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Coin et le rêve américain

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ParEurosport

Publié 30/08/2008 à 09:00 GMT+2

Après avoir joué le match de sa vie face à Ana Ivanovic, Julie Coin est devenue une joueuse reconnue à New York. Une popularité tardive pour cette Amiénoise de 25 ans qui joue son premier tournoi majeur. Après bien des galères, la voici qui s'avance face

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Crédit: Eurosport

Julie Coin ne sait plus où donner de la tête. Depuis sa victoire sur Ana Ivanovic au 2e tour de l'US Open, la jeune Picarde découvre peu à peu la célébrité d'une joueuse du circuit pro : mille interviews à assurer, coups de fil à gogo, les sollicitations vont bon train pour cette fille qui n'en attendait pas tant. Sortie de l'anonymat d'un seul coup, Julie réalise de plus en plus la portée de son acte. Alors qu'il y a encore une semaine tout le monde la croisait sans même lui prêter attention, Coin est désormais un peu plus dévisagée dans les travées de Flushing Meadows. Une reconnaissance tardive pour cette joueuse de 25 ans qui a failli tout arrêter en début d'année.
Née à Amiens en 1982, cette sportive dans l'âme a commencé par le handball. "Je passais ma vie autour de terrains de hand, j'étais une bonne joueuse, je marquais plein de buts, j'avais un bras. Cela se retrouve d'ailleurs dans mon service, qui est mon point fort." Ce bras, l'Amiénoise a pourtant décidé de l'exploiter dans le tennis, par amour pour ce sport. C'est aussi par amour que sa carrière va faire un bond : en suivant son petit ami aux Etats-Unis en 2002, c'est à l'université de Clemson, en Caroline du Sud, que Julie devient peu à peu une vraie joueuse de tennis. Entraînements réguliers, résultats probants, les efforts consentis payent pour la première fois en 2004 en étant désignée, à 21 ans, joueuse de l'année dans la Conférence régionale. C'est là que les Américains la découvrent une première fois.
Un entraîneur payé à l'heure
Les études terminées avec une maîtrise en mathématiques, tout comme son histoire d'amour, voilà notre jeune héroïne en quête de résultats internationaux. Loin de briller sur le circuit principal, la Française traîne sa bosse sur les tournois secondaires. 2006 est sa meilleure année : elle remporte ses deux premiers titres ITF sur surface dure aux Condamines en juillet, puis à Londres le mois suivant. Ce qui lui fait gagner 600 places au rang WTA. De 1020, la voici à 268e mondiale début 2007. Si elle décroche son 3e titre à Merida, au Mexique, les places sur les tournois les plus importants ne s'ouvrent pas à elle. A chaque fois, elle bute en qualifications : à Budapest, puis à Roland-Garros et l'US Open.
"C'est vraiment dur, le niveau est élevé car c'est l'antichambre de la WTA. Ce ne sont pas toujours des endroits sympas, tu dois t'occuper de tout toute seule, de tes hôtels, de tes avions. Je suis mon propre manager..." Entraînée par Emmanuel Daverdin, qu'elle paye à l'heure, la jeune femme a du mal à tenir le coup. En manque de résultats probants et surtout d'argent, la question fatidique se pose début 2008 : doit-elle continuer ou arrêter ? "Julie est assez émotive. Avec elle, c'est un travail plus psychologique que technique. Un préparateur mental l'aide a transformer le mauvais stress en bon stress, explique son coach. A l'entraînement, elle est rigoureuse et ça fait longtemps qu'elle joue à ce niveau. Mais en match, elle se crispait trop."
40 000 dollars minimum
Quel fut alors le déclic ? Celui que tout joueur attend pour enfin se révéler et donner un vrai sens à sa carrière ? Entrée dans le Top 200 début 2008, un 4e titre ITF à Belfort lui redonne du courage. Deux nouveaux échecs en qualifications de Roland-Garros et Wimbledon n'arrangent rien. Mais l'été 2008 est un peu plus radieux que les précédents pour la Française : un 3e tour en qualifications à Stanford, avec une victoire sur Julie Ditty, 109e mondiale, sa meilleure perf en carrière, et une nouvelle finale ITF à Vancouver. A New York, elle prend confiance tout de suite au 1er tour des qualifications en battant Amanda McDowell (849e). Puis la Française élimine l'une des enfants terribles du circuit, la Bulgare Sesil Karatantcheva (173e), ex-numéro 35 mondiale et quart de finaliste à Roland-Garros en 2005 avant d'être contrôlée positive. Et vendredi dernier, son premier grand pas est franchi : elle décroche son premier billet pour un tableau principal WTA et de Grand Chelem face à la Britannique Elena Baltacha, 136e et tête de série N.25, battue au tie-break du troisième set... C'est la seule Française à sortir des qualifications new-yorkaises, l'histoire était en marche. Une nouvelle fois sur ce sol américain qui lui a tant apporté.
Casey Dellacqua au 1er tour principal, Ana Ivanovic au 2e... Le rêve se poursuit pour Julie, qui est obligée d'annuler son billet d'avion pour un retour en France tous les deux jours depuis que ses exploits s'enchaînent. Mais qu'importe de dépenser 80 euros pour repousser sa date de départ, quand on est sûr d'engranger désormais au moins 40 000 dollars : c'est maintenant à Amélie Mauresmo qu'elle va devoir faire face, malgré tout le respect qu'elle lui voue. Une Picarde comme elle qui ne l'avait plus croisée depuis leur adolescence, bien avant ce match du 3e tour. L'ex-N.1 mondiale, qui est venue saluer sa compatriote avant son exploit face à Ivanovic, va indéniablement apprendre à la connaitre un peu mieux, samedi lors de leur toute première confrontation au plus haut niveau. Qui l'eût cru il y a encore quelques jours ? Pas Julie en tout cas.
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