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L'oeil de Roland : Le roi Nadal face à trois jokers

Laurent Vergne

Mis à jour 08/06/2017 à 00:09 GMT+2

ROLAND-GARROS 2017 – Le plateau des demi-finales du tableau masculin, en dépit de l'élimination du champion sortant, est le plus remarquable qui puisse être. Rafael Nadal, incontournable favori, rêve de redevenir le roi du tournoi parisien. Mais les trois dernières cartes abattues par la concurrence, de Dominic Thiem à Stan Wawrinka en passant par Andy Murray, sont trois magnifiques jokers.

Les 4 demi-finalistes de Roland-Garros

Crédit: Eurosport

La montagne a accouché de quatre souris. La pluvieuse journée de la veille avait rendu gargantuesque celle de mercredi avec les quatre quarts de finale du tableau masculin au menu. C'était appétissant. Résultat, un abandon au bout de cinquante minutes, deux boucheries et un duel très inégal entre Andy Murray et un Kei plus "nishikorien" que jamais, capable de démarrer tambour battant pour se liquéfier comme il sait si souvent le faire. Roland-Garros 2017 attend toujours son match-référence, de ceux dont on reparle des années plus tard. Ce ne fut donc pas pour mercredi. Ce sera, peut-être, pour vendredi.
Car ce dernier carré offre un plateau royal. Le meilleur que l'on pouvait espérer. Certes, il manquera le tenant du titre Novak Djokovic. L'absence du Serbe est un évènement, puisqu'il n'avait plus manqué à cet appel depuis sept ans. Mais Dominic Thiem offre mieux qu'une alternative.
Résumons-nous. Nous avons donc sous la main le maître absolu des lieux et meilleur joueur de l'histoire de la terre battue, Rafael Nadal. L'opération decima de l'Espagnol est d'autant plus excitante qu'elle tente de répondre à trois années d'insuccès dans le cadre du Grand Chelem. Arrivé à Paris dans la peau de l'ultra-favori, il n'a rien fait pour égratigner ce statut. Nadal s'est promené. Comme prévu. Peut-être même dans des proportions plus énormes que prévues. Il demeure l'homme à battre et pour le priver de ce 10e titre aux accents historiques, il faudra vraiment un accomplissement hors normes.
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10 jeux et 51 minutes : Nadal fonce en demi-finales

Thiem, plus dangereux pour Nadal que ne l'aurait été Djokovic

Mais justement, face au roi, les trois derniers jokers du tournoi sont les plus adéquats devant cette mission presque impossible. Que trouvons-nous dans l'opposition ? Le numéro un mondial actuel. L'homme qui a succédé au palmarès parisien à Nadal en 2015. Et le seul joueur à l'avoir battu lors de ses 25 dernières sorties sur terre.
Commençons par la fin puisque ce sera le début de cette ultime ligne droite. Vendredi, Nadal sera donc face à ce Dominic Thiem qui, après l'avoir bousculé à Madrid, l'avait déboulonné à Rome. L'affiche est moins historique qu'un Nadal-Djokovic, évidemment. Mais dans le contexte actuel, elle promet peut-être plus encore et, sans le garantir, donne sans doute davantage de chances d'assister à un véritable affrontement. On ne le saura jamais, mais j'ai beaucoup de mal à imaginer que Novak Djokovic, même s'il avait pu franchir l'obstacle autrichien, aurait été apte à infliger à Nadal sa troisième défaite à Roland-Garros.
Le Thiem de 2017 n'a plus grand-chose à voir avec celui qui, il y a un an, découvrait le parfum d'un dernier carré majuscule. Il apparait plus fort, plus mûr et beaucoup plus sûr de lui. Le défi incarné par Nadal aujourd'hui est au moins aussi complexe que celui qui s'était avéré insurmontable en juin 2016 lorsque Djokovic l'avait éparpillé en trois sets. Mais au moins a-t-il sur le papier les armes pour poser de vrais problèmes à Rafael Nadal. Il faut toujours se méfier des duels dont on attend beaucoup, car souvent, c'est qu'on en attend trop. Mais ce Nadal-Thiem, quand même, fait vraiment envie.
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Un set acharné, puis une raclée : Comment Thiem a marché sur Djokovic

Wawrinka en mode bulldozer

De l'autre côté du tableau, ce sera rebelote entre Andy Murray et Stan Wawrinka. C'est la demi-finale logique. C'est ce que disait la hiérarchie. C'est ce qu'a confirmé le terrain. Je fais partie de ceux qui ont beaucoup sous-estimé l'Ecossais, très fragilisé avant le tournoi, peu convaincant en début de quinzaine, mais qui n'a cessé de se bonifier dans la difficulté. A l'aube de ce dernier carré, mentalement, physiquement et tennistiquement, Murray est sans doute exactement là où il espérait être.
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Murray, lui, a gardé le cap vers les demi-finales : sa victoire sur Nishikori en vidéo

Malgré tout, j'ai énormément de mal à miser contre Stan Wawrinka. Il y a tout juste une semaine, souvenez-vous, j'avais évoqué à quel point son match contre Alexandr Dolgopolov m'avait rappelé le Wawrinka de 2015. Si tôt dans le tournoi, c'était étonnant. Alors, ce n'était que Dolgopolov, bien sûr. Sauf que l'Ukrainien avait proposé du très bon tennis ce jour-là et très peu de joueurs s'en seraient sortis en trois sets, s'ils s'en étaient sortis. C'était un signe qui ne trompait pas. La suite n'a eu de cesse de confirmer la dynamique du bulldozer de Saint-Barthélémy.
De la même manière qu'il faudra être monstrueux pour priver Nadal du titre, dompter Wawrinka relèvera aussi de la gageure. Alors, Nadal-Wawrinka, la finale idéale ? Peut-être. Mais on imagine aisément ce qu'en pensent Dominic Thiem et Andy Murray. Ils ont une autre idée en tête. Tant mieux. C'est ce qui confère à ce vendredi tout son piment. Et suscite notre impatience d'y être.
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Stan Wawrinka

Crédit: Imago

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