Pour Gasquet et Chardy, c'est le lundi de tous les dangers

Pourquoi ce sera compliqué ? Novak Djokovic est le pire joueur à affronter actuellement sur le circuit. C'est l'ultra-favori de cette édition de Roland-Garros. Le numéro 1 mondial reste sur 25 victoires sur le circuit et n'a plus perdu un tournoi important depuis l'US Open l'an passé, enlevant 2 Masters 1000 sur terre battue sur 3... et encore, parce qu'il ne s'est pas aligné à Madrid. Une série qui laisse à penser que Richard Gasquet va avoir beaucoup de mal à rivaliser.

Le Serbe reste sur une autre série monstrueuse : 23 quarts de finale de suite en Grand Chelem. Il faut remonter à Roland-Garros 2009 et une élimination au 3e tour face à Philipp Kohlschreiber pour le perdre de vue avant les quarts. Depuis 2008, année de sa première victoire majeure à Melbourne, Djokovic n'a même jamais perdu un match en huitième de finale. Et quand on sait que Gasquet n'a plus passé ce stade depuis quasiment deux ans en Grand Chelem, ça vous laisse deviner le gouffre qui sépare actuellement les deux joueurs.

Une raison d'y croire pour Richard ? En 2015, malgré son insolente réussite, Djokovic n'a pas été totalement infaillible. Il a été battu par deux joueurs : Roger Federer à Dubaï et Ivo Karlovic à Doha, mais ce n'était qu'au meilleur des trois sets. Avec le caractère qu'il a montré cette semaine, Gasquet saura peut-être garder une attitude positive pour ne pas rendre les armes trop vite. Il n'y a qu'en mettant ses tripes sur la table que le Français aura une chance de rivaliser.

Bilan de leurs confrontations : 10-1 pour Djokovic. 2e rencontre en Grand Chelem, après une première à Roland-Garros en huitième de finale en 2011 (victoire de Djoko 6-4, 6-4, 6-2). L'unique succès de Gasquet remonte au Masters de 2007 en round robin (6-4, 6-2).

La stat à avoir en tête : 0. Comme le nombre de huitièmes de finale gagné par Gasquet à Roland-Garros en trois essais de 2011 à 2013 (Djokovic en est à 8 sur 8 sur la terre battue parisienne). Et comme le nombre de succès de Gasquet sur un N.1 mondial en Grand Chelem en 2 tentatives (face à Federer à Wimbledon 2006 et 2007).

L'avis de Gasquet : "Il faut récupérer, essayer de vraiment se relâcher, de taper fort dans la balle, sinon ça va être dur. C'est le meilleur joueur du monde aujourd'hui, depuis le début de la saison. Il joue de façon incroyable, c'est clair. il va falloir être très, très fort. (...) J'ai plus d'expérience, je vais avoir 29 ans, ce serait couillon de se tendre pour son 12e Roland-Garros. (...) J'aurais signé pour me retrouver là à le jouer. Il va falloir faire un grand match, je n'ai pas envie de faire 3 petits sets."

Pourquoi ce sera compliqué ? Cette saison, Andy Murray renait de ses cendres. Depuis son opération du dos fin 2013, l'Ecossais a vraiment retrouvé un excellent niveau de jeu sur les six derniers mois. Sa très bonne saison débutée sur une finale jouée à l'Open d'Australie s'est confirmée sur terre battue. A tel point qu'il est arrivé à Paris sans avoir perdu le moindre match sur surface ocre et avec le Masters 1000 de Madrid en poche, pris des mains de Rafael Nadal en personne. Une première qui n'est pas passé inaperçue.

Non content d'avoir décroché ses deux premiers titres sur terre battue, le protégé d'Amélie Mauresmo reste sur trois finales jouées entre Indian Wells et Madrid, si l'on met de côté son abandon au 3e tour de Rome. C'est d'ailleurs dans la capitale italienne que les deux joueurs se sont croisés pour la dernière fois, avec un succès du Britannique en deux manches (6-4, 6-3). Chardy n'était pas loin de rivaliser avec son adversaire, mais il était aussi loin de le faire douter au meilleur des trois sets.

Une raison d'y croire pour Jérémy ? Autant sa préparation sur terre n'a pas été convaincante, autant ses trois matches gagnés à Roland-Garros cette saison l'ont été bien davantage. Avec beaucoup d'assurance, il a lancé véritablement sa quinzaine en dominant au 2e tour John Isner avec autorité et a brillamment confirmé en collant trois sets à David Goffin, qui est tout de même 18e mondial. De quoi engranger de la confiance pour la suite.

Bilan de leurs confrontations : 6-1 pour Murray, le 2e en Grand Chelem après l'Open d'Australie 2013. Chardy a signé sa seule victoire sur dur à Cincinnati en 2012 (6-4, 6-4).

La stat à avoir en tête : 13. Le nombre de matches gagnés à la suite par Murray sur terre battue cette saison. C'est simple, l'Ecossais n'a jamais fait mieux en carrière.