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Coin de paradis

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/08/2008 à 17:18 GMT+2

Exploit à Flushing Meadows. Julie Coin, issue des qualifications, a battu Ana Ivanovic, N.1 mondiale, au 2e tour de l'US Open (6-3, 4-6, 6-3). C'est seulement sa 2e victoire sur le circuit principal. Au 3e tour, elle jouera contre une autre Picarde : Amél

TENNIS 2008 COIN

Crédit: AFP

US OPEN 2008 - Tableau dames - 2e tour
Julie Coin (FRA, Q) bat Ana Ivanovic (SRB/N.1) 6-3, 4-6, 6-3
Prochaine adversaire : Mauresmo.
> >Revivez le film du match !
Cela restera comme l'un des plus beaux exploits du tennis tricolore à l'US Open. Issue des qualifications, l'étonnante Julie Coin a livré "le match de sa vie" pour éliminer la numéro 1 mondiale Ana Ivanovic au deuxième tour du tournoi. A 25 ans, la 188e joueuse mondiale vient de gagner seulement son deuxième match sur le circuit principal (WTA, hors qualifications). C'est donc sa première participation à un tournoi du Grand Chelem.
Il a fallu trois balles de match à la protégée d'un entraîneur ébahi, Emmanuel Daverdin, pour s'offrir le scalp de la Serbe, fragile N.1 mondiale. Au troisième set, à 5-3, elle sert pour l'exploit. Nerveuse sur la première (40/30), Coin ne peut éviter la double-faute. À sa deuxième opportunité (premier avantage), le challenge vidéo est nécessaire pour confirmer le point d'Ivanovic, c'est sur la ligne. La troisième, en revanche, envoie la Tricolore au 3e tour. Sur un coup droit croisé trop appuyé, Ivanovic devient la première tête de série N.1 depuis Billie Jean King en 1973 à quitter si tôt le tournoi.
"J'espère que je vais rejouer sur ce grand court"
Euphorique comme Séverine Brémond un peu plus tôt, Julie Coin n'a pu s'empêcher de crier. Et il y avait de quoi se lâcher. Malgré un passage à vide dans le deuxième set, qu'elle a perdu 6-4, a aucun moment la Française n'a paru douter. Au contraire. Grâce notamment à un service détonnant, à une balle très lourde et des frappes appuyées sans concession rappelant quelques fois Lindsay Davenport, Coin a fait preuve d'un cran incroyable tout au long du match, inscrivant 19 coups gagnants. En face, la Serbe était trop en retrait, trop effacée et incapable de contrôler le rythme de la partie. 34 fautes directes et huit doubles fautes ont plombé une confiance aléatoire depuis sa victoire à Roland-Garros.
"J'ai bien servi, fait beaucoup d'aces et Ana a fait beaucoup d'erreurs, ça m'a aidé", a admis Julie, incrédule, à la fin de la rencontre. "Jamais je n'aurais pensé faire ça, j'espère que je vais rejouer sur ce grand court", a-t-elle ajouté après avoir reçu l'ovation des spectateurs du central Arthur-Ashe. Une fois remise de ses émotions, l'Amiénoise y retrouvera peut-être une autre Picarde, Amélie Mauresmo. Il y aura donc une Française en seizièmes de finale dans un haut de tableau pourtant très relevé. Serena Williams, qui vise toujours la place de N.1 mondiale, a dû apprécier la performance de Julie Coin. C'est en effet un nouveau coup de massue pour Ana Ivanovic, qui avait déjà perdu sans gloire au 3e tour de Wimbledon face à la Chinoise Zheng Jie, classée 133e mondiale et qui était blessée aux J.O. Le trône WTA est plus que jamais vacant...
JULIE COIN EN BREF
Née le 12 décembre 1982 à Amiens, Julie Coin a longtemps évolué sur le circuit ITF. Parvenue au 615e rang mondial en novembre 2001, elle avait ensuite reculé au 1030e rang de la hiérarchie, fin 2004. La joueuse de l'Amiens AC, soutenue par son entraîneur Emmanuel Daverdin, s'est ensuite illustrée à l'âge de 22 ans aux Contamines, remportant sur le circuit le premier titre de sa carrière. Issue des qualifications à l'US Open 2008, l'admiratrice d'Amélie Mauresmo bat alors, dès le premier tour, l'Australienne Casey Dellacqua (40e mondiale) pour son premier match sur le circuit WTA. Une victoire heureuse, confirmé dans la foulée par le fabuleux exploit face à la numéro 1 mondiale Ana Ivanovic. Coin est aux anges. Mais le rêve est loin d'être terminé. Car, ironie du sort, sa future adversaire n'est autre que la "grande" Amélie Mauresmo, cette joueuse contre qui elle jouait à quinze ans mais qu'elle n'a, depuis, jamais osé aborder.
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