Alex de Minaur, l'homme le plus rapide du circuit ATP : "En faisant un sprint contre lui, son coach s'est claqué"
En lice pour sa première demi-finale en Grand Chelem face à Felix Auger-Aliassime ce mercredi, Alex De Minaur continue de surprendre les observateurs. L'Australien, 8e mondial, n'a pas un coup qui sort de l'ordinaire et n'a jamais été vu comme un crack en formation. Mais son arme est fatale : ses jambes. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que sa vitesse de déplacements est irréelle.
Alex de Minaur, l'homme le plus rapide du circuit ATP
Crédit: Getty Images
Tout le monde n'a retenu que ça. Le dépit d'Alejandro Davidovich Fokina en finale de Washington après une balle de match ratée. La malédiction qui entoure l'Espagnol, toujours privé de titre sur le circuit – une rareté pour un membre du Top 20 -, et cette balle de match où il pensait avoir fait le plus dur avant de voir la balle revenir dedans pour un petit centimètre. Mais peut-être faut-il désormais prêter attention à autre chose : la vitesse des déplacements de De Minaur.
C'est une habitude chez lui. S'il n'est clairement pas le joueur le plus spectaculaire du circuit, il possède en revanche un panthéon personnel de points mythiques délirants. Parce que les rallyes constituent l'ADN de son jeu et parce qu'il a les jambes pour tout ramener, ou presque. Tiafoe, Zverev, Nadal, Djokovic : ils ont tous été dégoûtés, au moins une fois, par la couverture de terrain de l'Australien.
C'est le genre de mecs que tu croises à 16 ans et tu ne penses jamais qu'il sera aussi fort
C'est sûr, ce n'est pas flashy. Mais qu'est-ce que c'est efficace. La preuve, en 2025, seuls Carlos Alcaraz (58), Alexander Zverev (45) et Taylor Fritz (42) ont gagné plus de matches que lui (41) sur le circuit. L'an passé, il était déjà celui qui avait remporté le plus de breaks sur le circuit alors que sa vitesse moyenne en retour était sensiblement la même que celle du circuit. Autrement dit, quand De Minaur retourne, il est très difficile d'obtenir des points gratuits.
Dans une discussion avec Nick Kyrgios, Patrick Mouratoglou résumait bien l'OVNI De Minaur. A la question de savoir si c'était bien lui le plus rapide sur le circuit, devant le Gaël Monfils des grandes années, il se mouillait : "Sans doute que s'ils font un sprint de 20m, Gaël gagnera, expliquait le technicien. Mais les déplacements sur le court… C'est presque ridicule tellement il est fort. Et sur chaque point, il est toujours là. C'est le genre de mecs que tu croises à 16 ans et tu ne penses jamais qu'il sera aussi fort. Il n'a pas beaucoup de puissance, une technique étrange et il n'était spécialement impressionnant dans les déplacements. Ce n'est que du travail".
Ses coaches ne diront pas autre chose, surtout pas l'Espagnol Adolfo Gutierrez qui le suit depuis qu'il a… 9 ans. "Pendant la dernière intersaison, sur un court à Monaco, Adolfo a voulu faire un sprint de 30 mètres contre lui, se marrait son physio Emilio Poveda pour l'ATP en mars dernier. Pas pour le battre mais juste pour donner à réfléchir à Alex. Il s'est claqué, rien de grave mais ça lui a pris quelques semaines pour revenir".
Du travail, du travail et.. du travail
Les exemples sont légion à l'écouter. "On a pris un deuxième coach physique, Fran, un ami à moi, expliquait-il encore. On se met ensemble pour défier Alex. Par exemple, quand on fait des séries, l'un court la première partie et l'autre la deuxième. Evidemment, Alex gagne toujours. La dernière fois, j'ai fait une série de 400m avec lui et je ne me sentais vraiment pas bien le lendemain. Au final, j'ai été malade pendant une semaine. Il nous blesse tous". Les mots prêtent à sourire mais soulignent assez bien la spécificité de De Minaur.
"C'est l'un des joueurs les plus rapides sur le circuit, sans doute le plus rapide d'ailleurs", l'avait d'ailleurs adoubé Djokovic l'an passé. C'est surtout sur le temps de réaction, les appuis et les avant-arrière que De Minaur est intouchable. Au fameux T-Test (course de 10m vers l'avant, 5m à gauche, 5m à droite et retour sur la ligne), il présente des chiffres remarquables. "Alex, sur ce test, fait moins de dix secondes, presque neuf, détaillait encore Poveda. Pour l'instant, on n'a jamais vu un autre joueur s'approcher de ces chiffres-là".
Pour autant, il a fallu évoluer sans jamais perdre cette spécificité. Car le gringalet De Minaur avait trop de limites physiques à ses débuts pour viser haut. "Quand j'ai commencé sur le circuit, je pesais 67 ou 68 kilos, se souvient-il alors qu'il est désormais à 76 kg selon le site de l'ATP. Donc j'ai dû devenir plus fort tant en essayant de ne pas perdre ma régularité, ma vitesse et mon endurance". Le résultat est là, des années après. Felix Auger-Aliassime, à l'ADN autrement plus offensif, pourra sans doute le constater ce mercredi.
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