Sharapova sera sans doute privée de Roland-Garros... mais elle ne compte pas se laisser faire

Voir Maria Sharapova à Roland-Garros serait une énorme surprise. La Russe, qui reviendra à la compétition que le 26 avril à Stuttgart, ne pourra pas intégrer directement le tableau principal parisien, faute d'avoir le nombre de points et de tournois disputés suffisants pour prétendre y avoir sa place. Sa seule chance d'y parvenir est d'obtenir une invitation... et sur ce point, la Fédération française reste très frileuse à lui faire un tel cadeau.

"C'est compliqué. Nous préférons qu'elle revienne complètement réhabilitée", a expliqué le Bernard Giudicelli, élu le 18 février, lors d'une séance de la commission de la presse de Roland-Garros. "L'intégrité est l'un de nos engagements forts. On ne peut pas décider, d'un côté, d'augmenter la dotation des fonds dédiés à la lutte anti-dopage et de l'autre... (l'inviter)", a ajouté le nouveau patron de la FFT.

Sans invitation, la Russe de 29 ans, lauréate de cinq trophées majeurs dont deux à Paris (2012, 2014), ne pourrait pas intégrer le tableau final des Internationaux de France, ni même l'épreuve des qualifications, programmée durant la semaine précédent le tournoi. La liste des participantes est arrêtée quatre semaines avant le début de Roland-Garros, c'est-à-dire juste après le tournoi allemand où l'ex-N.1 mondiale a bénéficié d'une wild-card, comme à Madrid (7-13 mai) et Rome (15-21 mai). Or, il lui faut avoir joué au moins trois tournois pour valider un classement.

Sharapova n'a plus joué depuis son quart de finale perdu lors de l'Open d'Australie contre l'Américaine Serena Williams, en janvier 2016 à Melbourne, où elle avait été contrôlée positive au meldonium, produit ajouté le 1er jour du même mois sur la liste des substances interdites. D'abord suspendue pendant deux ans par la Fédération internationale, à compter du 26 janvier 2016, la sanction avait été réduite à 15 mois par le Tribunal arbitral du sport. Mais quitte à choisir, le nouveau président de la Fédération, qui prendra seul la décision de l'autoriser à participer, aura du mal à passer l'éponge.

Sentant le coup venir, la Russe a décidé de venir à Paris rencontrer Bernard Giudicelli, sollicité par le biais de son agent afin d'obtenir cette fameuse invitation. "L'agent de Maria Sharapova nous a écrit pour nous demander de discuter. Nous allons la rencontrer, écouter ses arguments et ensuite nous en parlerons avec Guy (Forget, directeur du tournoi) et nous prendrons une décision", a précisé le président.

"Je pense qu'il faut travailler pour revenir", a pour sa part estimé Andy Murray dans les colonnes du Times Andy Murray. Pour le numéro un mondial, "la majorité des tournois vont faire ce qu'ils jugent le mieux pour leur événement. S'ils pensent qu'avoir de grands noms, va leur permettre de vendre plus de tickets, alors ils vont le faire." Ce n'est pas, en tout cas, la voie que devrait prendre la Fédération française pour Roland-Garros.