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Wawrinka : "C'est le genre d'émotions que j'espérais revivre"

Laurent Vergne

Mis à jour 02/06/2019 à 23:04 GMT+2

ROLAND-GARROS – Après un combat d'une folle intensité de cinq sets et plus de cinq heures, soit le plus long match de sa carrière, Stan Wawrinka est venu à bout de Stefanos Tsitsipas dimanche sur le court Suzanne-Lenglen. Ce moment-là, au moins autant pour l'émotion vécue que pour la victoire, il en rêvait depuis des mois.

Stan Wawrinka

Crédit: Getty Images

"C'est fou ce qu'un centimètre peut changer." Tout, en fait. Stan Wawrinka a effectivement gagné au centimètre, voire au millimètre près, dimanche. Cette balle de match, il n'est pas près de l'oublier. Un passing slicé de revers glissé par-dessus le filet, venu mourir sur la ligne. Tout de suite, le Suisse a su que c'était fini. "Je la vois dedans, je suis presque sûr qu'elle accroche la ligne, dit-il. Après, quand l'arbitre descend, tu espères juste qu'il va confirmer !" Rarement un combat aura été à ce point illustré par son dénouement. Cette balle de match résume presque à elle seule ces cinq sets et plus de cinq heures de combat.
Evidemment, Stan Wawrinka était du bon côté de l'histoire. Mais presque autant que l'arrivée, c'est le chemin emprunté qu'il a apprécié. Dimanche, le Vaudois a pris son pied. Et pas que parce qu'il a gagné. "Sincèrement, il aurait pu gagner ce match et j'aurais été aussi très content du combat qu'on a livré aujourd'hui (dimanche, NDLR), assure-t-il. Malheureusement pour lui, j'ai gagné, c'est une défaite dure pour lui mais c'était un super match. C'était vraiment quelque chose, cette bataille."
Il fallait rester fort mentalement sur toutes ces balles de break
Pour autant ce match ne s'est pas joué à pile ou face. Même si Wawrinka estime avoir "été chanceux sur certaines balles de break contre [lui] à la fin", le hasard n'a rien à voir là-dedans. Ce n'est pas un hasard si Tsitsipas n'a converti que 19% de ses balles de break (5 sur 27) et aucune de ses huit opportunités dans le dernier set ou si, à l'inverse, le Suisse a lui su saisir sa seule véritable chance en fin de match. Ce n'est pas davantage le fruit de l'expérience, celle qui sépare le "vieil" helvète (34 ans) du jeune Grec (20 ans). "Mon expérience, elle me permet peut-être de rester dans le match, mais ce n'est pas ça qui me fait gagner", plaide Wawrinka.
En revanche, son exceptionnelle force mentale, forgée au fil des succès à l'approche de la trentaine et après, lui donne une force de conviction assez remarquable. "Je suis passé si souvent par là, que je savais qu'il fallait rester fort mentalement sur ces points importants, sur toutes ces balles de break qu'il obtenait. Je savais qu'aussi longtemps que je resterais devant au score, j'aurais ma chance, tôt ou tard. Je suis heureux et fier de la manière dont j'ai géré cette fin de match."
Il peut. Ce n'était qu'un huitième de finale, mais au terme du plus long match de sa carrière (sept minutes de plus qu'un autre huitième, perdu celui-ci, contre Djokovic à l'Open d'Australie 2013), il a sans doute signé une de ses plus belles victoires. Ce qui en dit long.
Je vais déjà penser à Roger, hein...
Tout est affaire de contexte. Stan Wawrinka revient de loin. Au fond du seau après son opération au genou il y a bientôt deux ans, c'était exactement à ce type de moments auxquels il songeait pendant sa reconstruction. "C'est le genre d'émotions que j'espérais revivre, oui, confirme-t-il. Jouer devant une foule comme ça, dans une ambiance extraordinaire, un match en cinq sets en Grand Chelem... C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de revenir après mon opération." Et s'il a connu trois sacres en Grand Chelem et une guirlande de matches cultes, celui-ci a une saveur spéciale. "Le Lenglen, c'est un endroit particulier pour moi, j'adore ce court, ce public. C'était très particulier aujourd'hui pour moi."
Samedi, après sa victoire contre Grigor Dimitrov, "Stan the Man" était face à deux interrogations : avait-il à nouveau le niveau d'un vainqueur en Grand Chelem et était-il prêt à tenir physiquement une bataille de cinq sets et potentiellement plus de quatre heures (ce fut plus de cinq, finalement) ? Le match contre Tsitsipas a apporté une double réponse favorable.
"Je me suis prouvé à moi-même que j'étais à nouveau capable de disputer et même de gagner ce type de match", savoure-t-il. Reste une autre question : peut-il remettre le couvert dans 48 heures, face à ce Roger Federer qu'il connait par cœur ? D'autant que, derrière, la route du sacre pourrait passer par Nadal puis, pourquoi pas, Djokovic. Stan sourit. "Je vais déjà penser à Roger, hein..." De toute façon, quelque chose nous dit que ce Roland-Garros 2019 a déjà des allures de victoire pour lui.
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Stan Wawrinka célèbre sa qualification pour les quarts de finale

Crédit: Getty Images

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