Mannarino défie Federer

Adrian Mannarino n'est pas venu jouer les touristes a Wimbledon. Enfin presque. Après sa victoire au premier tour face au Nord-Irlandais Conor Niland, son match à venir face à Roger Federer, maître des lieux s'il en est, lui a inspiré ce commentaire. "C'est incroyable de le jouer, et encore plus ici à Wimbledon, c'est le plus beau joueur à voir même si je suis plus Nadal que Federer, dit-il avant d'ajouter cette précision cocasse : "Je ne suis jamais allé voir les deux courts principaux, je ne sais même pas à quoi ils ressemblent". Il foulera le court central en compagnie du Suisse qu'il affrontera pour la première fois de sa carrière. Une rencontre qu'il n'est pas prêt d'oublier.

On n'ira pas jusqu'à dire que le Français prendra des clichés souvenirs de ce grand moment dans sa carrière. Pas plus que le match sera plié en trois sets et une heure de jeu. C'est évidemment fort possible face au Suisse, en route pour un septième sacre en Angleterre, qui a avoué se sentir moins "stressé" que l'an dernier quand le Colombien Alejandro Falla l'avait poussé à jouer cinq sets dès son entrée en lice. Mais Adrian Mannarino, qui affrontera son troisième membre du Top 10 cette saison (après deux défaites face à David Ferrer à Madrid et Tomas Berdych à Nice), a plus d'arguments à faire valoir que le Kazakh Mikhail Kukushkin, gentiment balayé par le sextuple vainqueur mardi.

Ce gaucher, qui a pour modèle le Chilien (et ex-N.1 mondial lui aussi) Marcelo Rios et qui juge sa volée comme son point fort, réalise sa meilleure saison. Il a notamment passé un tour dans trois des quatre derniers tournois du Grand Chelem, signe qu'un cap est franchi. Surtout, il vient d'atteindre les quarts de finale du Queen's en sortant le Letton Ernests Gulbis, Gilles Simon (après abandon du Niçois) et surtout l'Argentin Juan Martin Del Potro. Mais, pour battre Federer dans son jardin, il faudra que Mannarino sorte le match de sa vie ou espérer une défaillance. Et en éviter une après son marathon de quatre heures mardi.