Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Roland-Garros 2024 - Simple messieurs - Pour Djokovic, c'est bientôt l'heure de vérité

Laurent Vergne

Mis à jour 22/05/2024 à 12:50 GMT+2

C'est un Novak Djokovic très moyen qui navigue depuis le début de l'année 2024. Après la perte de son titre à Melbourne au mois de janvier, le numéro un mondial est en sursis. Réserve-t-il le meilleur pour l'énorme programme qui s'annonce, de Roland-Garros à l'US Open ? Possible. A moins qu'un début de déclin ne le guette vraiment. Le temps des réponses arrive.

Novak Djokovic ne peut plus se cacher.

Crédit: Getty Images

Novak Djokovic est-il encore le patron du circuit ? Toujours numéro un mondial, il doit davantage ce statut à son parcours ébouriffant en 2023 (titres à Roland-Garros, l'US Open, Cincinnati, Bercy ou au Masters, finale à Wimbledon) qu'à ses performances depuis le début de l'année 2024. Celle-ci est anormalement (selon ses standards) anémique en termes de palmarès pour le Serbe qui, pour la première fois depuis 2018, au cœur de sa période sombre, va se présenter à Roland-Garros sans le moindre trophée sous le bras depuis le coup d'envoi de la saison.
Mais faut-il vraiment tirer le signal d'alarme pour Djokovic, qui célèbre ce mercredi son 37e anniversaire ? Pas forcément. La première partie de saison est particulière pour lui, dans le sens où elle se résume réellement à un seul tournoi : l'Open d'Australie. Le reste… D'habitude, il triomphe à Melbourne. Cette fois, il a calé en demi-finales face au futur vainqueur, Jannik Sinner. Après quoi Djoko attend. L'attente est terminée et le voilà à l'aube des choses sérieuses.

Le jeu des trois hypothèses

En un peu plus de trois mois et demi, de fin mai à mi-septembre, il va, comme tout le monde, enchaîner les événements de premier plan : Roland-Garros, Wimbledon, Jeux Olympiques, US Open. Un rush d'une incroyable densité, alors que quatre mois s'écoulent entre la fin de l'Open d'Australie et le coup d'envoi des Internationaux de France. Ce sont les quatre mois qui viennent, pas les quatre qui viennent de passer, qui lui permettront, et nous avec, de savoir où en est vraiment le recordman des victoires en Grand Chelem.
On peut envisager trois cas de figure qui, chacun, dessineront à court terme l'horizon, plus ou moins dégagé, du champion de Belgrade. Première hypothèse, il fait chou blanc. Si le titre lui échappe dans l'ensemble de ces quatre échéances, il sera forcément temps de s'interroger. Une saison blanche, à 37 ans, marquerait un énorme pas en arrière. Pas obligatoirement définitif (tout dépendrait alors de l'ampleur des dégâts : combien de finales ? De demies ? Quelle physionomie dans ces défaites ?, etc.) mais forcément significatif.
picture

Novak Djokovic, Rome 2024

Crédit: Getty Images

Si, à l'inverse, on retrouve le Djoko de 2023, tous les doutes seront levés. Ce sera une forme de retour à la normale. Djokovic sera toujours le patron, inexorablement. S'il remporte deux des trois prochains Majeurs (comme l'an dernier sur la même période), les thuriféraires pourront à nouveau chanter tout l'été.
Et le troisième scénario ? Une sorte d'entre deux. Un titre en Grand Chelem, par exemple. Peut-être perdra-t-il sa place de numéro un dans ce cas de figure. De toute façon, peu lui importe à ce stade de sa carrière. Avec 25 titres majuscules, il dépasserait Margaret Court, avec laquelle il codétient pour l'heure le record absolu. Or, codétenir, ce n'est pas son truc, à Djoko. Cela suffirait, sinon à son bonheur, en tout cas à lui permettre de franchir un pas de plus dans la grande histoire de son sport, celle qu'il ne se cache pas de vouloir chasser, encore et encore.

Un client à la Sinner pour le battre en Grand Chelem ?

Puis il y a le bonus olympique. Bien sûr, une saison sans le moindre trophée en Grand Chelem du "Djoker" constituerait un grand bouleversement pour le tennis masculin. Mais l'or olympique serait plus qu'un simple lot de consolation. C'est aujourd'hui le seul trou béant dans son gigantesque palmarès. Nous n'irons pas jusqu'à prétendre que, si le choix lui en était donné, il choisirait les Jeux plutôt que Roland-Garros, Wimbledon ou l'US Open, mais nous ne sommes pas loin de le penser.
A ce stade, Novak Djokovic, en 2024, c'est beaucoup d'interrogations et très peu de réponses. Celles-ci sont sur le point d'arriver. On a hâte et lui aussi, sans doute. Il est compréhensible, au vu du dernier Open d'Australie et des derniers mois, de se poser certaines questions à son sujet. Mais attention, tout de même. Ce n'est pas comme si Djokovic était totalement à la rue, d'autant qu'ils sont nombreux ces temps-ci à naviguer avec des questionnements autour du cou, pour des raisons diverses et variées.
picture

La démonstration de Sinner face à Djokovic en vidéo

Sa semaine à Genève (à suivre sur Eurosport) donnera peut-être quelques signes supplémentaires mais le plus probable est qu'ils ne sont de toute façon pas cinquante à pouvoir le battre dans le contexte d'un tournoi du Grand Chelem, en trois sets gagnants. Ce sera l'affaire d'un costaud, si la chose arrive. A Melbourne, il avait fallu un énorme Sinner pour le déboulonner. A Paris, peut-être faudra-t-il un client du même acabit, ou approchant, pour expédier le tenant du titre sur l'autoroute direction Roissy.
La chose est loin d'être impensable. Mais miser son salaire ou hypothéquer la maison de grand-mère là-dessus contient forcément une part de risque. Ici, c'est Paris. Et même en cas d'échec porte d'Auteuil, il sera un candidat plus imposant encore du côté de Londres ou de New York. Alors, fini, Djokovic ? On demande à voir. Pour le croire. D'ici là, considérons que Djokovic reste Djokovic. C'est plus raisonnable. Si quelqu'un a bien mérité le bénéfice du doute, c'est lui.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité