle de set, ça me tue. L'arbitre me dit qu'il n'y pas d'espace entre la balle et la ligne, alors que ça ne blanchit pas du tout. Mais bon c'est comme ça. Je la voyais vraiment faute, je ne sais pas comment elle aurait pu être bonne", a commenté Bartoli.

Dès lors, le match était plié. Touché mentalement, la 14e joueuse mondiale n'a jamais pu reprendre le dessus. Son manque de repères sur terre est devenu flagrant et le break concédé d'entrée a donné le ton de cette seconde manche. "Je n'ai pas pensé à cette décision d'arbitrage au deuxième set, c'est juste qu'elle a beaucoup mieux joué, assure pourtant Bartoli. Elle a connu beaucoup de réussite moi un peu moins, c'est ce qui a fait la différence. Les conditions étaient très humides, ma balle n'avait pas assez de vitesse. J'ai fait mon maximum mais elle joue très bien sur terre battue."

Venue à Roland-Garros sans grandes illusions et sans ambitions démesurées, Marion Bartoli va maintenant pouvoir se tourner vers la saison sur gazon, sur laquelle elle fonde des espoirs plus importants. Finaliste à Wimbledon en 2007, elle a de bien meilleures sensations sur herbe que sur terre. "Je ne suis pas fâchée contre la terre battue, promet Bartoli. C'est simplement la surface la plus difficile pour moi à cause de mes caractéristiques physiques et de mon type de jeu. Ce sera un défi pour moi jusqu'à la fin de ma carrière." En attendant, la triste quinzaine continue pour le tennis français. Ce n'est que la deuxième fois depuis 1996 (après 2008), qu'il n'y aura aucune joueuse française en huitièmes de finale. Pas glorieux comme bilan...