US Open | Jannik Sinner l'emporte en finale face à Taylor Fritz et remporte son deuxième titre du Grand Chelem

Jannik Sinner ne s'est pas écroulé au sol. Il n'est pas tombé à genoux. Il n'a pas pleuré. Il a simplement levé les bras, après avoir fait son travail proprement. Ce ne fut pas une grande finale, un peu à l'image de cet US Open qui ne laissera pas une empreinte impérissable dans l'histoire du jeu. Mais Jannik Sinner s'en moque et il a bien raison. L'Italien, en vrai numéro un mondial, a dominé son sujet et les débats dimanche soir face à un Taylor Fritz trop friable. Vainqueur en trois sets (6-3 6-4, 7-5) et 2h16 de jeu, Sinner double sa mise après sa victoire en début d'année à Melbourne. En patron, vraiment.

Dès l'entame du match, le leader du classement ATP a marqué son territoire. Il a beau être le plus jeune des deux, il est aussi le plus capé. Contrairement à Fritz, il avait déjà l'expérience d'une finale majeure, et cela s'est senti en début de rencontre. Trop limité et trop prévisible, le Californien, premier finaliste US à New York depuis Andy Roddick en 2006, a balbutié son tennis tout au long d'un premier set où il a notamment été catastrophique au service. Sa première balle, base de son jeu, était passée du statut d'atout majeur à celui de boulet au pied (seulement 38% de premières).

Le deuxième acte fut plus accroché pendant neuf jeux, avec deux serveurs très tranquilles sur leurs mises en jeu respectives. Mais alors qu'on semblait se diriger vers un tie-break, il a suffi d'un mauvais jeu de Taylor Fritz pour ouvrir la porte à Jannik Sinner, trop heureux de s'y engouffrer. C'est aussi cela, la force d'un numéro un mondial. Il n'est pas nécessaire de tutoyer les étoiles en permanence. Sinner n'en a pas eu besoin, ni dans cette quinzaine ni dans cette finale. Mais son niveau moyen était tellement supérieur à celui de ses adversaires ces deux dernières semaines, y compris du dernier d'entre eux.

Avec deux sets de handicap, Fritz était dans une situation inextricable. Sinner avait conquis son premier Grand Chelem en Australie contre Daniil Medvedev en perdant les deux premiers sets de la finale, mais chacun sentait que ce scénario ne se répèterait probablement pas. Taylor fritz a pourtant tenté de réveiller ce match et le public du court Arthur-Ashe et, après avoir manqué trois balles de break dès le premier jeu du troisième set, il a enfin mis le feu en breakant à 3-3 grâce notamment à deux points extraordinaires. A 5-3, il pouvait à nouveau y croire. Au moins un peu.

C'est là que Sinner a été le plus grand et que Fritz s'est à nouveau senti tout petit, comme en début de match. Tennistiquement et mentalement, l'Italien a placé un dernier coup d'accélérateur pour éteindre ce début d'incendie et débreaker avant de finir sur un nouveau et ultime break à 6-5. Celui de trop pour son adversaire. En dépit de ce regain de flamme dans la dernière ligne droite, il n'y a en réalité jamais eu photo dans cette finale de petite envergure. A tout juste 23 ans, Jannik Sinner s'affirme réellement comme le patron du tennis mondial. Lui qui n'a pas perdu une seule finale en 2024 peut envisager la suite avec sérénité. Et dire qu'il peut faire encore mieux que ce qu'il a montré cette année à Flushing...