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Lucas Pouille était en quête de confirmation, il a accumulé les déceptions

Lucile Alard

Mis à jour 05/09/2017 à 09:23 GMT+2

US OPEN - Après ses deux quarts de finale en 2016 en Grand Chelem, 2017 devait être l'année de la confirmation pour Lucas Pouille. Elle a pour le moment surtout été marquée par des déceptions dans les tournois majeurs.

Lucas Pouille en 2017 à l'Open d'Australie.

Crédit: Getty Images

Il y a un an jour pour jour (4 septembre 2016), Lucas Pouille fêtait le plus bel exploit de sa carrière. Une victoire, au bout du 5e set, face à Rafael Nadal pour s'offrir un quart de finale à l'US Open. 365 jours plus tard, le Français n'a plus vraiment la tête dans les étoiles. Le joueur que l'ATP avait désigné comme "plus belle progression de l'année" à la fin 2016 n'a pas poursuivi sa montée en puissance. Pire, si l'on s'en tient à ses résultats en Grand Chelem, le Français a vécu une année beaucoup moins concluante. Il avait une belle occasion de s'affirmer à l'US Open. Mais il n'a pas su saisir l'opportunité qui lui tendait les bras.
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A trop gâcher, Pouille repart avec ses regrets : les temps forts de son élimination

Ses résultats en Grand Chelem ont marqué un coup d'arrêt assez net. Avant de lancer sa saison, il restait sur deux quarts de finale, à Wimbledon et à Flushing Meadows. Son élimination en huitièmes de finale, dimanche, face à Diego Schwartzman restera sa meilleure performance dans cette catégorie de tournoi. Il n'a toujours pas passé le premier tour de l'Open d'Australie. En termes de performance propre, il a connu le meilleur Roland-Garros de sa carrière. Mais étant donné son nouveau statut, son 3e tour ne peut pas le satisfaire.
20162017
Open d'Australie1er tour1er tour
Roland-Garros2e tour3e tour
Wimbledon1/4 de finale2e tour
US Open1/4 de finale8e de finale
L'an passé, Lucas Pouille avait su se surpasser pour entamer sa nette progression. Que ce soit au All-England ou à New York, il avait battu des joueurs mieux classés que lui pour se frayer un chemin vers les quarts. Cette saison, il a systématiquement été éliminé par des joueurs en dessous de lui dans la hiérarchie lors des Grands Chelems. Alexander Bublik (207e alors) et Jerzy Janowicz (141e) ne faisaient même pas partie du top 100 quand ils l'ont battu à l'Open d'Australie et à Wimbledon. Son nouveau statut, Pouille n'a pas réussi à l'assumer dans les tournois qui comptent.
Beaucoup de tristesse et de déception
La défaite à l'Open d'Australie mise à part (il était blessé), il a toujours perdu des matches à sa portée. A Wimbledon, il a laissé les deux premiers sets au tie-break (7-6, 7-6, 3-6, 6-1), face à Schwartzman, il a eu un break d'avance dans chaque set et il n'a cédé qu'au cinquième à Roland-Garros. De quoi avoir une belle pelletée de regrets. "Il y a beaucoup de tristesse et de déception, a-t-il par exemple reconnu après sa défaite à l'US Open. Je suis passé à côté d'une belle occasion, même si c'est un très, très bon joueur de tennis. J'aurais pu faire un meilleur match."
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Pouille : "Beaucoup de déception et de tristesse"

Le contexte, avec un tableau particulièrement ouvert, a peut-être pesé même s'il a vivement démenti cette hypothèse : "A aucun moment, je n'y ai pensé, moi, il y a encore de bons joueurs en course, même si les tout meilleurs ne sont pas là." Mais cette série de défaites face à des adversaires abordables a montré que le Français avait des difficultés à conclure quand il se savait attendu. Sa légèreté et son imperméabilité au stress, le mal qui hante bien des Français, avaient été salués après ses six mois remarquables en 2016. Il n'a pas retrouvé cet état d'esprit.

Aucune victoire sur un joueur du Top 10 en 2017

Lui-même expliquait ainsi son revers à Roland-Garros. "J'avais à cœur de bien faire, de bien jouer ici, d'aller le plus loin possible, mais je n'ai pas réussi à gérer comme j'aurais dû la tension pour avoir les moyens de terminer le match à 100% de mes capacités" analysait-il à la sortie du court, terrassé autant par Albert Ramos-Vinolas que par ses crampes liées à la crispation. Son entraîneur, Emmanuel Planque, a aussi pointé cette incapacité nouvelle à gérer les grands matches après l'élimination à l'US Open : "On a fait deux quarts l'an dernier. On espérait bien plus cette année, on n'a pas réussi. C'est un échec, c'est mon échec aussi. (...) Les meilleurs arrivent souvent à être dans un état émotionnel propice à la performance. Nous on est encore dans une phase d'apprentissage."
Lucas Pouille sait pourtant qu'il est capable de battre les hommes forts du circuit (trois victoires contre des joueurs du top 10 en 2016, aucune cette année et Richard Gasquet est le seul Top 20 à son palmarès). Sauf qu'il a souvent eu du mal à tenir son rang en 2017. D'autant plus rageant qu'un paquet de certitudes dans le tennis se sont envolées cette année avec les difficultés de certains cadors. Il y avait des opportunités à saisir.
Alexander Zverev en a ainsi profité pour remporter ses deux premiers Masters 1000. Grigor Dimitrov a fait son bonheur avec un seul. Lucas Pouille a rejoué une demie (à Monte-Carlo, perdue contre un joueur un peu moins bien classé) mais a connu trois défaites lors de son entrée en lice dans cette catégorie de tournoi. A 23 ans, celui qui va sortir du Top 20 lundi a le talent pour aller plus loin. Il lui faudra apprendre à gérer le costume de favori lors des matches qui comptent. Cette saison, il pourra relativiser ses résultats en dents de scie en se rappelant qu'il a rajouté deux lignes à son palmarès. Seul lui peut savoir si c'est un lot de consolation suffisant.
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Lucas Pouille à Stuttgart.

Crédit: Getty Images

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