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Alexander Zverev, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?

Laurent Vergne

Mis à jour 28/08/2017 à 16:16 GMT+2

US OPEN - Hors Grand Chelem, Alexander Zverev signe une campagne 2017 qui n'a rien à envier à Rafael Nadal ou Roger Federer. Mais dans les tournois majeurs, le jeune Allemand fait encore ses 20 ans. Tel sera l'enjeu de l'US Open pour lui : franchir un cap sur une scène majuscule. Il en a les moyens.

Alexander Zverev

Crédit: Imago

Il y a des joueurs sur qui se portent des attentes colossales. Parce qu'ils ont été très forts, très jeunes. Parce qu'ils dégoulinent de "talent", ce mot derrière chacun met un peu ce qu'il veut, mais qui impose une forme d'évidence du potentiel. C'est d'une certaine manière injuste mais, après tout, certains aimeraient bien, à la sortie de l'adolescence, figurer dans une telle catégorie. Elle leste leurs épaules d'un poids dont ils se passeraient, mais c'est là le revers de la médaille de leurs promesses. Il est d'ailleurs assez rare que ces joueurs ne s'avèrent pas, au minimum, de futurs très, très bons joueurs. Quand ils ne deviennent pas des immenses champions.
Alexander Zverev est le dernier en date dans cette lignée. Le jeune Allemand, 20 ans depuis le printemps, est présenté depuis un petit moment maintenant comme un futur crack. Peut-être un numéro un mondial en puissance. En 2017, il n'a rien fait pour infirmer le présage. 24e mondial à l'amorce de cette saison, il pointe déjà au 6e rang. Sachant que, devant lui figurent encore Novak Djokovic et Stan Wawrinka qui vont mécaniquement rétrograder dans la hiérarchie, Zverev est d'ores et déjà virtuellement Top 4 et sa première participation au Masters est quasiment acquise.
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Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

16 joueurs ont joué des quarts en Grand Chelem en 2016… mais pas lui

Mieux, au classement ATP Race, soit sur les points pris uniquement depuis le 1er janvier, le frère cadet de Mischa apparait même sur le podium, derrière l'infernal tandem Nadal-Federer. Cette saison, Sascha Zverev a brisé une première barrière en remportant ses deux premiers Masters 1000, l'un sur terre à Rome, l'autre sur dur à Montréal. Deux titres à 20 ans dans cette catégorie de tournois, c'est du jamais vu depuis dix ans, quand Djokovic s'était imposé à Miami puis Montréal l'année de ses 20 ans.
Il lui reste encore une carence à gommer pour se rapprocher définitivement des sommets. Mais elle est de taille. Pour l'heure, le prodige hambourgeois n'a pas mis ses résultats en Grand Chelem en adéquation avec le reste de ses performances. C'est aujourd'hui ce qui le sépare encore de Nadal et Federer. Si l'on prend en compte le classement 2017 hors Grand Chelem, Zverev est quasiment à hauteur de l'Espagnol (3985 points contre 3850) et devant le Suisse (3145). S'il se met à carburer dans les plus grands tournois du circuit, il pourra donc briguer la première place mondiale. Mais c'est encore un énorme "si".
On attend toujours de le voir, au moins, en quarts de finale dans un tournoi majeur. A Wimbledon, au mois de juillet, c'était même la toute première fois de sa carrière qu'il atteignait la deuxième semaine. Cette saison, 16 joueurs ont atteint les quarts en Grand Chelem. Parmi eux, son frère Mischa, Pablo Carreno Busta ou encore Gilles Müller, des joueurs à qui le jeune Zverev n'a rien à envier, et c'est peu de le dire.
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Nadal et Zverev ont offert le match du tournoi jusqu'à présent : les temps forts en vidéo

Il y a encore deux Zverev

Certes, il y a des éléments conjoncturels. A Melbourne, il a dû affronter Nadal dès le troisième tour. Mais le voir tomber d'entrée contre Verdasco à Roland-Garros était une déception, même si l'Espagnol a une vraie réputation de coupeur de tête. A Wimbledon, Raonic lui a barré la route des quarts, encore en cinq sets. A New York, il n'aura plus l'excuse de l'inexpérience, ni celle de son classement. Tête de série numéro 3, il est protégé dans cet US Open. Et dans ce bas de tableau déserté par Andy Murray, où ne figurent ni Nadal ni Federer, il n'est même pas loin de faire office de principal favori. Il sera d'ailleurs intéressant de voir comment il gère ce statut, légitime au vu des forces en présence et de son récent titre à Montréal.
Au vu de son ascension des derniers mois, il n'y a aucune, mais alors vraiment aucune raison pour que Zverev ne devienne pas un acteur majeur en Grand Chelem dans un avenir proche. Tôt ou tard, on le verra en quarts, et même dans le dernier carré et plus loin si affinités. Si ce n'est aujourd'hui à Flushing, ce sera demain à Melbourne ou après-demain à Paris ou Londres. Cela ne peut pas ne pas arriver. Dans l'immédiat, ce qu'on attend de lui, et il a sans aucun doute les mêmes exigences envers lui-même, c'est au minimum de franchir un cap. Une sortie de route prématurée en première semaine le laisserait avec un bilan en Grand Chelem bien maigrichon au regard du reste de son bilan 2017. Il y a encore deux Zverev. New York pourrait permettre de les réconcilier.
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Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

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