Roland-Garros : Mené deux sets à rien, Stefanos Tsitsipas s'est finalement qualifié pour le 2e tour

Le tennis est vraiment un sport magnifique. Ce n’est pas Stefanos Tsitsipas qui dira le contraire. Malmené et pas loin de la défaite lors de son entrée en lice, mardi à Roland-Garros, le Grec est parvenu à renverser un excellent Jaume Munar et aller chercher une qualification au forceps après 3h12 de combat.

Mené deux manches à rien par l’Espagnol, solide comme un roc, Tsitsipas est allé chercher un succès en cinq manches (4-6, 2-6, 6-1, 6-4 , 6-4) qui va lui faire un bien fou au moral, deux jours une défaite frustrante en finale du tournoi de Hambourg face à Andrey Rublev où il a servi pour le gain du match avant de s’effondrer.

Plus d’un an après sa défaite sur le même court Suzanne-Lenglen face à Stan Wawrinka, lors d'un 8e de finale encore dans les mémoires, la tête de série n°5 s’est appliquée à ne pas tomber à nouveau sur ce court "maudit" pour lui. Le tennis, c’est une histoire de tête et le Grec se bat avec elle depuis ce match d’anthologie perdu en 2019 face à l’Helvète.

Très fluide et beau à voir, ce match a permis à Tsitsipas de faire un "reset" dans la tête alors qu’il était au bord du précipice. Mené deux sets à rien, le Grec faisait alors face à un mur nommé Munar. Très solide derrière sa ligne, le Majorquin a totalement fait déjouer son rival, évidemment jamais réticent à l’effort mais sans solution face au problème du jour. L’énergique Tsitsipas s’est peu à peu éteint au fil de la deuxième manche où l’affaire a semblé cuite.

C’est en flirtant avec la mort que le 5e joueur mondial est parvenu à trouver le chemin. Un break obtenu très tôt au début du 3e set, et un tennis de plus en plus offensif, lui ont permis d’entamer sa remontée. A deux manches à une, les débats ont connu un retour à l’équilibre. Tsitsipas et Munar ont donc commencé une partie de poker-menteur, chacun faisant étalage de sa large panoplie technique. L’amortie et le revers long de ligne, le jeu vers l’avant pour Tsitsipas, devenu de plus en plus agressif au fil des minutes. Son break obtenu à 2-2 dans le 4e set, n’a tenu que quelques minutes. Et il a fallu profiter d’un jeu sans de son rival à 4-4 pour aller chercher le set décisif.

Celui-ci a été différent du reste du match. Bien que fatigués, les deux hommes ont puisé dans leurs réserves, tout en s'appuyant plus sur leur engagement et leurs forces du moment. Cela leur a permis de gagner facilement leurs trois premiers jeux de service. Puis le fameux septième jeu est arrivé. Après avoir gagné un magnifique point, grâce à un passing de coup droit croisé de défense, Munar a vécu un passage à vide fatal.

Breaké à 3-3, après 3h02 de jeu, il a finalement déposé les armes en premier. C’est dommage car sa partition du jour était celle d’un vainqueur (21 fautes directes seulement, pour 38 coups gagnants), tant dans l’état d’esprit que dans le jeu, où il a montré qu’il avait un bagage technique plus complet que son profil de terrien ne laisse l’entendre.

Malgré ses 49 fautes directes, en partie dues au niveau de son rival, et un dernier jeu accroché qui lui a rappelé celui d’Hambourg dimanche dernier, Tsitsipas a su forcer son destin, avec abnégation. Il peut dire merci à sa tête pour celle-là. Il l'a reconnu après coup : il n'avait jamais joué "un match comme ça avant". Un match où il a trouvé la solution au fond de lui. Peut-être que cette victoire changera quelque chose pour lui en Grand Chelem.