US OPEN - 1er tour : Garcia autoritaire face à Rakhimova, Moutet profite de l'abandon de Wawrinka, Bonzi étouffe Humbert

L'autre duel franco-français de ce 1er tour, entre Benjamin Bonzi et Ugo Humbert, s'annonçait indécis et il l'a été. Le premier nommé, plus en confiance, l'a finalement emporté après un joli duel en cinq sets et 3h32 de jeu mais le Messin s'est bien battu et a montré quelques jolies facettes de son talent.

Humbert, qui a remonté deux sets de retard, pourra néanmoins regretter ce 1er set dans lequel il a mené 5-3. Rapidement distancé dans le 5e set, il n'était pas loin de débreaker à 4-2 lorsqu'il a mené 0-30 sur le service de Bonzi. Mais le Nîmois a su se montrer intraitable à chaque fois pour remporter son premier match à l'US Open et s'offrir un choc face à Nick Kyrgios au 2e tour.

Hugo Gaston était arrivé à Flushing Meadows sans beaucoup de confiance et ça s'est senti. Le lutin gaucher s'est incliné en trois sets face à Alexander Bublik sans jamais vraiment existé. Le premier US Open du 72e mondial a donc tourné court. Cela vient clore une campagne assez décevante en Grand Chelem. Le Français de 21 ans a joué pour la première fois cette saison les quatre tournois majeurs avec pour meilleur résultat le troisième tour atteint à Roland-Garros. Il avait perdu d'entrée à l'Open d'Australie et au deuxième tour à Wimbledon.

Caroline Garcia a un statut à assumer, celle de lauréate de Cincinnati, et donc d'outsider plus que sérieuse dans cet US Open. Et visiblement, il ne la gêne pas pour le moment. Opposée à la Russe Kamilla Rakhimova (90e joueuse mondiale) pour son entrée en lice, la Lyonnaise a fait preuve d'une grande autorité pour s'imposer en deux manches et 1h22 de jeu (6-2, 6-4).

Dans la lignée de ce qu'elle avait montré la semaine dernière, la 17e joueuse mondiale a joué très juste la grande majorité du temps. Régulière et efficace, la Tricolore n'a pas laissé le doute s'installer quand de (petites) portes se sont entrouvertes sur sa mise en jeu, qu'elle a réglée dans la seconde manche – 76% de premières, contre 53% dans le premier set. Malgré une légère baisse de régime en fin de match, elle a réussi à boucler comme à Cincinnati : sur son service, en menant un set 5-4. Pourvu que la comparaison aille plus loin. Pour cela, il lui faudra d'abord écarter une autre Russe au 2e tour, Anna Kalinskaya.

Après deux sets très accrochés dont il s'est sorti vainqueur (6-4, 7-6), le Français, 112e joueur mondial, s'est qualifié au 2e tour en profitant de l'abandon de Stan Wawrinka à l'issue du tie-break clôturant la deuxième manche. Présent à New York pour la cinquième fois de sa carrière, le Lucky Loser a parfaitement géré son début de rencontre contre le gagnant de l'US Open 2016, en le breakant par deux fois pour faire la course en tête (6-4).

La seconde manche a été un énorme bras de fer entre les deux joueurs, qui n'ont jamais lâché le moindre jeu de service jusqu'à l'inévitable tie-break, où tout pouvait basculer. Mais c'est bien le Suisse qui a craqué, physiquement (6-4, 7-6). Devant ces deux sets à remonter, Stan Wawrinka a préféré offrir un petit peu de repos à son corps, meurtri depuis une lourde blessure au début de l'année 2021. Au 2e tour, Corentin Moutet, qui s'est appuyé sur un premier service solide (77%), rencontrera le vainqueur de la rencontre opposant le Tchèque Tomas Machac au Néerlandais Botic van de Zandschulp.

Quel destin pour Hugo Grenier ! Eliminé au 3e tour de qualifications de cet US Open il y a trois jours, le Français a profité du forfait de Pablo Andujar pour finalement intégrer le tableau principal pour la première fois de sa carrière, à 26 ans. Et le 119e joueur mondial a on ne peut mieux rentabilisé ce petit coup de pouce du destin en dominant Tomas Etcheverry, 86e à l'ATP.

Il a fallu près de 3h au Tricolore, auteur de 37 coups gagnants (contre 32), pour prendre la mesure de son adversaire. Et du temps pour se régler. L'Argentin en a profité pour remporter la première manche après avoir capitalisé sur un break précoce. Mais Etcheverry a fini par être pénalisé par ses trop nombreuses fautes : 48 au total, soit 17 de plus que son adversaire. Le prochain adversaire de Grenier devrait lui faire moins de cadeaux : il s'agira du 14e joueur mondial, Matteo Berrettini.

Voilà plus de trois ans que les deux joueurs avaient livré leur première confrontation sur le circuit, qui avait tourné à l'avantage de Quentin Halys lors... d'un challenger à Glasgow. Nul doute que l'un come l'autre se souviendront bien plus que cet après-midi sous le soleil américain, qui a tourné à l'avantage d'Arthur Rinderknech, 58e joueur mondial. Son adversaire, 76e à l'ATP et issu des qualifications, avait pourtant mieux démarré en s'offrant la première manche.

Il s'est même offert une balle de deuxième manche, à 6-5, mais a manqué l'occasion. Le tournant de la rencontre, indéniablement. Car Rinderknech s'est montré beaucoup plus solide dans le tie-break qui a suivi, puis jusqu'au terme de la rencontre, avec une un break d'entrée dans la troisième manche puis un quatrième set tranquille. Halys a trop multiplié les fautes pour espérer mieux (65 contre 23). Son aîné, lui, aura fort à faire au 2e tour, face au numéro 1 mondial et tenant du titre Daniil Medvedev.

Elle était en forme comme en atteste sa récente demi-finale au tournoi de Granby, sa première sur un tournoi 250, à seulement 19 ans. Mais Diane Parry a subi un petit coup d'arrêt en disant aurevoir à New York dès le premier jour, battue par la Chinoise Xiju Wang qui la suit d'une place au classement mondial (75e contre 74e), 5-7, 6-3, 6-3.

Après une première manche très disputée et finalement remportée au forceps 7-5 au moyen d'un seul break réussi au 12e jeu, la Boulonnaise a pourtant entrevu la victoire lorsqu'elle a mené 3-2 dans le 2e set. Mais elle s'est ensuite progressivement étiolée face aux frappes puissantes de la jeune gauchère chinoise de 21 ans qui s'est imposée en 2h28 et qui aura donc l'honneur de défier Maria Sakkari au 2e tour.

Un match très difficile à lire. Voilà ce que nous ont proposé Harmony Tan et Bianca Andreescu sur le GrandStand. La Française, huitième de finaliste à Wimbledon, a d'abord été totalement dépassée, concédant une "bulle" dans la première manche, durant laquelle elle n'a glané que huit minuscules points. Une claque qui, plutôt que de l'abattre, lui a servi d'électrochoc pour remporter le deuxième set, qui fut le plus disputé de la rencontre.

Mais le break concédé d'entrée de troisième manche lui a fait très mal. D'autant qu'en face, la 48e joueuse mondiale, battue par Caroline Garcia en finale de Bad Homburg au début de l'été, s'est montrée absolument intraitable sur son service, avec 73% de premières balles dans la troisième manche, toutes suivies d'un point remporté. La Canadienne pourrait se frotter à une adversaire d'un autre calibre au 2e tour : la Brésilienne Beatriz Haddad Maia, 15e joueuse mondiale.

Il n'y a pas eu de miracle. Issue des qualifications, Léolia Jeanjean n'a jamais réussi à ne serait-ce que menacer l'Américaine Coco Gauff, tête de série numéro 12. Apparue sur le circuit principal lors du dernier Roland-Garros, la Française de 27 ans a été acculée dès son entrée sur le court, s'inclinant en 1h20 de jeu.

Impressionnante au service avec seulement sept petits points perdus lors de ses engagements, la dernière finaliste du Grand Chelem parisien ne vise qu'une seule chose : un premier titre en Majeur, à tout juste 18 ans. Cela passera par un affrontement dès mercredi face à la Roumaine Elena-Gabriela Ruse ou l'Australienne Daria Saville.

Il n'y a pas eu de miracle non plus pour Oceane Dodin qui, comme la plupart des Françaises sur cet US Open, avait hérité d'un 1er tour particulièrement corsé face à la finaliste sortante, Leylah Fernandez.

La gauchère canadienne, tête de série n°14, a retrouvé sa belle patte gauche et a globalement dominé les débats face à la Nordiste qui a toutefois eu une occasion de la faire douter, lorsqu'elle a mené 3-2 (break) dans le 2e set. Dommage. Mais logique, et honorable.