Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Federer, des statistiques cataclysmiques pour une déroute sortie de nulle part

Jérémy Baudu

Mis à jour 04/09/2018 à 15:37 GMT+2

US OPEN – Roger Federer n'est plus présent dans le tableau masculin à New York. Eliminé en huitièmes de finale par le surprenant John Millman, le Suisse a joué l'un de ses plus mauvais matches à l'US Open, et plus généralement en Grand Chelem. Et pourtant, cette défaite était très difficile à anticiper à bien des égards.

Roger Federer of Switzerland reacts during his men's singles first round match against Yoshihito Nishioka of Japan on Day Two of the 2018 US Open at the USTA Billie Jean King National Tennis Center on August 28, 2018

Crédit: Getty Images

Voir Roger Federer quitter l'US Open dès les huitièmes de finale a fait l'effet d'une bombe dans les travées de Flushing Meadows tard dans la nuit de lundi à mardi. Personne n'avait vu venir la déroute du numéro deux mondial, battu en quatre manches par John Millman (3-6, 7-5, 7-6(7), 7-6(3)), alors que tout le monde l'annonçait déjà en quart de finale pour un duel explosif face à Novak Djokovic. Mais un improbable Australien est venu contrarier les plans de la planète tennis en s'offrant la plus belle victoire de sa carrière. Un scénario imprévisible tant le contexte avant le match était largement en faveur du quintuple vainqueur du Grand Chelem new-yorkais.

Le novice Millman

Selon la logique du tableau masculin, Roger Federer aurait dû retrouver Fabio Fognini en huitième de finale, mais la réalité du terrain en a décidé autrement. Le Suisse a finalement hérité de John Millman, un joueur australien de 29 ans totalement novice à ce niveau. Il n'avait en effet jamais été aussi loin dans un tournoi du Grand Chelem. 55e joueur mondial, un palmarès vide de titre et aucun top 10 à son tableau de chasse... Millman ne semblait pas avoir la tête du parfait coupeur de tête. Surtout, Roger Federer restait sur 40 victoires et aucune défaite face à des joueurs hors du top 50 à l'US Open.
Même en se montrant peu flamboyant à Cincinnati, le Bâlois avait tout de même signé une finale dans l'Ohio et avait rassuré sur son niveau de jeu en signant une belle première semaine à Flushing Meadows. Aucun set concédé et une démonstration de force face à Nick Kyrgios au 3e tour, Roger Federer était visiblement fin prêt pour une balade de santé face à Millman. Une mise en bouche idéale pour parfaire les derniers réglages avant de retrouver Novak Djokovic. Mais l'humidité new-yorkaise et le service du Suisse en ont décidé autrement.
picture

Une entame maitrisée et puis Federer a totalement déjoué... Le résumé d'une improbable défaite

Le coup de la (grosse) panne au service

En entrant sur le court la nuit dernière, Roger Federer ne pensait sans doute pas jouer l'un des pires matches de sa carrière en Majeur, personne n'y pensait, et pourtant... 49%, c'est le pourcentage de premières balles de Roger Federer lors de ce huitième de finale. Le Suisse n'était pas descendu en dessous de 58% pendant ses trois premiers tours dans cet US Open. On sait que quand le numéro deux mondial est en difficulté, il s'en sort très souvent grâce à sa première balle, mais il n'a pas pu compter dessus la nuit dernière pour se sauver. 49%, c'est son deuxième plus bas pourcentage de premiers services à Flushing Meadows (derrière un 47% face à Agassi en... 2001), et son cinquième plus bas en Grand Chelem.
En plus d'une défaillance de sa première balle, Roger Federer a réalisé dix doubles fautes ! Enorme lorsqu'on connait la qualité de service du Suisse, plus du genre à claquer des aces qu'à arroser le court. En cumulé, il n'avait commis que neuf doubles fautes lors de ses trois premiers tours à Flushing Meadows. Avec dix en un seul match, il a égalé sa deuxième pire performance dans ce domaine à New York (il en avait fait 11 lors de sa finale perdue en 2009 face à Juan Martin Del Potro).

76 fautes directes...

Egalement gêné par la forte humidité, Roger Federer a voulu raccourcir les échanges et s'est souvent trop précipité face à Millman. Résultat, un manque de précision et de lucidité qui ont découlé sur 76 fautes directes de la part du numéro deux mondial. Jusqu'à présent, il n'avait pas dépassé les 39 sur cet US Open, c'était contre Benoît Paire. Le Suisse a notamment manqué une balle de 5-2 dans la quatrième manche d'un smash facile déposé dans le filet, symbole d'un Federer maladroit et pas au mieux.
Difficile de prévoir une telle déroute, donc, surtout quand on sait que le numéro deux mondial est un modèle de régularité en Majeur. Avant la nuit dernière, il n'avait perdu que trois fois en huitièmes de finale depuis son premier titre du Grand Chelem en 2003. C'est même la première fois depuis 2013 qu'il n'est pas présent en quart à l'US Open, un sacré coup d'arrêt que personne n'avait vu venir, peut-être même pas son improbable bourreau du soir.
picture

Roger Federer accuse le coup physiquement lors de son 8e de finale contre John Millman à l'US Open

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité