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Roland, le coup de vieux

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/06/2012 à 23:43 GMT+2

Les multiples reports de match, dont la finale messieurs, sont venus rappeler à quel point les infrastructures de Roland-Garros avaient besoin d'un coup de jeune. Mais il faudra être patient. D'ici les grands travaux dont la fin est prévue pour 2017, il n'existe pas de solution miracle.

TENNIS 2012 Roland-Garros - Court

Crédit: AFP

C'est la dernière goutte de pluie qui a fait déborder le vase. La finale de cette édition 2012, obligée de s'achever un lundi, symbolise une campagne marquée par un nombre de reports de matches impressionnants. Malgré son prestige, intact, la manche française du Grand Chelem souffre de la comparaison avec ses pairs en termes d'infrastructures et c'est un vrai problème. Wimbledon et l'Open d'Australie ont adopté un toit pour leur principal court. A l'US Open, pas de toit, mais de l'éclairage sur tous les courts, ce qui permet de jouer en session de nuit.  A Paris, rien de tout ça, avec trois facteurs aggravants: d'une part, la surface étant plus lente, les matches sont, en moyenne, plus long que sur les trois autres majeurs. Ensuite, il n'y a pas de jeu décisif au cinquième set, ce qui rallonge encore certaines rencontres. Enfin, il y a moins de courts utilisés qu'ailleurs.
La principale mesure réclamée par les joueurs, c'est l'éclairage. Une lacune criante. "Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas d'éclairage ici, pestait Stanislaw Wawrinka, battu en deux jours par Jo-Wilfried Tsonga. Chaque année, on est confronté au même problème et dimanche, normalement, il y aurait dû avoir un autre match après le nôtre." La rencontre entre Samantha Stosur et Sloane Stephens avait effectivement été déplacée sur le court 1 le dimanche soir, les deux jeunes femmes jouant un huitième de finale de Grand Chelem devant des tribunes désertes. "Tout le monde a profité du match sur le central et nous, nous avons dû aller sur le court 1. C'était mort comme ambiance", regrette l'Australienne. Victime lui aussi de la tombée de la nuit au milieu du tournoi, Tomas Berdych abonde dans le sens de Wawrinka. "Ce n'est pas un problème de programmation mais d'infrastructures, juge le Tchèque. Il va falloir faire quelque chose au niveau du stade, qu'il y ait au moins de l'éclairage sur le court. C'est vrai qu'on n'a pas forcément besoin de jouer des sessions de nuit, mais qu'au moins, on puisse terminer un match en cours." Dire qu'à Flushing Meadows, même les plus petits courts annexes bénéficient de lumières artificielles...
Ysern: "On va devoir croiser les doigts pour la météo"
La solution serait effectivement de pouvoir jouer plus tard le soir, puisqu'il n'est pas question de débuter plus tôt le matin. Les rencontres commencent à 11h et il parait compliqué de démarrer avant. "11 heures du matin, c'est déjà tôt, estime Janko Tipsarevic. J'ai dû me lever à sept heures pour prendre mon petit déjeuner et être là pour mon match contre Querrey. On ne peut pas commencer plus tôt, c'est une évidence." Berdych confirme, là encore. "Avancer d'une heure, oui, mais on ne va pas commencer à neuf heures, ce n'est pas possible. Ce n'est juste pas possible. On commence à 11 heures, c'est déjà moyen parce qu'il faut à s’échauffer à 9 heures. Tout commence donc très tôt le matin. Il n'est pas nécessaire de commencer plus tôt, je pense. En revanche, améliorer les choses, oui, pour nous."
Malheureusement, il parait peu probable que la situation s'arrange à très court terme. Le projet du nouveau Roland-Garros est encore... un projet. Gilbert Ysern, a rappelé les échéances des travaux. "On espère déposer l'ensemble des permis de construire vers la fin 2012 pour un début des travaux en 2014, a expliqué le directeur du tournoi. On espère la livraison du nouveau court dans le jardin des Serres d'Auteuil pour 2015.Sur le court Chatrier, les travaux se passeront entre le tournoi 2015 et 2017.On prévoit deuxpetites années de travaux et une interruption pour le tournoi 2016. L'objectif est que tout soit prêt en 2017." La lumière, le toit, les nouveaux courts, tout ça n'est donc pas pour tout de suite. Et 2017 reste l'échéance la plus optimisme, pas une date limite. "D'ici là, on va devoir croiser les doigts pour la météo", conclut le patron de l'épreuve.
Les joueurs vont donc devoir prendre leur mal en patience. "Je sais que la fédération française de tennis y travaille, tente de plaider Jo-Wilfried Tsonga. Bien entendu, tout le monde voudrait que les choses s'améliorent mais on sait aussi que ça prend du temps. Surtout ici, en France, c'est long pour que tout le monde se mette d'accord. Un jour, ça arrivera, mais cela prendra du temps." D'ici là, ils n'ont d'autres choix que de s'adapter. S'ils râlent, c'est aussi parce qu'ils ont le sentiment de ne pas être écoutés. "Dans l'ordre des priorités, il y a les télés et la vente des billets. Les joueurs viennent après", note l'ancien joueur Justin Gimelstob, consultant sur Tennis Channel. "Il y aura des discussions après ce tournoi pour voir ce qui peut émerger. Il y a des options", souligne Stefan Fransson, le juge-arbitre du tournoi. Mais quand on lui demande quelle serait la meilleure solution, sa réponse inquiète: "qui le sait?" En attendant le grand soir de 2017 (au mieux), Roland-Garros semble donc condamné à (sur)vivre dans un archaïsme gentillet. 
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