Rezaï rend les armes

ROLAND-GARROS - 3e tour dames

Nadia Petrova (RUS/N.19) bat Aravane Rezai (FRA/N.15) 6-7 (2/7), 6-4, 10-8. Prochaine adversaire: Venus Williams

14 minutes. C'est le temps qu'il a fallu à Nadia Petrova pour stopper le rêve d'Aravane Rezaï à Roland-Garros. La Française, 16e mondiale, a été éliminée au troisième tour par la Russe en trois sets, dans un match interrompu la veille par la nuit et finalement conclu après 2h48 de combat intense. Dans un scénario similaire au Monfils-Fognini de jeudi, la tragédie en moins mais l'émotion en plus, la Stéphanoise n'a pas été en mesure de rejoindre les 1/8 de finale des Internationaux de France comme en 2009.

Sans solution sur sa mise en jeu, Rezaï n'a eu aucune balle de jeu sur son service. Elle a maintenu le suspense en débreakant son adversaire alors que la Russe servait pour le match. Si la troisième occasion de conclure la rencontre sur sa mise en jeu n'était pas la bonne, la quatrième le fut. La double demi-finaliste à Paris (2003 et 2005) signait sa qualification d'un jeu blanc pour retrouver Venus Williams en huitième de finale. Une adversaire et un stade de la compétition qui faisaient rêver la Française, vainqueur de l'Américaine N.2 mondiale en finale de Madrid il y a 15 jours.

"Je suis très, très déçue d'avoir perdu. Cela fait vraiment mal de perdre ce match alors que j'étais si proche. Mais je suis aussi un peu contente de moi car je me suis battu hier. Je n'ai pas réussi à le faire aujourd'hui, je n'étais pas dans le bon état d'esprit", a relativisé à l'issue de la rencontre la Française, coupable d'avoir laissé filé 3 balles de match vendredi soir... comme son adversaire.

Patrick Mouratoglou analysait, avant les Internationaux de France, qu'une joueuse peut difficilement gagner un tournoi important si elle ne dépasse pas les 60% de premières balles. Avec seulement 55% de réussite, sa protégée a effectivement péché dans ce secteur de jeu primordial. Là où la Russe a servi 62% de premières... "Je n'ai pas très bien servi, j'ai fait un petit blocage dans la tête", a reconnu Rezaï, pourtant très à l'aise sur son service lors de sa folle semaine madrilène où elle avait battu trois ex-N.1 mondiales (Henin, Jankovic et Venus) pour remporter le premier grand titre de sa carrière.

Mais on pourra également regretter son manque de changement de rythme dans cette rencontre. Ses frappes de balle phénoménales ont visiblement plu à Petrova qui appuyait ses relances sur ses balles. "Ce n'est pas grave, je vais penser positif et aller de l'avant". Discours qu'elle avait anticipé avant de débuter le tournoi qui démontre que sa grosse marge de progression est encore bien réelle.