Ce sera Djokovic-Nadal

Novak Djokovic (RUS, 12) bat Roger Federer (SUI, 2) 5-7, 6-1, 5-7, 6-2, 7-5.Prochain adversaire: Nadal
Face-à-face : 10/6.

Roger Federer pensait tenir la clef du central. Après six finales consécutives, le Suisse y a vécu sa seconde défaite en cinq sets. Cette fois-ci, c'est en demi-finale que sa route s'achève. Novak Djokovic, battu par le Suisse ici-même en 2007 (finale), 2008 et 2009 (demi-finale), a vécu une des plus belles émotions de sa carrière en sauvant deux balles de match avant de faire plier le maître des lieux. Comme face à Juan Martin Del Potro l'an passé, Federer n'a pas tenu la distance. La nouvelle génération, celle de Nadal ne l'oublions pas, marque son territoire. Ce sera donc une finale inédite, mais pas celle que le public de Flushing Meadows, qui avait pris fait et cause pour Federer, attendait...

Roger Federer pensait certainement tenir aussi la clef du match. Après un début de match tactiquement irrationnel, où les deux joueurs ont rivalisé de vitesse et de puissance, où Federer semblait lâcher ses coups avec plus ou moins de chance, comme à l'entraînement, les deux joueurs se sont installés dans une "routine". Federer provoquait l'orgueil de son jeune adversaire dans des duels frontaux, préférablement en coup droit (fin du premier set, à 5-5, break pour le Suisse, puis fin du troisième à 5-5, break à nouveau), pour ensuite s'octroyer un set de "repos".

Dans la dernière manche, Roger a cru refaire le coup à 4-5 quand il a obtenu deux balles de match à 15/40 sur service adverse. Djokovic a défié l'autorité et ses propres démons pour effacer de belle manière ses balles de match et gagner la rencontre dans la foulée. "Je ne sais pas comment j'ai fait, a indiqué Djokovic. C'est dur de décrire le sentiment qui m'habite, il y a dix minutes j'étais à un point de perdre le match. C'est incroyable. C'est un plaisir de jouer ce type de match, le genre de match dont tu te souviens toute ta vie.Sur les balles de match (de Federer), je fermais mes yeux et je tapais aussi fort que possible mon coup droit", a-t-il raconté sur le court.

Avec un break d'avance face à un Federer déchaîné mais imprécis, Djokovic aurait pu remporter la première manche. Un jeu de service catastrophique à 5-5 lui avait ôté le goût de l'impertinence. C'est pourtant, malgré la répétition de cette défaillance dans la troisième manche, la constance du Serbe qu'il faut louer. Devant les fulgurances ponctuelles de Federer, il a su garder son calme et son schéma de jeu. Bloquer le Suisse dans son mouvement vers l'avant et croire en son tennis, tout simplement, malgré les points perdus lors de ces fameux duels dans l'axe d'une intensité rare, et toujours déclenchés par Federer.

Sur l'ensemble de la rencontre, Djokovic a mieux tenu la balle dans le court. Avec 66 fautes directes et 48 points gagnants, Federer a perdu l'autorité qui était la sienne à l'US Open. Son très bon tournoi n'augurait pas d'une bataille perdue avec autant de déchets. "J'ai évidemment raté trop de coups droits en fin de match mais Novak a su me pousser à l'erreur, il faut lui rendre hommage, a déclaré le Suisse. Je n'impute pas la faute à mon coup droit, c'est le tennis, c'est comme ça." Il laisse un stade déçu de manquer l'affiche de la décennie (New-York ne verra pas encore de finale Nadal-Federer), mais qui aura un nouveau vainqueur à célébrer dimanche. "Rafa joue un tennis fantastique cette année, il est en quête d'un Grand Chelem, je vais faire de mon mieux pour récupérer et être prêt", a expliqué le Serbe qui a dû batailler près de quatre heures alors que l'Espagnol avait plié son affaire en un peu plus de deux heures, plus tôt dans la journée.

Rafael Nadal (ESP, 1) bat Mikhail Youzhny (RUS, 12) 6-2, 6-3, 6-4
Face-à-face : 8/4.