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L'œil de Roland : Rafa, ton univers impitoyable

Laurent Vergne

Mis à jour 03/06/2017 à 11:44 GMT+2

ROLAND-GARROS 2017 – Le malheureux Nikoloz Basilashvili, malgré toute sa bonne volonté, n'a pu prendre qu'un seul jeu à Rafael Nadal vendredi sur le Chatrier. Le Majorquin poursuit son entreprise de destruction de ses adversaires. En trois tours, il n'a cédé que 15 jeux.

Rafael Nadal ne fait pas de quartier dans ces premiers tours.

Crédit: Getty Images

S'il y avait un Oscar de l'euphémisme, Nikoloz Basilashvili mériterait au strict minimum d'être nommé parmi les prétendants. Après avoir dérouillé pendant une heure et demie sur le Chatrier contre Rafael Nadal avant de quitter le court en ayant chapardé un tout petit jeu dans un deuxième set calé entre deux roues de bicyclette, le Géorgien a eu ses mots : "le score est un peu décevant". Certes.
Ce 6-0, 6-1, 6-0 est effectivement "un peu embarrassant", comme il l'a souligné. Vous voulez savoir le pire ? Basilashvili n'a pas l'impression d'avoir si mal joué. Mais lui qui a quand même atteint le troisième tour à Roland-Garros, qui a quand même battu Gilles Simon et Viktor Troicki, a eu l'air d'un 15/4 claudiquant contre Nadal, dont la balle, selon le terme du Géorgien, était simplement "incontrôlable."
En bouclant royalement sa première semaine, Nadal a plus que jamais solidifié son statut d'épouvantail dans la partie basse du tableau. Je vous vois venir, "oui mais il n'a joué personne, opposition trop faible, etc." C'est le même discours depuis le début de la saison sur terre battue, où il vient d'atteindre la barre des 20 victoires, pour une défaite.
Ecoutons-le, quand même, quand il dit à propos de sa sortie de vendredi sur le Chatrier qu'il s'agit probablement "d'un de (ses) meilleurs matches dans le passé récent". Dans sa conférence de presse d'après-match, il a répété une bonne dizaine de fois à quel point il avait joué "un grand match", "du grand tennis". Dans la bouche de ce garçon plutôt avare en autocélébration, ces mots ne sont pas anodins. Il dit aussi avoir retrouvé la pleine sensation de son coup droit, ce qui n'est pas la meilleure des nouvelles pour les autres.
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Un seul jeu concédé et Nadal s'est offert la victoire la plus écrasante de sa carrière

Qui pour le stopper ?

La réalité, c'est que le rouleau compresseur nadalien a aujourd'hui quelque chose d'impitoyable sur terre. Le nettoyeur est de retour. Le jeu des comparaisons avec ses grandes années 2005-2008 n'a guère d'intérêt. Ce qui fait sens, c'est de se demander si son niveau de jeu actuel est de nature à le guider vers un 10e titre à Roland-Garros. Répondre autrement que par l'affirmative relève quand même de la plus grandes des audaces. Il a peut-être été le plus fort, mais s'il est toujours LE plus fort, quelle importance ?
En tout cas, jamais, au cours de sa carrière, il n'avait concédé aussi peu de jeux (15, soit en moyenne 5 par match) pour atterrir en huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Pas même à Roland-Garros. Si ça ne garantit rien pour la suite, c'est tout de même un indice de ce qu'il faudra être apte à produire pour lui barrer la route.
Mais qui en est capable ? Sur la route du dernier carré, Roberto Bautista Agut, son prochain adversaire, puis Milos Raonic ou Roberto Carreno Busta sont ses derniers obstacles. Malgré leurs qualités respectives, il est difficile d'imaginer qu'ils puissent prendre trois sets à ce Nadal-là. Ensuite, ce pourrait être Novak Djokovic ou Dominic Thiem. Il parait plusieurs crans au-dessus du premier. Alors, Thiem ? Oui, il l'a battu à Rome et bousculé à Madrid. Il est peut-être le seul en ce moment, avec Stan Wawrinka, à avoir les armes pour vraiment rentrer dans le lard du taureau de Manacor. Mais c'est toujours la même histoire : l'Autrichien peut-il imprimer le rythme nécessaire sur la longueur, dans une rencontre au meilleur des cinq sets. C'est sans doute une des grandes questions de cette quinzaine.
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Rafael Nadal, écrasant vainqueur de Basilashvili au 3e tour de Roland-Garros

Crédit: Getty Images

Rafa n’aime pas les maths, mais tant qu’il sait compter jusqu’à 10…

En attendant, samedi, Rafa va pouvoir souffler tranquillement ses 31 bougies tout en regardant tranquillement son équipe préférée jouer la finale de la Ligue des champions. Il peut s'offrir ce double petit plaisir après avoir à peine eu le temps de suer sur les courts jusqu'ici. Après, il sera temps de retourner au charbon.
Dimanche, il jouera le 101e match de sa carrière sur terre battue en trois sets gagnants. Son bilan, après la "boucheriesachvili" de vendredi, est de 98 victoires pour deux défaites. Propre. Pour sa 100e, il a fait les choses bien puisque ce fut sa victoire la plus large avec seulement deux jeux lâchés.
Quand on lui a parlé de ces stats totalement folles, il a réfuté être un homme de chiffres. "Vous savez, la dernière année où je suis allé à l'école, la seule matière où j'ai échoué, c'était les maths", a-t-il souri en pointant son pouce vers le bas. Mais ne vous en faites pas : Rafa sait quand même compter jusqu'à 10.
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Sport Explainer : Le coup droit "top spin" de Rafael Nadal, cette arme absolue sur terre battue

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