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Ce 40e Federer-Djokovic a tout pour être un classique

Laurent Vergne

Mis à jour 12/07/2015 à 11:28 GMT+2

WIMBLEDON 2015 – Pour la deuxième année de suite, Roger Federer va défier Novak Djokovic en finale à Londres. Vu le niveau du Suisse vendredi, et celui du Serbe depuis des mois, ce 40e match entre les deux premiers mondiaux peut s'avérer gigantesque.

Novak Djokovic vs Roger Federer, finale de Wimbledon 2014.

Crédit: Panoramic

Nous y (re)voilà. Un an après, Novak Djokovic et Roger Federer vont se retrouver dimanche en finale de Wimbledon. Leur troisième finale commune en Grand Chelem, seulement, en 40 confrontations. Mais la deuxième de rang dans le temple du tennis. Celle de l'an dernier fut mémorable, par sa qualité et son intensité. Peut-être le match de la saison 2014. Il n'y a aucune raison de penser que celle de dimanche ne puisse, a minima, égaler sa devancière. 
D'abord parce que le "vrai" Federer est de retour. De façon globale, sa quinzaine a été remarquable. Pas sûr, notamment, qu'il ait déjà servi aussi bien que ces derniers temps. Un seul break concédé en six matches (chapeau, Gilles Simon), une seule petite balle de break (sauvée) lors de sa demi-finale face à Andy Murray. Parlons-en, de sa demie. Federer a jugé à chaud qu'il s'agissait qualitativement d'un des plus grands matches de sa carrière. Il n'y a pas beaucoup d'arguments à avancer pour le contredire. Le Suisse a atteint un niveau de jeu indécent par séquences, délivrant des coups de patte d'une absolue pureté, comme ce passing de revers en bout de course dans le tout dernier jeu du match, qui a arraché au public du Centre court un murmure d'admiration.

Roger "Houdini" Federer

Au-delà de ces fulgurances, dont il a toujours été capable, c'est le total contrôle de Federer qui impressionne. Ses 11 minuscules fautes directes en trois sets contre Murray sidèrent plus encore que ses 56 coups gagnants. Il a donné par moments le sentiment de pouvoir enchaîner 20 ou 30 frappes de fond de court sans commettre la moindre erreur. Mais la qualité du spectacle a aussi été sublimé par Andy Murray, parfait dans la peau du meilleur second rôle face à la vedette. Murray a été excellent vendredi. Federer dantesque. Djokovic, en plaçant le curseur un peu plus haut encore, peut contribuer à donner une dimension supérieure encore au duel dominical. Et la dramaturgie supérieure, finale oblige, sera la crème sur la célèbre fraise londonienne.
Après ce spectacle digne d'Houdini, "Rodgeur" a reçu un florilège de louanges vendredi soir à Wimbledon. Rod Laver s'est même laissé aller à dire qu'il ne voyait pas comment le Suisse pourrait ne pas gagner ce tournoi. Doucement, quand même. Chaque fois que Federer tutoie ce type de sommet, il est effectivement tentant de lui coller l'étiquette "intouchable". C'est d'autant plus tentant que Djokovic, s'il a été solide, ne s'est pas montré aussi impérial. Sauf que. La dernière fois qu'on a vu Federer à ce point dans les étoiles en Grand Chelem sur un match, c'est peut-être face à Djokovic, en demi-finale de Roland-Garros, en 2011. Derrière, il avait cédé en finale face à Rafael Nadal.

L'un est au sommet de son art, l'autre de sa carrière

Certes, l'équation "Djokovic sur herbe" est moins insoluble pour lui que "Nadal sur terre". Mais Djokovic possède aussi des armes susceptibles de contrarier davantage Federer que ne l'a fait Murray vendredi. L'Ecossais a ainsi été agressé de façon quasi systématique sur ses secondes balles. Le second service du Djoker est autrement plus performant. Federer n'aura sans doute pas le luxe de prendre l'initiative avec la même régularité. Djokovic se montrera aussi plus constamment agressif que ne l'a fait Murray.
Si Federer vole comme il l'a fait en demies, Djokovic va devoir s'accrocher. Mais installer le Bâlois dans la peau de l'incontestable favori n'en reste pas moins audacieux. Parce que Djokovic est bel et bien le tenant du titre. Parce qu'il a remporté leurs deux derniers duels cette saison, dans deux finales de Masters 1000. Parce qu'il a, dans sa main et sa tête, les atouts pour contrer Federer. Puis sa défaite en finale de Roland-Garros face à Wawrinka ne doit pas faire oublier à quel point il traverse une période faste. Son bilan en 2015 ? 47 victoires en 50 matches. Depuis l'US Open 2014 ? 64 victoires, 4 défaites. 94% de matches gagnés. Un Federer au sommet de son art face à un Djokovic au faite de sa carrière. Voilà la "tagline" de cette finale. Elle est là, devant nous, prête à être dégustée. Alors, savourez.
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Roger Federer

Crédit: Panoramic

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